15 septembre 2023

ÉDITH (De mémoire)

De mémoire il faut, pour réussir le gâteau vite fait de Marie-Paule D., les ingrédients suivants :

100 g de farine, 50 g de sucre, un œuf, un demi sachet de levure chimique, une pincée de sel, une boîte d’abricots en conserve, du beurre et du sucre fin pour la garniture.

Elle appelait ça un 3-4-5 : 3 cuillères à soupe de sucre, 4 de farine, 5 de lait mais j'ai changé les proportions et j'appelle ça un 150.

Dans un saladier, tu mélanges la farine, le sucre, la levure et le sel. Tu verses l'œuf battu puis tu complètes avec du lait jusqu'à obtenir une pâte à beignets un peu liquide quand même.

Tu beurres un moule à tarte et tu verse la pâte dedans. Tu ouvres la boîte d'abricots en conserve. Tu les égouttes sur du sopalin puis tu coupes les oreillons –ce n’est pas une maladie, c’est juste le nom qu’on donne aux demi-fruits – au-dessus de la pâte en essayant d'en mettre partout sur la surface.

Tu enfournes pour un quart d'heure à 200 degrés. Pendant ce temps-là tu fais fondre 40 g de sucre et 40 g de beurre dans une casserole et tu mets en réserve ce mélange encore liquide. Au bout du quart d'heure tu disposes ce caramel liquide sur la tarte et tu remets une dizaine de minutes au grill.

Si elle savait, Marie-Paule D., le succès que j'ai toujours avec ce dessert hyper-vite fait !

Je ne l'ai pas revue depuis 1979, cette fille venue du Pas-de-Calais et que j'ai eue comme collègue à Paris. J'espère pour elle qu'elle n'a pas pris trente kilos sur les hanches comme moi depuis ce temps-là.

2324-01 JK Yolande


TOBIAS (Mystère)

C'est à cela que ça sert les greniers, les bibliothécaires, les archivistes et les enregistreurs fous.

Mon neveu m'a réclamé cette chanson écrite par son père, mon frère donc, il y a longtemps, après que j'ai eu quitté le groupe de rock que nous avions formé avec deux musiciens d'origine polonaise. 

« Je mourrai peut-être demain / Salut les copains ! » disaient les paroles.

On aurait dû la jouer à son enterrement plutôt que la version du "Hallelujah" de Leonard Cohen par un orchestre à la André Rieu.

J’ai retrouvé ce morceau sur mon disque dur externe de musique déjà numérisée mais je suis quand même monté au grenier. J’en ai redescendu trois caisses pleines de cassettes de toutes marques, de toutes couleurs. J'ai tout réécouté rapidement, recopié les indications de date ou de lieu. J’ai tapé tout ça sur l’ordinateur et sorti des étiquettes que j'ai mises sur la tranche des boîtiers.

Je ne sais pas si vous imaginez mais une pratique musicale hebdomadaire qui s'étend de 1972 à 1983, ça laisse des traces !

Du coup, pour être exhaustif, j'ai sorti le petit coffret rouge en forme de livre dans lequel se trouvent 8 ou 9 cassettes de cette période. Celles-ci avaient déjà reçu un titre : « Ramdam à la cave » « Ça déménage au garage » « Ça rigole chez Marie-Paule ».

J'ai numérisé celle-là qui est beaucoup plus folk que le reste et maintenant je suis bien embêté. Est-ce que c'est moi qui joue la suite d'accords la mineur sol fa mi en boucle et mon frère qui joue les quatre notes descendantes de la partie de basse ou est-ce l’inverse ? Pendant ce temps-là Boulibif blues – tu parles d’un nom d’artiste, Marie-Paule ! - chante un blues parlé avec un drôle d'accent mi-anglais mi-québécois, une chanson qui dit « Je connais le travail et le travail me connaît parce que j’ai eu eu du boulot pour sortir du ventre de ma mère. J'ai boulonné en grandissant, j'ai grandi en boulonnant". Ça ressemble au « Blues de la poisse » de Roger Mason ou à « Dommage » de Graeme Allwright.

Qui a bien pu pondre cela ? Mystère ! Impossible de récupérer les paroles sur Internet ! Je vais devoir les recopier pour que le web en ait une trace et pour que cela figure au patrimoine et surtout au matrimoine immatériel de l'humanité !

Joe Krapov enregistre · Potiron et Boulibif blues - Le Blues du boulot (Steve Waring)

 P.S. Voilà ! C'est le "Blues du boulot" de Steve Waring. Je l'ai trouvé en tapant "Blues du boulot" chez M. Google.

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 12 septembre 2023

d'après la consigneAEV 2324-01 ci-dessous