- On a mis douze mois dans l’année ça vaut ce que ça vaut.
- Si t’as cinq minutes je t’explique ! Mais si tu fais tourner à rebrousse-temps la montre On arrivera au temps de notre non-rencontre Et tout repartira dans le même non-sens Alors, sois gentille : Rends-moi les aiguilles, Retourne le cadran, Allons de l’avant !
Voici trente six jolies cartes d'un jeu nommé Dixit, récupérable en partie ici.
Le jeu original consiste à faire retrouver à ses adversaires une carte qu'on a choisie, mêlée à d'autres, en leur donnant une phrase-indice relativement ambiguë : il ne faut pas en effet que tous les joueurs la retrouvent ni non plus que personne ne la retrouve sinon on ne marque pas de points.
Nous y avons joué un peu ce soir, le temps de récupérer dix de ces formules-devinettes :
- Pour ne pas perdre le Nord - Moi je t'offrirai la Belgique - Il me vient une idée - C'est ici qu'on cherche fortune - Un amour de Mouloudji - Meilleurs voeux - Rêver - Bercer - Le marché de Cherbourg - La musique s'est arrêtée
Il vous est demandé de choisir entre une et six de ces illustrations et d'écrire ce qu'elle ou elles vous inspire(nt) en incluant deux des formules ci-dessus dans votre texte.
Vous pouvez cliquer sur chaque image pour l'agrandir
La piscine Molitor redevient patinoire, Les anguilles et les truites vivent dans les robinets, Les pianos servent à fabriquer des cocktails, Les rayons du soleil finissent en billes d’or Aux cuisines où les souris dansent.
Que de beautés dans l’Univers ! Les oursons s’appellent Ursula, Il y a du vent dans tous les crânes Sauf dans le tien : L’ingénieux ingénieur joue de la trompinette, Touche à tout et conduit La Brasier Torpedo Avec brio.
Mais comme le négatif qu’on a mis à sécher Avec des pinces à linge Sur un fil trop fragile Le coeur est perforé, Le coeur est trop serré Pour le flot d’énergie qui remue le génie.
Fi de la normalisation ! Il y a un empire à bâtir, Des romans à traduire, Des chansons à produire Pour moquer, dénoncer Les ratichons baigneurs Les généraux joyeux bouchers Et les honteuses guerres Des marchands de canons.
Il y a des cantilènes mises dans la gelée, Des bombes atomiques danseuses de java, Les bisons sont ravis, La cécité vairon, Et le rock’n’roll mops, Un voisin qui s’appelle Prévert, Saint Pierre au Paradis qui ne veut pas de vous…
Et ce chef-d’oeuvre que tu laisses C’est le roman de la Jeunesse, Celui qui donne envie d’écrire Pour découvrir et dire Ailleurs, Tout le gré de la fantaisie Contre la gravité d’un monde Qui ne souhaite même pas entendre.
Il faudrait te relire plus souvent, Boris Vian, Pour accepter ce phénomène :
C’est seulement après le fracas Des vagues sur la plage, Des phrases sur la page, Que l’écume des jours Fait cadeau à l’estran De ses trésors cachés Dans l’océan du temps.
Et ce sont d’autres promeneurs, D’autres générations Qui en profiteront.
Tant pis ! Tant mieux ! Merci, Mon vieux, Car ton solo était très beau !
Résolutions, révolutions : passer une bonne année deux-mille-vingt-dieux ? A raison d’un calembour par jour ?
Améliorer l’état du monde en allant ajouter l’accent sur le e et le point d’exclamation derrière « bonne annee » écrit sur le sable de la plage de Beg Léguer ?
Ce qui demeure immobile, c’est la propension à jouer avec les mots.
Le jour où elle ne sera plus là, il faudra s’inquiéter !
En témoigne ci-dessous cette chansonnette écrite dans la voiture tandis que Michel Vaillant Marina B. m'emmenait à nouveau vers Lannion et ses Trégors trésors.
Quand l’oncle d’Amérique a passé l’arme à gauche, Au moment d’l’héritage, Au moment du partage, On a ressorti les trucs moches. On a retourné les sacoches, Vipère au poing – sacrée Folcoche ! - , On a vidé les lessiveuses, On s’est traités d’ morveux, d’morveuses, On a sorti le chien de sa chienne, Fait pousser le chiendent d’la haine, Evoqué les brouilles d’autrefois, Mangé la vengeance en plat froid.
Les neveux ainsi que les nièces Allaient bientôt se mettre en pièces Et tout allait dégénérer Quand le notaire a déclaré :
« Avant de lire le testament Je vous propose un lavement ».
Dès lors le 1er régiment Des machines à laver les affronts, les tourments Et la cinquième batterie des enzymes gloutons Entreprirent de soigner les plaies des banderilles Que l’on s’était planté·es à propos de Tonton
Elles sont venues tambour battant Laver le linge sale en famille Et c’est depuis ce temps Qu’à Eylau le soleil brille Et qu’on trouve austère Liszt lorsque Mozart est là
« Le testament dit qu’à Vérone Votre oncle aima une matrone Et qu’il y a si bien vécu Qu’il lui lègue tous ses écus ».
Alors la famille apaisée Jugea mais un peu tard qu’elle était bien baisée.
Chacun sortit de là complètement lessivé Mais la nature, hélas, les fit récidiver :
Sous le balcon de tante Juliette On alla pousser chansonnette
On se bouscula pour la place De promu·e dans les bonnes grâces
Et quand la tantine a mouru Polichinelle est apparu ; Il a gratté sa mandoline Et chanté : « Une petite machine ? »
Dès lors le 1er régiment Des machines à laver les affronts, les tourments Et la huitième brigade d’Ariel Omo Ala Entreprirent de soigner les plaies des banderilles Que l’on s’était planté·es à propos de Tata.
Elles sont venues tambour battant Laver le linge sale en famille Et c’est depuis ce temps Que par-dessus les rues de toute l’Italie Sèche le linge au soleil et que c’est très joli.
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.