En un mot comme en cent. 31 décembre 2021, Ce qui demeure immobile
Ce qui demeure immobile, c’est la propension à jouer avec les mots.
Le jour où elle ne sera plus là, il faudra s’inquiéter !
En témoigne ci-dessous cette chansonnette écrite dans la voiture tandis que Michel Vaillant Marina B. m'emmenait à nouveau vers Lannion et ses Trégors trésors.
ELLES SONT VENUES TAMBOUR BATTANT
Quand l’oncle d’Amérique a passé l’arme à gauche,
Au moment d’l’héritage,
Au moment du partage,
On a ressorti les trucs moches.
On a retourné les sacoches,
Vipère au poing – sacrée Folcoche ! - ,
On a vidé les lessiveuses,
On s’est traités d’ morveux, d’morveuses,
On a sorti le chien de sa chienne,
Fait pousser le chiendent d’la haine,
Evoqué les brouilles d’autrefois,
Mangé la vengeance en plat froid.
Les neveux ainsi que les nièces
Allaient bientôt se mettre en pièces
Et tout allait dégénérer
Quand le notaire a déclaré :
« Avant de lire le testament
Je vous propose un lavement ».
Dès lors le 1er régiment
Des machines à laver les affronts, les tourments
Et la cinquième batterie des enzymes gloutons
Entreprirent de soigner les plaies des banderilles
Que l’on s’était planté·es à propos de Tonton
Elles sont venues tambour battant
Laver le linge sale en famille
Et c’est depuis ce temps
Qu’à Eylau le soleil brille
Et qu’on trouve austère Liszt lorsque Mozart est là
« Le testament dit qu’à Vérone
Votre oncle aima une matrone
Et qu’il y a si bien vécu
Qu’il lui lègue tous ses écus ».
Alors la famille apaisée
Jugea mais un peu tard qu’elle était bien baisée.
Chacun sortit de là complètement lessivé
Mais la nature, hélas, les fit récidiver :
Sous le balcon de tante Juliette
On alla pousser chansonnette
On se bouscula pour la place
De promu·e dans les bonnes grâces
Et quand la tantine a mouru
Polichinelle est apparu ;
Il a gratté sa mandoline
Et chanté : « Une petite machine ? »
Dès lors le 1er régiment
Des machines à laver les affronts, les tourments
Et la huitième brigade d’Ariel Omo Ala
Entreprirent de soigner les plaies des banderilles
Que l’on s’était planté·es à propos de Tata.
Elles sont venues tambour battant
Laver le linge sale en famille
Et c’est depuis ce temps
Que par-dessus les rues de toute l’Italie
Sèche le linge au soleil et que c’est très joli.