PRIERE DE ROSE
La rose au soleil est devenue folle !
La voilà qui solfie par-dessus ses folioles sur le sol de son île et, telle Lorie, chante :
« Eros, en qui j’ai foi, qui imposes ta loi même aux rois, qui fais de l’homme un serf et de la fille un feu suspendu à ton fil, qui rend fol tout mortel sur la frise du temps, je n’ose pas penser que mes jours sont comptés et qu’ils sont érosifs, loin de toute érotique ! En mon for intérieur je pense que tu foires ! Sire du olé-olé et de la bagatelle, trouve-moi un loser qui jette un œil sur moi et soit pris de folie, qui m’isole, me frôle comme si je fusse fille et portasse lolos comme à l’Agnès Sorel plutôt que des épines ! Elis-moi un bon petit esclave aux fers, un poète qui m’aime et me chante en ses vers. Vite, car il fait soif d’amour sur cette terre !".
Cupidon s’en émut, en parla à Vénus. Vulcain, le bricoleur, leur fit un soliflore. On l’offrit à la fleur.
Et c’est à moi bien sûr qu’on a attribué le rôle du loser ! C’est très osé mais le dieu de l’amour, expert en récipients, coups de pot et blagues vaseuses, on peut se fier à lui dès qu’il s’agit de se payer notre fiole !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 667 d'après cette consigne : soliflore.