Choses vues rue de la Visitation à Rennes le 7 février 2004 (2)
Un petit jeu de devinettes à partir de ces citations inscrite sur les vitres de ce retsaurant ? C'est parti pour un QCM idiot où la bonne réponse ne figure peut-être même pas dans les suggestions !
Jean Renoir
Jules Renard
Jules Romains
Charles Paudelaire
Carla Pruni
Chaques Prévert
Jacques Rivette
Josette de Rechange
Le héros de Dallas
Choses vues rue de la Visitation à Rennes le 7 février 2004 (1)
La maison Krapov s'en est retournée se déconfiner dans le Trégor. Je vous laisse avec quelques billets programmés, ces archives presque oubliées de 2004 que j'ai dû redimentionner en 1024 pixels alors qu'elles étaient en 600 x 800 voire moins ! Les capacités de stockage et la vitesse d'affichage des images n'étaient pas aussi au top qu'aujourd'hui à l'époque !
C'est quoi le verdict de l'affaire Xavier Marabout ?
Acquitté. M*ulins*rt fera-t-elle appel ?
Burano à Rennes !
D'après Marina B. le nouvel Arvor fait son cinéma d'art et d'essai dans cet immeuble que j'ai baptisé "La Burqa" au sud de la gare de Rennes !
Tout se mérite dans le monde d'après ! ;-)
LES RETROUVAILLES
Je vais me faire ce jour le porte-parole des animateurs d’ateliers d’écriture en vrai pour avouer que c’est assez casse-gueule de vouloir trier dans le bric-à-brac des propos échangés avant la distribution de la consigne et utiliser ces ouï-dire pour en faire sa contribution.
Surtout qu’aujourd’hui l’ambiance était bon enfant et même plus du fait des affinités : les ci-devant membres de l’atelier d’écriture de Villejean ne s’étaient pas revus depuis septembre de l’année dernière.
Alors autour du thé et des biscuits on a fait des aller-retour entre les bonnes sœurs sadiques de Dol-de-Bretagne, les comparaisons de centres de vaccination anti-covid, les wagons fumeurs remplis de volutes, les betteraves coloriées en bleu puis corrigées au doigt mouillé, les petites culottes souillées de pipi offertes en ex voto au vieux poêle à charbon qui chauffait la classe au temps du vintage, les enfermements dans la cave pour apprendre à dessiner une feuille d’arbre dans le noir. De quel obscurantisme ne sortons nous pas, les un·e·s et les autres ?
Il faudrait que je sois un sacré jean-foutre pour opérer un fric-frac aussi impudique dans les curriculum vitae de ces dames. Et même un sacré fortiche du coq-à-l’âne pour évoquer à la suite la découverte tardive du boogie-woogie par une jeune retraitée qui en était restée à la pratique du fox-trot avec nu-pieds en compagnie de demi-sel prudents puisque pourvus de gilets pare-balles.
Mais j’ai suffisamment de Paris-Brest dans mon garde-manger pour vous raconter, au lieu de cela, l’histoire de mon clic clac parisien, vous dire lequel des deux dans notre couple est le chauffe-la-couche et aussi…
Ah non ! Finalement vous n’aurez rien ! Un faire-part en provenance directe du bureau de Marina Bourgeoizovna m’avertit que mon projet est knock-out par avance, qu’on ne parle pas de nos dessous-de-table, de nos dessus-de-lit et encore moins de l’inverse, même si on livre au compte-gouttes. Pas de hold-up sur notre vie privée, c’est interdit !
Bon, tant pis, comme on disait chez les fabricants d’orgues des années 60, je jouerai les boute-en-train un autre jour !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean "at home" le mardi 11 mai 2021
d'après la consigne 2021-30 ci-dessous
CONSIGNE D'ÉCRITURE 2021-30 DU 11 MAI 2021 A L'ATELIER DE VILLEJEAN
Mots invariables
Les mots de la liste ci-dessous, composés ou non, ont la particularité d'être invariables au pluriel.
Insérez en au moins cinq dans votre texte
aller-retour - allume-gaz - avale-tout - avant-bras - bon enfant (adj.) - boute-en-train - bric-à-brac - casse-gueule - chauffe-la-couche - ci-devant - clic-clac - compte-gouttes - compte-tours - coq-à-l’âne - curriculum vitae - demi-sel - dessous de table - dessus de lit - dos d’âne - emporte-pièce - ex-voto - faire-part - fox-trot - fric-frac - garde-manger - gnangnan (adj) - hold-up - jean-foutre - knock-out - lèche-cul - lève-tard - no man’s land - nu-pieds - ouï-dire - panaris - pancréas - Paris-Brest - pare-brise - pare-balles - perce-neige - pète-sec - petit-nègre - pianoforte - porte-parole –
Cette liste est tirée de cet ouvrage hautement recommandable de Patrick Burgel :
UN DRÔLE DE RÊVE
S’il y a bien un endroit où il est interdit de fumer et de jouer à la petite marchande d’allumettes, c’est ici, dans ce bâtiment d’allure classique. C’est un grand quadrilatère qui a son entrée au 58 de la rue de Richelieu à Paris. Y était conservé, jusqu’à il y a peu, tout le patrimoine écrit imprimé sur le territoire français et ce depuis 1539. Voilà pourquoi il n’était pas rare de voir sur le trottoir, entre 1975 et 1980, Mlle Lhéritier ou M. Peyraube clopant "comme clopains" à gauche de la porte principale de la Bibliothèque Nationale qui n’était pas encore « de France ».
J’y allais avec mes collègues et ma chef de service, peut-être le mardi et le jeudi, je ne sais plus trop, visiter leur antre souterrain, la salle des catalogues. On y effectuait des recherches bibliographiques dans le National Union Catalog et d’autres monuments du genre encyclopédique en plusieurs volumes pour repérer ce qu’on n’avait pas trouvé dans le Cumulative book index ou le Books in print.
J’y étais encore cette nuit, à la B.N. Si, si, je vous le jure : bien que je n’y sois plus obligé je retourne bosser la nuit. Je ne maîtrise pas tout dans la vie et surtout pas mes rêves.
Si quelqu’un peut m’expliquer d’ailleurs ce que le président de la Maison de Quartier de Villejean de Rennes, Monsieur Deuxpoints Jacky, y faisait ! Il devait encore être en train de blablater en français mâtiné de gallo avec d’autres gens autour d’une table basse ronde et quand il m’a vu passer, il m’a interpellé pour me vendre un billet de tombola. Ça c’est sans doute parce que j’ai fait le pari pascalien de me faire vacciner samedi dernier !
J’ai repris mon chemin et je me suis perdu. Dans mes rêves la Bibliothèque nationale est un compromis entre une maison de M.C. Escher et un labyrinthe pour rats de laboratoire… ou de bibliothèque. Il y a des passerelles, des escaliers, des couloirs, c’est tortueux, périlleux et parfois lorsque je n’ose pas avancer sur un pont de singe ou me suspendre aux bords d’une trappe, je déchausse et je me réveille.
Pas cette nuit. Parce que cette fois j’étais parvenu dans une partie inconnue, luxueuse, avec portes matelassées et meubles anciens. Un véritable home sweet home dans lequel on entendait une musique de clavecin qui s’arrêta au moment où j’allais sortir. Apparut alors à la rembarde de la mezzanine au-dessus de moi un vieil homme élégant. Il avait une allure de Michel Bouquet mais ressemblait en fait à cet acteur au regard noir, au masque froid que l’on voit encore dans les rôles secondaires de certains films mais dont on oublie forcément le nom. Alors que je m’excusais platement de ma présence en ces lieux privés, le directeur de la BN, car c’était lui, s’adressa à moi.
- Monsieur Krapov ! Vous vous y connaissez, en solfège, vous ?
- Un peu seulement, répondis-je étonné de ce qu’il connût les noms de tous ses employés et les reconnût – sans que j’aie le souvenir de l’avoir jamais rencontré puisque la BN avait en 1974 une directrice du genre petite souris grise, native de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, qui s’appelait Thérèse Kleindienst et qu’on appelait T.K.
- Parce que, voyez-vous, ajouta l’homme à l’allure de lord anglais, je suis en train de composer un opéra.
- Intéressant ! De quoi s’agit-il ?
- C’est l’histoire d’un vieil homme qui aime deux femmes. Il vit alternativement avec l’une et avec l’autre mais aucune des deux ne sait que l’autre existe. Il hésite à choisir entre les deux à cause de sa bibliothèque. Il a conservé tous les livres que l’une et l’autre lui ont conseillé d’acheter ou qu’ils ont lu ensemble ou qui évoquent des moments de leur vie. S’il choisit de vivre avec l’une, comment lui expliquera-t-il ces traces d’une autre. ?
Le reste de l’argument se perd dans les limbes du sommeil et dans un éclat de rire nocturne. Un opéra à un seul personnage !
***
Au réveil, une fois redescendu de l’escalier aux esprits, j’ai eu la répartie qu’il fallait, d’autant plus irrespectueuse qu’elle s’adressait à un fantôme :
- Si t’es embêté avec tes deux vieilles, t’as qu’à tomber amoureux d’une gamine de seize ans ! Les Lolita s’en foutent des livres, elles préfèrent leur smartphone !
Je lui ai même trouvé un titre, au dirlo, pour son opéra : Docteur Folamour !
Quand je rêve la nuit, je suis encore plus con que quand j’écris le jour !
P.S. Oui, je sais, sur l’image, ce sont les guichets du Louvre et pas la B.N. ! Si vous êtes sages je vous parlerai de Belphégor une autre fois ! Et puis on ne disait pas "directeur" mais "secrétaire général" dans cet établissement.
Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean du 4 mai 2021
d'après la consigne AEV 2021-29 ci-dessous