Je vais me faire ce jour le porte-parole des animateurs d’ateliers d’écriture en vrai pour avouer que c’est assez casse-gueule de vouloir trier dans le bric-à-brac des propos échangés avant la distribution de la consigne et utiliser ces ouï-dire pour en faire sa contribution.
Surtout qu’aujourd’hui l’ambiance était bon enfant et même plus du fait des affinités : les ci-devant membres de l’atelier d’écriture de Villejean ne s’étaient pas revus depuis septembre de l’année dernière.
Alors autour du thé et des biscuits on a fait des aller-retour entre les bonnes sœurs sadiques de Dol-de-Bretagne, les comparaisons de centres de vaccination anti-covid, les wagons fumeurs remplis de volutes, les betteraves coloriées en bleu puis corrigées au doigt mouillé, les petites culottes souillées de pipi offertes en ex voto au vieux poêle à charbon qui chauffait la classe au temps du vintage, les enfermements dans la cave pour apprendre à dessiner une feuille d’arbre dans le noir. De quel obscurantisme ne sortons nous pas, les un·e·s et les autres ?
Il faudrait que je sois un sacré jean-foutre pour opérer un fric-frac aussi impudique dans les curriculum vitae de ces dames. Et même un sacré fortiche du coq-à-l’âne pour évoquer à la suite la découverte tardive du boogie-woogie par une jeune retraitée qui en était restée à la pratique du fox-trot avec nu-pieds en compagnie de demi-sel prudents puisque pourvus de gilets pare-balles.
Mais j’ai suffisamment de Paris-Brest dans mon garde-manger pour vous raconter, au lieu de cela, l’histoire de mon clic clac parisien, vous dire lequel des deux dans notre couple est le chauffe-la-couche et aussi…
Ah non ! Finalement vous n’aurez rien ! Un faire-part en provenance directe du bureau de Marina Bourgeoizovna m’avertit que mon projet est knock-out par avance, qu’on ne parle pas de nos dessous-de-table, de nos dessus-de-lit et encore moins de l’inverse, même si on livre au compte-gouttes. Pas de hold-up sur notre vie privée, c’est interdit !
Bon, tant pis, comme on disait chez les fabricants d’orgues des années 60, je jouerai les boute-en-train un autre jour !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean "at home" le mardi 11 mai 2021
d'après la consigne 2021-30 ci-dessous