Une chose est sûre, c’est que je ne décrocherai jamais la médaille d’or aux Olympiades de Batumi : je ne sais même pas où ça se trouve !
Pour bien jouer aux échecs il faut accepter d’être complètement fou, d’être capable de réciter devant l’échiquier des suites de coups mémorisées pendant la préparation à la maison et surtout de réfléchir autant à des stratégies fines qu’à des coups tactiques à la noix qui réussissent parfois à vous déstabiliser complètement ou à faire de votre adversaire un égaré dans le désert de Perplexité.
Moi ce qui me gêne dans le jeu officiel c’est la cadence. Une partie en « blitz » c’est cinq minutes par joueur pour toute la partie ! Ça me bloque complètement. Même les parties rapides qui durent vingt minutes pour moi c’est du galop façon Johann Strauss au concert du nouvel an.
Avec l’ami Marc, on jouait à la pendule à la cadence de 35 minutes. Bien des fois mon drapeau est tombé alors que j’avais l’avantage mais au total il a perdu tellement de parties contre moi qu’il a cessé de venir au « club ».
Le roi des jeux, je le pratique depuis que je suis tout jeunet. J’ai appris le maniement des pièces au collège, en sixième ; j’ai joué pendant mon service militaire. Mais c’est à partir de 1981 que j’ai découvert les jeux d’échecs électroniques et puis, de 1986 à 1995, la vie de joueur de club du sud de la Sarthe.
Et maintenant il y a les ordinateurs, le jeu à distance sur Lichess.org. ou sur Chess.com où j’affronte Aron, Emir, Sven, Nelson, Antonio et les autres.
Je connais plein de nom de joueurs et de joueuses, d’Alexandre Alekhine à Judit(h) Polgar, de César Boutteville à Anna Muzychuk et plein de noms d’ouverture et de variantes. Il y a de quoi se fendre la fiole dans cet inventaire à la Prévert : l’Espagnole, l’Italienne, l’Ecossaise, le gambit Benkö, le contre-gambit Albin, la Sicilienne dragon, l’Est-Indienne, la Grünfeld, la Bogolioubov, la Rossolimo…
Il y a même ce drôle d’oiseau, le début Bird, et la position du hérisson qui ne manque pas de piquant contrairement à celle, homonyme et un peu surfaite, qu’on trouve dans le kamasutra. La Belle Gabrielle, la compagne du docteur Zigmund, est une adepte quant à elle de l’hippopotame ! Sur l’échiquier, j’entends !
Bref, vous l’aurez compris, le jeu d’échecs c’est vital pour moi. Si je n’avais pas choisi la profession d’animateur d’atelier d’écriture j’aurais beaucoup aimé exercer celle de chancelier de l’échiquier !
Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean du mardi 9 mars 2021
d'après la consigne AEV 2021-21 ci-dessous.