LE PARTI PRIS DU YOYO (ET V'LAN, PASSE-MOI LE PONGE !)
Si c’était un gâteau, ce serait un Paris-Brest. Tout d’abord pour la symétrie, comme lui constitué de deux cercles parfaits en leur milieu soudés.
Si c’étaient deux villes ce seraient les mêmes.
De la bonne Lutèce - a-t-elle amphore grandi, cette enfant ! Est-elle embouteillée depuis qu’elle en a pris, de la bouteille, de l’âge ! - il aurait hérité de la nervosité, du mouvement de fourmilière : sa ficelle s’engouffre et s’enroule au moyeu comme l’heure de pointe avale l’employé, le trottin, le badaud à la station Guimard. Hector ! Tous ces Orphées descendent par ta bouche grande ouverte remercier Fulgence qui leur souhaite bienvenue mais votre enfer de 1900 on en ressort et, c’est le mot, on en remonte à Saint-Lazare et on s’élève dans les airs ! Ô la Chapelle ! Ô Stalingrad ! Ô ma Glacière ! J’y ai perdu mon Eurydice et mon bonheur (Glück Auf Deutsch !)!
De Brest il aurait le silence-même, le roulis des flots, la force de traverser les siècles sans beaucoup changer, le côté têtu des Bretons qui s’obstinent à la tradition, au travail à la main, au hissage des voiles, à la science des noeuds, un jeu d’enfant par tous les temps, rappelle-toi, Barbara, tu en possédais un avant qu’il y ait la guerre, cette connerie infâme.
Et donc, tout rond comme une pomme, possédant à peu près sa taille, mais plus cylindre plat que sphère, le yoyo tient dans la paume d’une main d’enfant.
De l’action ! De l’action ! De l’action Saint-Gobain au portefeuille boursier, qui tire les ficelles du mouvement des valeurs ? Quelle trivialité agite et pour quel gain tous les boursicoteurs ?
Pendant ce temps le yoyo chante, en déroulant régulièrement la note continue de son vrombissement, les valeurs du mouvement.
On pourrait pour conclure poser à son propos trois questions très idiotes :
Est-il normal qu’en grandissant l’être humain l’abandonne, infidèle à son jeu d’ascenseur onaniste, au profit du bilboquet ?
Où se situe la touffe qui sert à yoyoter ?
Pourquoi, au Jeu des 1000 € ou à Questions pour un champion n’offre-t-on plus à la gagnante ou au gagnant un yoyo en bois du Japon avec la ficelle du même métal ?
P.S. Vivons-nous dans un monde de charlots ?
Ecrit et réalisé pour le Défi du samedi n° 647 d'après cette consigne : yoyo.
MARIE G.
C’est incroyable comme ces temps de confinement auront été, chez nous, le temps de Fouillarchive ! Vous chantiez, nous dit-elle ? Eh bien scannez, maintenant !
Comme si nos propres accumulations ne suffisaient pas, nous avons hérité, à Noël, de «la valise de Marie-Louise». Marie-Louise C. épouse d’André G. est la grand-mère maternelle de Marina Bourgeoizovna, mon épouse. Après le décès de la grand-mère, la valise qui est plutôt une sacoche noire du genre "attaché-case", est allée se poser à Redon, chez la fille aînée de Marie-Louise qui est la maman de Marina. Vous suivez encore ? Parce que ça va se compliquer !
Elle a été retrouvée récemment, la sacoche, et confiée à la fille cadette de Marie-Louise, Marianne, pour identification des gens sur les photos. Après un détour en Savoie, la sacoche nous a été remise à Nantes le lendemain de Noël. Elle se balade donc aujourd’hui à Rennes !
Tout comme je l’ai fait avec mes propres photos de famille, la tante Marianne a classé les photos et les a mises dans des enveloppes 13x18 cm. Il y avait donc une enveloppe « inconnus » dont je me suis servi pour un atelier d'écriture, une enveloppe « famille B. », une autre marquée « Famille G. » et une enveloppe « Marie G. ». C'est la désormais fameuse "bayadère".
Récit de la tantine, qui l'a connue, à Marina B. :
« Au mariage de tes parents, la cousine est venue avec son mari, ses enfants et son amant. Fallait pas être sorcier pour deviner que les deux enfants étaient de l’amant ! ».
- Et alors ?" comme disait un prétendant à la Présidence de la République à propos d'affaires faites sous le manteau. Ou sur le manteau ?
Elle me plaît, moi, la cousine Marie. Voici une autre photo d’elle, prise en Nouvelle-Calédonie, d'où elle envoyait à ses cousins nantais des photos de sa famille sur lesquelles elle écrivait à l'encre pervenche. Sur la première, elle ressemble à Rosemary Standley !
Elle avait épousé un M. Marcel B. de B, né en 1898 , qu'elle avait donc suivi là-bas à Nouméa. Leur fille se prénommait Josiane.
Ils ont terminé leurs jours à Antibes et Monsieur Généanet nous a même permis de voir leur tombe sur la toile !
Marie-Louise et ses enfants avaient gardé le contact avec eux et allaient les voir dans le Sud. La photo ci-dessus a été prise à Cannes. la tante Marianne est au premier rang et le grand échala à tignasse touffue est son grand frère, Jean G. Marcel de B. est décédé en 1972.
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Elle est née à Rennes le 7 juin 1906 et est décédée en 1993. Son second prénom était Françoise. Elle était en fait la cousine du grand-père, André G., le mari de Marie-Louise, et c’était la seule avec laquelle il était resté en contact pour la bonne raison qu’il en était très amoureux. Il devait avoir pourtant pas mal de cousin(e)s puisqu’il avait quatre oncles et une tante. Mais aucun d’eux ne le prit en charge quand il devint orphelin, à treize ans, en 1913. Il fut élevé par un voisin.
C’est drôle (?) comme ce ne sont jamais des histoires gaies qu’on trouve dans les albums de photos « spécial confinement » ! Faut dire que que d'aller chercher des dates ici, dans le fichier des personnes décédées, ça n'incite pas forcément à la krapoverie. On fera plus drôle demain, promis !
YOLAINE M.
Tout est faux ou presque dans la fiction précédente, exercice d’atelier d’écriture pondu à partir de la consigne du Défi du samedi n° 647 (yoyo) mais forcément trop décalé par rapport à ce qui est attendu là-bas. J’ai choisi en effet de truffer ce texte, ou plutôt de l’écrire, avec des mots à syllabes répétées.
Puis j’ai changé l’image et j’ai changé les noms à cause du paragraphe sur le canari ! J'ai parfois des pudeurs de rosière ! Mais tout ce qui vient après « Ils tenaient un bistrot quelque part dans le Gard » est vrai, au moins dans mon souvenir !
Du coup, à cause des babas, ce texte répond plutôt à la consigne AEV 2021-14 « D’autres inconnues » de l’Atelier de villejean !
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De toute façon, à un hypermnésique, il ne faut pas demander de redoubler d’efforts pour qu’il se souvienne ! Envoyons donc les photos de la vraie Yoyo !
Yolaine est la deuxième fille de ma grand-tante Marie-Anne, sœur de ma grand-mère maternelle.
L’aînée se prénommait Jacqueline et était la filleule de ma mère.
Leur papa, Louis M., était surnommé « Nos maît’s » et lui, en retour appelait mon grand-père, qui était son beau-frère, «euch' tchiot bonhomme" .
On voit ici les deux beaux-frères en question avec leur beau-père, le grand-père Victor N. et la tante Marie-Anne.
Ils habitaient, à Guesnain, dans le Nord, près de Douai, un coron d’un type particulier : ils disposaient d’une cour fermée sur le devant et le groupe de maisons, toutes pareilles et soudées les unes aux autres, faisait face à un champ. Je n'ai rien retrouvé de cela chez M. Google-Street et chez M. Google-images.
Il y avait chez eux des disques de Leny Escudéro, de Jean Ferrat et surtout de Salvatore Adamo que Yolaine adorait. Elle dessinait très bien et je me souviens surtout d’avoir lu un de ses livres qui doit être celui-ci :
C’est le recueil n° 1 du Club de lecture des jeunes. Il contient quatre romans et des illustrations.
Le monde perdu, d’Arthur Conan Doyle ;
Annik Reporter, de Mireille (la chanteuse du petit conservatoire !) ;
Les Indes noires, de Jules Verne ;
Les Aventures de William, de Richmal Crompton.
Voyez comme je suis : il y a un an ou deux j’ai racheté « Annik reporter » dans l’édition de la Bibliothèque verte. Et je me souviens encore bien de cette histoire de « traction ovale » !
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Pour en terminer avec le jeu fiction-réalité, rectifions donc le tir : le mari de Yolaine se prénommait Bernard et son fils Fabien. La mère et le fils ont été photographiés ici par moi-même dans la cour de la maison où j'ai grandi.
Amitiés aux survivants et survivantes de ces temps à qui les moins de vingt ans n’ont pas grand-chose à dire et qui le leur rendent bien en retour ! (Les temps sont durs !) ;-)
P.S. Ca ne se voit pas mais j'ai eu du boulot pour nettoyer ces photos !
YOLANDE G.
Ma cousine Yoyo !
Son papa était coco !
Dansait-elle le french cancan ? Aimait-elle Kiki Caron ? Coco Chanel ? Mimi Mathy ? Zaza Fournier ? Zizi Jeanmaire ? Ou les trouvait-elle cuculs ? Pas futes-futes voire nunuches ?
Quel était son dada ? Portait-elle des bibis ? Dansait-elle en tutu d’insolents entrechats au son des cha cha chas du vieux bal à papa ? Connaissait-elle par cœur tout Nana Mouskouri ? Est-ce qu’elle aimait Gérard Philipe dans le rôle de Fanfan la Tulipe ? Qui est-ce qu’elle préférait ? Anquetil ou Poupou ? A-t-elle vu Jerry Lewis dans « Le Zinzin d’Hollywood » et « Trois bébés sur les bras » ? Rêvait-elle d’être Sissi ?
A-t-elle eu du chagrin quand Lady Di se vianda ou était-ce elle qui conduisait la Fiat Uno dans ce foutu tunnel du pont de l’Alma ?
Est-elle jamais allée au lac Titicaca, au Popocatepetl, a-t-elle ramené de Poméranie un loulou très concon qu’elle a appelé Chouchou ?
Appelait-elle Fifi le petit canari de son mari Roro ? Le rendait-elle gaga la nuit dans leur dodo ? (Ca c’est le pompon, affreux jojo de Joe ! Ca ne se fait pas vraiment de poser des questions sur le zizi-panpan ! Même si c’est très tentant !). Qui des deux « ronron ronron » ron-ronflait le plus fort ?
Est-ce que leur fils Thierry qu’on surnommait Titi a eu beaucoup de bébés qui promenaient leur doudou et f’saient pipi partout, qu’on couvrait de joujoux et à qui on offrait des albums de Tintin, de Bibi Fricotin et Razibus Zouzou, le journal de Mickey avec Geo Trouvetou et les Castors juniors, Riri, Fifi, Loulou, qui trouvait grand plaisir à dire « caca-boudin » à l’époque de Mimi Cracra ?
Ils tenaient un bistrot quelque part dans le Gard. Est-ce qu’on y dévalait du whisky à gogo ? Du jaja de là-bas ? Tonton René, Tata Lulu y chantaient-ils «Nini peau d’chien» quand ils y allaient ou «Lily» de Pierre Perret ? Est-ce que Pépé chantait «Le chapeau de Zozo» ou «Frou-Frou» lorsqu'on passait les voir, leur faire un petit coucou ?
Ca fait bien trente-six ans que je ne l’ai pas revue ! Je ne devrais pas avouer ça, je vais passer dare-dare pour l’espèce de sauvage que j’ai toujours été !
Est-elle devenue une grosse dondon ? Se gave-t-elle de babas, de bonbons ? Porte-t-elle quelquefois un boubou africain ? Aime-t-elle Lady Gaga, le steak tartare, l’agar-agar, la tortore de barbare ou la popote pépère ? Son médecin lui donne-t-il pour soigner ses bobos de la poudre de Perlimpimpin ?
Comment c’est désormais, son train-train quotidien ?
Dans mon souvenir à moi c’était une chouette nana, ma cousine Yoyo, et je l’aimais beaucoup cette famille de Guesnain, une petite ville du Nord où tout le monde sait par cœur les paroles du «Petit Quinquin» !
Ceci n'est pas ma contribution au Défi du samedi n° 647 sur le thème : yoyo !
Les explications arriveront demain !