Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et images de Joe Krapov
28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 08

8. Laissez tomber la fille !

08 Laissez tomber la fille

- Si je vous sors de la mistouille, je demande à ce que vous convertissiez vos ouailles à mes croyances, qu’il balance le San Giorgio majoré.

- Vous êtes sûr que la main de la Princesse vous suffirait pas ? La main et le reste, œuf corse, parce que mes croquants, c’est comme mes sbires, rien ne rentre, on peut rien en tirer. Ces salades religieuses ça prend toujours avec les mistonnes du bas peuple mais les gus, c’est plutôt des jambecasseux à béquilles, côté spiritualité. On n’est pas encore rendu au Moyen-âge alors pensez, la Renaissance, c’est loin !

- Vous vous attendez à ce que je vous arrange vos bidons en deux coups les gros, n’est-ce pas ? Seulement voilà, j’ai un tarif spécial. Je réclame pas d’artiche, je convertis en devises ! Celles des dix commandements !

- Regardez là bien encore une fois. Une Libyenne exceptionnelle, couverte de diams, pucelle à n’en plus pouvoir, riche à crever et chiément portée sur la bagatelle. L’genre de personne que son gabarit est certainement conforme à vos aspirateurs. Matez-moi ça !

San G. c’est un type qui fait son blaud et rien de plus. Toujours acharné de pets en câpres et que je te sabre au clair et que je t’allons-z’enfance pour un oui, un niet, une allocution, une allocation…

- Mon gars dans la vie faut toujours voir grand ! lui avait-on appris chez Mercenarium Ltd. Avant de te lancer, fais tes classes ! Tu as choisis « The » bonne école où on t’enseignera le baobab du métier de la manière la plus nec et la plus ultra qui soye. Même si tu es de nature marginale, tu trouveras toujours un petit turbin pour affurer ton minimum vital après être passé chez nous.

Ainsi fut-il élevé. Fuyant la morne bourgeoiseté dans toute sa pompière hideur, il grimpait sur son grand bourrin de bataille et partait à l’aventure. Et ça le branchait bien. Par contre c’était la première fois qu’il voyait deux pelés marchander les prix du marché en lui faisant miroiter un paiement en nature. Et quelle nature !

La frangine est carrossée de première. Quand on est choucarde comme elle pas besoin de savants déshabillés. Quant à l’avant-scène de la demoiselle alors là, bitos ! Waoh ! La Baby-dolleuse ! Elle a un poitrail tel un capot de jeep, deux bacs à lait colossals avec des embouts gros comme des poires vouiliamse. Oh pardon faut voir comment qu’elle y va du balconnet, la pécore ! San-G. ignore si elle s’est fait bricoler les frères Goncourt mais ils planturent vachement et se tiennent parfaitement dans le monde.

Et elle a le baigneur monté sur roulement à billes. Jamais maté un joufflu pareil ! Il a été modelé par un luthier, son balancier arrière ! On a l’impression qu’il fait signe de s’approcher, son bonheur du jour ! Avec ça le plus gracieux sourire que les barbouilleurs de la Renaissance italoche dont on causait juste à l’instant cloqueront jamais sur un visage de madone !

Et ça vous hypnotise depuis les crins jusqu’aux orteil en passant par la membrane médiane, le gros côlon (Christophe pour les dames) et l’artère iliaque interne ! Une capricieuse qui capite de la prunelle comme ça et dont les ondes de choc vous trémulsent le glandulaire, on aimerait la plaquer contre soi, soulever son capot et lui glisser langoureusement son oncle Benjamin entre les cuissettes.

- Je vais réfléchir, dit calmement Saint-Georges. Ca se trouve où, Lubrizolle ?

- Vous suivez le nuage de fumée. En cette saison les barbecues sont interdits chez nous mais il se fiche des couvre-feux comme de l’an 40, cet animal-là !

- Qu’est-ce qu’il y a eu en quarante chez vous ?

- Ben l’assassinat du roi Ptolémée par Caligula, comme partout ailleurs ! Vous ne célébrez pas ça, vous autres, les Chrétiens ?

« Ca m’aurait fait pleurer les fesses de caner avant d’avoir reniflé l’odeur particulière qui flotte sur ce patelin ! » songe San-G. en retour et en y allant.

Publicité
Publicité
28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 09

9. Va donc m’attendre chez Plumeau !

09 Va-donc-m-attendre-chez-plumeau

C’est toujours pareil quand on algarade en ville. Les badauds pullulent comme des cellules en tumeur. Faut dire que le match d’aujourd’hui est gratos et d’importance ! C’est Lubrizolle qui dégaine le premier, verbalement, pour commencer.

- Si tu crois que je vais faire allemande honorable rien que pour tes belles châsses, tu te goures lourdement San –G. ! fanfaronne l’écailleux. Alors c’est ça l’Anus déi qui police les duplicata du monde ? Je rigole !

- C’est entendu. Je frèrezhumine d’emblée, moi. La main tendue, le cœur prompt, les labiales parées pour la bisouille au lépreux. Mais y’a des limites au passage de bornes ! T’outrecuides, la bestiole ! Ca va dégénérer en où est-ce terne, notre échange !

- Et ta sister, elle est inculquée de tapinage sur la voie biblique ?

- Caoutchouteux du bulbe !

- Décambute, ébloui du promontoire !

- Je vais t’emboucher un coing, comme disait un fabricant de confitures !

- Embourbé du chignon ! Zinzin ! Follingue ! Obscurci de la coiffe !

- Va te faire engoncer chez les zoulous, eh, grosse fiotte faisandée !

- Ah dis donc, je me retiendrais pas, un presse-varices qu’à tort ton acabit j’y morflerais la gogne jusqu’à ce qu’il existe plus !

- Si je te touche, t’auras plus la force de porter quoi que ce soit même une plainte, hé, concombre ! Je peux déjà t’annoncer que ta dernière molaire va faire naufrage ! Et tes étiquettes, pour les recoller faudra une drôle de seccotine, je te le dis ! Quant à ce qui concerne ton renifleur, c’est pas la chirurgie hystérique qui pourra lui redonner de l’apparence !

Saint-Georges se la joue Robert Redford. Il murmure à l’oreille de son cheval :

- Dans quèques instants on charge sinon il va nous enlever les amygdales au chalumeau. Surtout, pas d’attendrissage ! Ce chien des baskets viles, tout ce que je peux faire pour sa pomme c’est de lui filer un atout définitif pour l’envoyer direct au paradis des cadors !

- Alinéa jacte à l’aise ! Allez, c’est l’heure de s’altercater !

Vlan ! Un chtard dans le museau du débloqueur ! Le ziguche le reçoit plein cadre car Saint-Georges a à-piedjointé sa poitrine avec un bel élan et avec la lance en avant. Le bestiau branle du manche.

- Allez ! va faire coucouche-panier dans la boîte à dominos, amateur ! Il en sera terminate pour ta pomme à brève déchéance ! rétorque Lubrizolle

Et c’est vrai : l’’avoinée qu’il lui mets endormirait tous les encaisseurs de la Banque de France ! San-G.hésite à lui balanstiquer un nouveau parpaing, plus appuyé que le précédent. En fait il n’hésite pas longtemps ! Le Saint-Georges c’est un beau folklore tant qu’on ne lui cherche pas des noises mais que des enrobés viennent lui chercher des morbaques dans l’Eminence et vous verriez cette brutale désaffection ! Il chope l’affreux par le colback, l’amène à vingt centimètres de lui et lui file un coup de boule dans l’écrin à ratiches :

- Je n’éclate pas, moi, je n’explose pas, moi, je cataclysme !

Il ne s’agit pas de barguigner. En face le vieux mammouth périlie en force. Il ferre de lance. Il abordage.

- Tu vas voir comme je maîtrise l’artisanat passageatabesque, mon pote ! éructejactante-t-il.

- Avec l’aimab’ participante de Mam’zelle Ascalon mon épée qu’ici j’présente et qu’est une surdouée dont d’laquelle j’ai complété l’éducance par des cours assez lérés, j’vas entreprendr’ vot’ formation ou plutôt votre transformation en tartines de pâté !

- Tu vas voir comment que je vais t’offrir l’éclairage au néant ! D’un crochet à l’estom ! Tiens ! Prends ce pain d’une livre dans ton clapoir !

- Je vais te foutre la brioche à claire-voie ! Je vais corriger ta butorderie, gros nazebroque ! Où es-tu passé ? Tu te figures que c’est le moment de jouer à cache-cache ? Ou bien t’as les jetons ? Hein ? C’est ça, t’as les cannes !

Et puis Saint-Georges fait un signe de croix et porte le coup de grâce, enfin le coup grâce auquel le combat cesse faute de cons se battant.

Un zig qui culbute du troisième étage fait un drôle de barouf en atterrissant. L’enflure a peau verte fit « Plaf ! » de même. Le dragon blêmit, rougit, jaunit, verdit, violit, marronit (comme saint-Laurent du), orangit, arc-en-ciélit puis reprit tant bien que mal sa couleur initiale. Une violente nausée lui secoua l’alambic. Ses gémissements, mes amis, une splendeur ! Vous assisteriez à une agonie pareille dans la vie que vous alerteriez les mecs de « Cash investigation » pour qu’ils la camérassent !

- Cette fois c’est la fin, Jane ! confesse-t-il de carne-avale. Me v’la fourré jusqu’à l’épicentre ! Les pumas piaillent dans les betteraves ! Je me sens bon pour le pardosse en sapin véritable ! Adieu, je me retire de ce monde de perdisance !

Il émet encore quelques bouts de râles et se fout aux abonnés absents. Il a biché le tête-en-os qu’est une maladie qu’on s’remettait pas à l’époque et il a défunté dans d’atroces souffrances. Ca n’était pas qu’il eût quelque chose contre les services de l’Etat-civil mais il avala bel et bien son extrait de naissance.

28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 10

10. Champagne pour tout le monde !

10 Champagne 51KQTJBWGML

La princesse se jette contre lui, le pubis en offrande, et le gratule à mort, comme quoi il est mieux que Superman, Rambo et autres cons de la mythologie cinémateuse

- Croyez-le cher chevalier, souffle le roi en venant le féliciter, grâce à vous j’ai une aurore boréale dans le Lustucru, vous m’avez ôté une sacrée épine du lupanar !

- Y reste plus qu’à envoyer le carbi, mec, répond San-G. Le fric, l’oseille, le blé, l’artiche ! Le pèze, la soudure !

***

Lorsque le soleil commence à rougir le sable à l’horizon, à l’heure où le chacalot (ou petit chacal, qu’il ne faut pas confondre avec le cachalot) jappe pour appeler sa maman aux pis gonflé, Saint-Georges se découpe en ombre chinoise sur le grand rond rouge mais il ne fredonne pas « I’m a poor lonesome Croisé » pour continuer son petit bonhomme de Michelin. Il ne chemine plus seul. Dans cette version-là il a embarqué la princesse et il lui déclare, toujours aussi stylé : « J’ai déjà maté une quantité gastronomique de culs mais des aussi bathouzes que votre chaloupe, rarement, chère mââme ! ».

- Tout ce bigntz organisé en pure perte ! se lamente Jésus du haut de sa croix en songeant aux œuvres à venir de Michel Onfray.

Quant à nous, amis lecteurs et amies lectrices, allons boire le dernier de la journée. Je crève de soif depuis le temps que je m’aiguise la menteuse sans mouiller la meule !

 

27 septembre 2020

Le grand bain / Gilles Lellouche

Voilà, on a plongé ! Un an après tout le monde. Dans le dévédé plutôt que dans le ciné ou la piscine. Avec Madame Covid qui rôde, c'est moins dangereux, déjà ! Et puis comme ça on n'est pas obligé d'attendre dans la file du goude mouvie derrière les acheteurs de pop-corn du Gaumont-Palace ! (Et accessoirement le dévédé m'a coûté moins cher que deux places au CGR de la Mézière où ce que vont Joseph et Marie (vous suivez ?))
 

27 septembre 2020

Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait / Emmanuel Mouret

Bon, finalement, on peut tenir deux heures avec son masque sur le nez au cinéma L'Arvor. Emmanuel "Marivaux" Mouret vous aide bien à supporter l'épreuve. Son dernier film n'est pas aussi hilarant que ceux dans lesquels il joue lui-même mais il y a des personnages superbes - Emilie Dequenne ! - et c'est bien qu'il y ait une suite aux films de Rohmer ! ;-)

Mention spéciale à Camélia Jordana qu'on découvrait et à Vincent Macaigne toujours très drôle dans le genre de la marionnette dont le destin tire les fils.

Ajoutons que la musique du film est une merveille : des tas de morceaux de musique classique qu'on écouterait volontiers en boucle. Dès que j'aurai le temps je me composerai une anthologie d'après cette liste (c'est quand même plus joli de lire cette phrase que d'entendre parler de playlist, non ?).

Publicité
Publicité
27 septembre 2020

En week end avec Emilie Dequenne / Sttellla

- Le dimanche ici on publie des vidéos musicales. Aujourd'hui, je souscris à 100% au texte de cette chanson de Sttella !

- T'es encore amoureux de la coiffeuse de "Pas son genre", Joe Krapov ? 

26 septembre 2020

L'HYMÉNÉE DE JOSEPH ET MARIE

09 Joseph et Marie

La mémoire, c’est comme une maison. On court de la cave au grenier, ou plutôt du grenier à la cave, oui, c’est plutôt ça. On descend des photos du grenier, on écrit des textes à partir d’elles et les textes finissent à la cave. Ou parfois on retrouve un texte à la cave et on le modifie un peu pour qu’il colle avec une photo du grenier.

C’est le cas ici. La semaine dernière je retrouve mes vieilles amies de la chorale «La Ritournelle» et je leur fredonne «Obladi Oblada» des Beatles, histoire de moderniser un peu ( ?) leur répertoire qui va de «Froufrou» à «La Bonne du curé» en passant par «Ca vaut mieux que d'attraper la scarlatine». Je me souviens que j’ai commencé à écrire une version française de cette Liverpoolienne rengaine pour la leur faire chanter car ces dames détestent utiliser la langue de la perfide Albion.

Une fois rentré à la maison, je retrouve la traduction-trahison-adaptation dans mon ordi (qui est ma cave à moi !). En fait la chanson est déjà complètement écrite, il n’y manque que les accords pour pouvoir être chantée. Je la fredonne pour vérifier que tout coule bien et je bute, dès le deuxième vers, sur la prononciation de « Jean-Jean joue» :
 

« Marie vend des œufs sur le marché d’Vill’jean
Jean-Jean joue dans un groupe de rock’n’roll ».

Et c’est là que j’ai l’idée du siècle (mwarf !). Pourquoi ne pas l’appeler plutôt Joseph, le gars ? Un couple Joseph et Marie, ça sonne bien, non ? Joseph et Marie. Joseph et Marie !

Joseph et Marie ? C’est bizarre, ça me rappelle quelque chose. Jésus ce que c’était mais je ne me souviens plus bien où j’ai entendu ça.

Ah mais si, bien sûr ! Mon oncle Joseph et ma tante Marie ! J’ai récupéré cette année la photo de leur mariage. Mon cousin Pascal avec qui nous avons beaucoup parlé de la famille m’a remis aussi en mémoire l’histoire de leurs deux enfants, un couple de jumeaux, un garçon et une fille, né·e·s à cheval sur deux années la nuit de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre et le 1er janvier ! Comment se choper un an d’écart en moins d’une heure !

Mais bon, je ne suis pas là pour raconter ma vie ni celle des autres alors, musique, maestro !

OBLADI-OBLADA
(Lennon-MacCartney ; traduction-trahison-adaptation par Joe Krapov)

1
Marie vend des œufs sur le marché d’ Vill’jean
Joseph chante dans un groupe de rock’n’roll
(comme une casserole)
Joseph dit à Marie : «Qu’est-ce que tu es jolie !
Est-ce que ça t’dit de v’nir danser au bal sam’di ?"
"Oui ça me dit"

Refrain
Obladi ! Oblada ! C’est la vie ! Oui !
La la ! C’est la vie qui va !
Obladi ! Oblada ! C’est la vie ! Oui !
La la ! C’est la vie qui va !

2
Marie joue maint’nant du piano dans le groupe
Sur la moto d’ Zèph elle monte en croupe
On n’sait pas comment ça s’est fait les amis
Voilà que le ventre de Marie s’arrondit
(Au refrain)

Pont 1
Pas plus tard que sam’di place de la mairie de Rennes
Lalala Lalala Lalala
La-a
Devant tous les amis ils se sont dit oui Amen
Mari-és par Nathali-ie

3
Joseph est dev’nu le mari de Marie
Ils ne dansent plus le boogie-woogie
Ils ont raccroché la guitare à son clou
Et le groupe de rockabilly lui est dissous
(Au refrain)

Pont 2

Dans une couple d’années ils auront un « home sweet home »
Lalala Lalala Merci Giboire !
Avec un bout d’pelouse et une balançoire
Pour leurs deux jolis petits mômes

4
Marie vend des œufs sur le marché du Blosne
Joseph fait des autos à La Janais (des SUV !)
Le dimanche midi ils déjeunent chez Mamy
Et puis ils vont au CGR à La Mézière
(Au refrain)

5
Cette histoire d’amour est vraiment bien partie
Elle va leur durer toute une vie
Et lorsque Joseph aura 64 ans
Marie l’aim’ra peut-être encore plus que maint’nant
(Au refrain)


P.S. 1 Désolé, mais à force de courir de la cave au grenier, je n’ai pas eu le temps encore de mettre les accords ni de l’enregistrer ! A vous de la chanter sous la douche, l’air est connu !

P.S. 2 Ah et puis si, j'ai trouvé le temps, finalement !
 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 630 à partir de cette consigne : Hyménée.

24 septembre 2020

De retour à Pont-Croix (Finistère) le 17 août 2020 (1)

200817 Nikon 130

200817 Nikon 131

200817 Nikon 132

200817 Nikon 134

200817 Nikon 135

Ce panneau est l'occasion ou jamais de ressortir de la naphtaline cette chanson de Dranem que j'ai tellement adorée qu'on la beuglait, dans la voiture de Didier F., en allant chanter à la chorale d'Auvers-Le-Hamon.

O tempora saboliensis mortibus, o mores revolutionibus !
Nous n'étions pas sortables alors et ne le sommes pas plus aujourd'hui !

D'ailleurs c'est simple, je sens bien qu'on va nous reconfiner d'ici peu ! 

24 septembre 2020

De retour à Pont-Croix (Finistère) le 17 août 2020 (2)

200817 Nikon 136

200817 Nikon 137

200817 Nikon 138

200817 Nikon 139

200817 Nikon 142

A propos de Pont-Croix je me souviens qu'il existe un polar local écrit par Gérard Lefort qui fut critique de cinéma à Libé et officia un temps sur France Inter. C'est dans la série "Le Poulpe" et en cherchant bien j'ai retrouvé le titre, pas très ragoûtant, du reste. C'est ici.
Je ne me rappelle plus par contre si je l'ai lu ou pas. Possible que oui.
Ca s'oublie très vite, un polar. D'où le plaisir qu'on a à relire et revoir les Maigret !
Même ceux avec Jean Richard !

23 septembre 2020

LE SALE GOSSE A ENCORE DÉSOBÉI !

200306 265 002

Longtemps je me suis privé du bonheur de farfouiller dans les boîtes de photos que ma grand-mère puis ma mère avait conservées dans le buffet, celui du couloir du 73 de la rue C.Q. qui avait déménagé avec elles dans la rue des Bleuets et s’était retrouvé, là-bas, dans le séjour au sol à damiers et à la tapisserie mauve. Il y en avait aussi, des photos, des albums et des cartes postales, dans la vitrine aux mignonnettes et aux poupées, elle aussi ramenée du 73 mais repositionnée rue des Bleuets dans le vestibule de l’entrée, à gauche.

A vrai dire, le mot bonheur est un peu excessif ici et quand on parle de photographie, les lieux de stockage n’ont pas d’importance ; cependant il faut bien, à un moment donné, qu’un archiviste vienne mettre de l’ordre et de l’information dans ce paquet de temps arrêté sur des petits carrés de papier glacé, aux bords dentelés, entourés de grandes marges blanches ou pas, un bloc de temps figé dans du sépia pour les plus anciennes, du noir et blanc pour la plupart et, quand il y a des couleurs, ce sont celles des photos prises au Polaroïd ou avec un Instamatic Kodak de qualité moyenne, certains tirages de format carré d’après des négatifs 4x4 ou 6x6 ayant même été agrémentés d’une photo bonus, cadeau fait à l’acheteur pour ne pas gâcher le papier qui se commercialisait au format rectangulaire de 8,9 x 12,7 centimètres.

Bien sûr, de par ma profession, ce rôle d’archiviste était taillé sur mesure pour moi, je n’ai pas rechigné à l’accepter, bien qu’on ne me demandât pas de le tenir et, à chaque fois que je le pouvais, j’interrogeais ma mère pour qu’elle cherchât dans sa très bonne mémoire qui étaient ces hommes et ces femmes immortalisés le jour de leur mariage ou posant dans un studio de photographe professionnel devant des décors peints ou des corbeilles de fleurs, ce qu’étaient devenues ces jeunes filles du groupe de danse, ces jeunes communiants, les gens qui se trouvaient avec la famille aux bains de mers à Bray-Dunes ou dans le camping de Berck-Plage et ces personnages sortis d’un roman de Modiano sur l’esplanade du Trocadéro à Paris avec la tour Eiffel en arrière-plan.

Je m’empressais de noter au dos des photos et au crayon de bois des prénoms et des noms et je peste aujourd’hui contre le manque de méthode, de sérieux, de volonté familiale de transmettre une histoire mise au propre de ces mêlages de clans : aucune de ces photos n’est datée, aucun négatif n’a été conservé, il n’y a pas de pochette du photographe et pas plus de récit de voyage pour ce qui est de ces albums dans lesquels on voit le métro de Moscou, le croiseur Aurore à Saint-Pétersbourg ou plutôt, vu la date supposée antérieure à 1989, Léningrad, on ne saura jamais rien de cette jeune interprète longiligne dont je me souviens juste qu’elle se prénommait Irina et avait accompagné mes grands-parents lors de leur séjour à Sotchi sur les bords de la mer Noire.

J’en viens à croire, et c’est une sensation qui m’emmène à la limite de la paranoïa, que mon grand-père a peut-être été, réellement, un espion du K.G.B. et que, si ces photos étaient restées muettes, enfouies, comme cachées au monde, c’est que toutes ces réminiscences de vie politique, syndicale et familiale étaient volontairement vouées à une nuit salvatrice. Procéder à leur publication demande peut-être de la hardiesse ou de l’inconscience ? Du plus profond des enveloppes dans lesquelles j’ai mis ces photos après les avoir rassemblées et classées par branche de la famille, par lieu, par période, toutes ces personnes semblent me rappeler à l’ordre :

« Ne nous oublie pas mais oublie-nous quand même ! N’écris pas sur nous ! Nous étions des gens simples, nos vies ne furent pas drôles, nous n’avions pas beaucoup d’argent mais nous avons veillé à ce que ton enfance soit heureuse malgré ton asthme ; tu n’as pas connu comme nous la cruauté de ces époques de la guerre et de son après, tu as reçu en suffisance des nourritures terrestres et intellectuelles qui t’ont permis d’avoir un métier correct, te voilà grand maintenant, tu trouves ton bonheur dans la musique, l’écriture et la photographie alors… laisse-nous en paix ! Publie tes aquarelles de Venise ou tes « Elucubrations d’un poète » sur internet si tu veux mais laisse dormir nos photos ; les publier relèverait de l’exhibitionnisme à peu de frais, nous avons droit au repos et au silence, prétendre le contraire relèverait de la cruauté. Et ne crois pas t’en tirer, pour contourner notre demande, avec cette phrase de Brassens extraite d’une chanson que tu n’as même pas mise dans ta guitare : énoncer que « les morts sont tous des braves types » ça sous-entendrait que nous ne l’étions pas, non ? Allez ! Pose ton stylo, sale gosse ! Ca fait une heure que tu joues à parodier Proust en faisant de trop longues phrases et le temps imparti aux écrivant·e·s de ton atelier d’écriture est écoulé ! ».

Vacances à Bray-Dunes 1955 02 réduite

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 22 septembre 2020

d'après la consigne ci-dessous
 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 > >>
Mots et images de Joe Krapov
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 788 394
Archives
Newsletter
Publicité