Merfillott' à Moncontour (Côtes d'Armor) le 5 juillet 2020 (1)
Finalement, ce n’est pas moi le plus nostalgique (ou le plus vorace) des deux ! "La vie d’avant", c’est bien Marina Bourgeoizovna qui cherche à la retrouver à tout prix, quitte à nous entraîner dans de drôles d’équipées sur simple réception d’un courriel d’une copine conteuse.
"Léa et Karine chantent et jouent pour nous les artistes locaux des années 70 et 80. A (re)découvrir en chantant et frappant dans les mains." qu'il disait le programme.
Si ça me dit d’aller réentendre en vrai des chansons de Tri Yann, Alan Stivell, François Budet et Gilles Servat ? C’est bien sûr œuf corse, mon général ! En plein air, jauge limitée à 40 places, un dimanche après-midi d'un été sans musique ni théâtre ? Pas qu'un peu !
Je téléphone donc le samedi après-midi et réserve deux places pour le lendemain. J’imagine un petit jardin bien vert, un peu comme l’hôtel Huger à La Flèche, ou la cour de la défunte Auberge des Acacias de Dureil, des tables avec des parasols, un petit parquet en guise de scène dans les environs de Rennes avec du public masqué et soupçonneux. Et puis, juste avant, une balade à la découverte de Moncontour, village médiéval, petite cité de caractère inconnue de nous.
Tout faux, sergent Krapov !
Le lendemain Madame m’annonce que, finalement, Moncontour c’est plus loin qu’elle ne pensait, en-dessous de Lamballe. Bon OK, départ à 14 h 30. 96,6 kms d'après M. Google-Maps. Une heure de route, arrosée de petite pluie parfois mais une fois arrivés sur place on voit qu’on a amené le soleil avec nous. On gare la voiture un peu n’importe où car le touriste a l’air de pulluler un poil en ce beau dimanche puis on se pose au café du Théâtre.
La pianiste fait ses gammes dans la rue barrée à la circulation. Exit le jardin rêvé. On est sur la terrasse du bistrot. Il y a deux jolies Allemandes qui mangent des parts de tarte, les enfants de la flûtiste qui attendent sagement. On commande des jus de fruits et puis le concert débute. L’hôtesse, Madame Anne-Gaud M., n’a pas bien compris le concept et on s’aperçoit, du coup, que nous non plus. La pianiste précise : « Nous allons chanter de la variété française des années 70 et 80 et des chansons d’auteurs contemporains de la région ».
Exit le renard et la belette, dégage la blanche hermine, crevez, les bateaux de Loguivy de la Mer !
Finalement on gagne peut-être au change car au lieu de retrouver on découvre. Ca commence par « Si je chante » d’une nommée Stella, épouse de Christian Vander, batteur et leader de Magma, rien à voir avec ce que fait son bonhomme de mari car la chanson est bien plus drôle. Au fil du concert on entend « Cucul » de Nathalie Miravette, « Les morceaux de fer » de Nino Ferrer, du Zazie, du Gainsbourg par Régine, une chanson de Richard Gotainer, un titre oublié de Sheila ("Redoutable" ? "La Vamp", en fait), un autre qui a l’air bien rigolo de Michel Fugain... Les morceaux bretons d’auteurs contemporains sont joliment composés et mis en musique par la pianiste hyper-douée. Elle joue super bien et a une belle grosse voix du style de celle de Colette Magny mais… Mais personne n’a osé aller dire à ces dames que la balance était pourrie : le piano couvrait la voix de l’autre chanteuse-flûtiste. On n entravait que couic aux paroles des chansons !
Bravo en tout cas au duo et au petit joueur de djembé, le fils de dame Karine, qui a accompagné Merfillott’ sur deux chansons. Il est bigrement doué, le bougre !
Un très bon moment quand même et puis une belle atmosphère de vacances avec ensuite plein de photos d’enseignes, de portes médiévales, de pans de bois et d’escaliers.
On y retournera sans doute : on a un cousin de Paris qui a déménagé pas loin ! On va essayer de se faire inviter pour un prochain concert !
Merfillott' - Par la rue Serpente
Stella - Pourquoi je chante
Sheila - La Vamp
Richard Gotainer - Saperlipopette
Merfillott' à Moncontour (Côtes d'Armor) le 5 juillet 2020 (3)
Nathalie Miravette et Bernard Joyet - Cucul
Merfillott' - Nomade (Michèle Bernard)
Et le meilleur pour la fin :
Merfillott' - Ma zénitude