LE DÉPOSITAIRE (1)
Avant que nous n’entrions, le 15 mars 2020, dans la période dite "de la fin de monde, du malin Grossièrement et du con Finement", je suis retourné, le vendredi 13 mars au soir à la dernière soirée jeux de la Maison de quartier de Villejean.
J’ai joué à « Carcassonne » à peu près pour la première fois et, comme d’habitude, j’ai gagné. A chaque fois que je joue à un jeu, je gagne. C’est pour ça que plus personne ne veut jouer avec moi et que désormais, je vis tout seul chez moi. Comme tout le monde !
On m’a aussi appris, en ce début d’année 2020 à « jouer ? » au Grand jeu de la Vie dont les règles sont très particulières.
- Si tu passes deux fois en un an sur la case « crématorium » tu perds énormément de jetons « larmes » mais tu gagnes le pion « dépositaire » !
- A quoi il sert ?
- Ca veut dire que c’est toi qui es le dernier : tu hérites de l’histoire familiale et tu en fais ce que tu veux. Tu la racontes ou pas, tu l’enfouis ou pas, tu la réinventes ou pas, tu t’en amuses ou tu t’en attristes, ou pas.
- Il est nul ce pion ! Il est nul ce jeu !
- Attends, ne pars pas te confiner tout de suite. Il faut aussi que tu emmènes les caisses « héritage ».
- C’est quoi ?
- Des albums photos, des papiers, des cassettes et des cartes postales.
- Finalement, on a bien fait de venir en voiture, alors !
LE DÉPOSITAIRE (2)
Alors disons que c’est 1955 ou 56. Ce sont deux couples de jeunes mariés qui partent en vacances dans les Ardennes françaises. Avec une tente canadienne, ou deux, et une quatre chevaux Renault immatriculée 9553 EU 62. Le camping est à Monthermé, la barrière est celle de la Roche à Sept heures, le chemin grimpe au-dessus de la jolie boucle de la Meuse. J’ai randonné moi-même par-là avec Marina B. en 2017 quand nous sommes allés passer une semaine sur les traces de Rimbaud à Charleville-Mais’hier sans savoir qu’ils étaient passés par-là avant nous.
LE DÉPOSITAIRE (3)
Cette même statue, vue depuis un bateau de croisière sur la Meuse en 2017.
La vue sur le coude de la Meuse est prise à Bogny-sur-Meuse et il y a sans doute eu un touriste aimable pour les immortaliser tous les quatre assis·e·s sur le socle de la statue des quatre fils Aymon, entre les pattes du cheval Bayard.
- Pourquoi tu publies ça sur Internet ?
- Pour rien ! Juste pour profiter du pion « Dépositaire » !
- T’as raison, il est un peu con ce Grand jeu de la Vie !
C'est le premier jour de la fin du monde !
Aimablement envoyé par Joye et surtout pondu par l'ineffable Oldelaf
et son complice Arnaud Joyet pour nous éviter de sombrer dans la tristitude !
Campagne des élections municipales à Rennes le 14 mars 2020 (2)
Enfin un tract utile !
Vous l'enterrez dans votre jardin et il y poussera des coquelicots !
Vous non plus, vous ne représentez pas un parti politique ?
450 euros, ça fait cher payé pour une moustache !
Euh... monsieur l'agent 212, je n'ai fait que photographier :
je ne suis pas l'auteur de ces dégradations , hein !
Birds on a wire - Ramages
C'est nouveau, ça vient de sortir, comme le confinement qui va faire de nous des cons finis ! ;-)
Ca s'appelle Ramages, c'est le nouvel album de ces deux jeunes femmes, Rosemary Standley, chanteuse, entre autres, du groupe Moriarty, et Dom La Nena, violoncelliste magnifique. Nous les avions vues et écoutées à l'Aire libre de Saint-Jacques de la Lande l'année dernière.
Sur ce nouvel album on apprécie surtout "La Marelle", une reprise de Nazaré Pereira, "Sur la place" de Jacques Brel, "Who by fire" de Leonard Cohen à qui le duo doit son nom. La chanson en russe, Antoshka, m'a fait de l'oeil et les autres sont très bien aussi, notamment "La gatta" en italien. Un beau voyage linguistique et musical que cet album ! La troisième est en breton !
Je ne résiste pas au plaisir de vous gratifier en supplément de "Oh my love" (John Lennon) des mêmes et de "Love i obey" de Rosemary dans une autre formation très estimable.
Oh my love / Bird on a wire
Love i obey / Rosemary Standley & Helstroffer's band
Le clip de "La Marelle"
AVANT QUE VOUS NE RÉCAMIER MON SILANCE DÉFLINITIF
Collage de Jean-Emile Rabatjoie réalisé d'après le tableau de René Magritte, Perspective : Madame Récamier de David, 1951, huile sur toile, 60.5 x 80.5 cm. Acheté en 1997 par le Musée des beaux arts du Canada, Ottawa. © Succession René Magritte / SODRAC (2017)
Réalisé pour le Défi du samedi n° 602 d'après cette consigne : orant·e
FORFAIT DÉPASSÉ
Monsieur et Madame Valentin, selon les informations en notre possession, votre forfait "je t'aime" est dépassé.
Nous vous proposons de le renouveler par le biais d'un voyage à Venise mais nous hésitons car vous ne faites rien comme tout le monde, M. Et Mme Valentin.
Vous avez attendu 10 ans pour effectuer dans cette cité symbolique un voyage de noces au cours duquel vous n'avez même pas sacrifié au rite de la ritournelle en gondole.
Vous avez préféré parcourir un nombre de kilomètres insensé dans la ville sans même avoir pris soin de vous équiper de chaussures de randonnée !
Vous n'avez pas attendu les 10 ans réglementaires pour y retourner : quatre ans après vous remettiez le couvert et l'année suivante, refais-le me le, encore, encore oh oui c'est bon et puis plus rien !
Nous voulions également vous suggérer l'option triplette de Belleville qui consiste en un stage de trekking au Népal. Bien que nous vous sachions assez adeptes de l'humour noir, nous avons récemment remplacé dans notre catalogue "J' voudrais finir ma vie à Katmandou" par "J' voudrais finir ma vie au Lavandou". Mais l'azur peut-il avoir la cote auprès de gens qui ne rechignent pas à aller marcher sous la pluie pendant quatre jours dans des coins perdus de la Manche dont même le bathyscaphe, plongé dans les profondeurs sous-marines d'océans abyssaux, n'a pas idée : Heugueville-sur-Sienne, Hauteville-sur-Mer plage, la Vendelée ou il n'y a même pas de Glolobe challenlenge !
Nous avons qui plus est découvert que votre forfait "je t'aime" n'était pas valable et ce depuis l'origine ! Il manque au document original émanant de la mairie de Redon la signature réglementaire des deux témoins !
C'est pourquoi l'alternative est désormais la suivante :
- ou bien nous vous dénonçons aux autorités en tant que couple déviant sans feu ni lieu ni foi ni loi
- ou bien vous déchirez la présente lettre de rappel et continuez de cohabiter comme bon vous semble mais c'est à vos risques et périls surtout depuis le vote de la loi sécurité et le catalogage des citoyens en fonction de leur prénom.
Si vous trouvez le moyen d'inventer ou d'ajouter un troisième terme à cette alternative, nous déclarerons forfait nous aussi.
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C'est bien simple, quand j'ai vu la médaille "Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain" j'ai mis l'enveloppe et le prospectus de la NSA qu'elle contenait à la poubelle !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 5 mai 2015 d'après cette consigne :
Incipit n° 220 de Pascal Perrat