COLLAPSOLOGIE SAUTILLANTE
S’il suffisait - Hop là ! Hop là ! -
De sauter par-dessus les flaques
Nous le ferions sans hésiter
Car nous avons su rester souples,
Primesautiers, légers, gamins.
Mais c’est la banquise qui fond !
C’est Belgrade qui s’asphyxie !
C’est l’Australie qu’on incendie !
Des tsunamis pour le Japon
Et des îles qui s’engloutissent !
C’est pourquoi je vais maintenant
A pied jusqu’au bout de la ville
Jouer aux échecs tous les jeudis
C’est pourquoi je marche toujours
Vers Villejean tous les mardis
Pour y écrire des bêtises
Ou chanter la fin de la vie,
Les animaux qui disparaissent.
Et quand il a plu sur la ville
Je vais courir sur le halage.
Hop là ! Hop là ! Hop là ! Hop là !
Je saute par-dessus les flaques
Et je le fais sans hésiter
Car je fais preuve de souplesse.
J’ai su rester primesautier,
Léger, gamin et, de surcroît,
J’adore ce qui est inutile !
Photographies d'Henri Cartier-Bresson
Ecrit pour le Défi du samedi n° 595 d'après cette consigne : Hop là !
Théâtre d'improvisation à l'Antipode de Rennes-Cleunay le 19 janvier 2020 (1)
Qui va-t-on licencier à l'agence de voyage qui ne rentre plus dans ses frais ?
Tragédie ou comédie ?
Heureusement la pièce s'interrompt au moment du dénouement-dénuement !
Théâtre d'improvisation à l'Antipode de Rennes-Cleunay le 19 janvier 2020 (2)
Le voyage en train ou comment faire du théâtre sans les mots.
Théâtre d'improvisation à l'Antipode de Rennes-Cleunay le 19 janvier 2020 (3)
- Ceci n'est pas une pipe !
- Non, c'est une bouffarde ! L'art du mot juste, tu connais ?
Théâtre d'improvisation à l'Antipode de Rennes-Cleunay le 19 janvier 2020 (4)
Je ne me souvenais pas que les musées étaient des endroits
aussi propices aux étreintes ou aux communions.
A-MUSÉE VOUS !
On a beau être circonspect avec le théâtre d’improvisation, on ne s’attendait pas vraiment à ce que ce fût aussi abstrus.
Moi qui me préparais à voir des histrions farauds, des ludions excités et des péronnelles persiflantes sur le point de se lancer des invectives et des pantoufles ou de fulminer sur la scène, j’ai été vite sorti de ma zone de confort : il n’y avait pas de scène ce dimanche-là à l’Antipode, la MJC du quartier de Cleunay à Rennes !
Pas de sièges pour les spectateurs non plus, comme s’il était scabreux d’utiliser cette rémanence de l’ancien monde qu’un personnage de Molière, appelait, je crois, «les commodités de la conversation».
Le spectacle comprenait trois parties assez ineffables. L’une d’entre elle était muette et l’on avait exhorté quelques spectateurs audacieux à se mêler au groupe, à jouer les cobayes pour accompagner, les yeux bandés, les acteurs improvisateurs dans la simulation d’un voyage en train. Cela se passait dans un compartiment à l’ancienne, de ceux où il y a toujours de quoi maugréer ou se sentir chafouin quand un voyageur sort sa pipe ou déballe son sandwich au saucisson à l’ail et ses œufs durs.
Ce qui nous intéresse ce jour est le récit de la troisième partie. Après un petit tour dans les étages nous sommes revenus dans la salle de concert transformée cette fois en musée de l’absence. Pour une raison qu’il ne nous appartient pas plus que cela de vilipender, les oeuvres avaient disparu du musée. Ne subsistait plus que le cartel indiquant leur titre, le nom de l’artiste et la date de réalisation.
On pouvait donc ainsi ne plus admirer «La danse à la campagne», d’Auguste Renoir ; «Le Cri» d’Edvard Munch ; «Le Baiser» de Rodin ; «La Trahison des images» de René Magritte (le fameux «Ceci n’est pas une pipe») ; «L’origine du monde» de Gustave Courbet, ce «Ceci n’est pas un sexe féminin» que Jacques Lacan aurait caché pendant longtemps chez lui. Et puis une installation d’une artiste contemporaine, «The artist is here» de Marina Abramovic qui s’était exposée en personne au Museum of Modern Art de New-York.
J’ai suivi un temps les arguties de deux comédiens-spectateurs atrabilaires devant «la pipe» de Magritte :
- Ca n’a pas de sens ! «Le Radeau de la Méduse» au moins ça me parle, ça me raconte une histoire !».
Je me suis bien gardé d’ergoter et d’intervenir dans le débat en y mettant mon grain de sel maritime mais j’eusse bien proféré, laconique : «Mais là non plus, ceci n’est pas un radeau !». Je ne m’étais pas proposé comme cobaye et j’ai donc gardé le silence.
Je suis demeuré débonnaire devant « La Danse à la campagne ». Deux jeunes et jolies spectatrices avaient mis en courroux le gardien du musée qu’elles avaient dérangé dans sa lecture en lui demandant :
- Qui c’était, au juste, cet Auguste Renoir ?
S’en étaient suivies quelques billevesées du même acabit devant lesquelles il avait su demeurer marmoréen. Il avait même ensuite accepté de les prendre en photo devant le tableau absent. Méfiez-vous : un téléphone qui ne fait pas de selfies est forcément patibulaire ! Ou has been !
Devant «L’Origine du monde» le jeu est resté très frugal :
- J’aimerais que tu me regardes comme tu regardes ce tableau ! avait lancé la comédienne.
Pour toute réponse, il l’a enlacée et c’est tout juste s’ils n’ont pas mimé « Le baiser » de Rodin ! C’eût été une belle façon de vaticiner car un peu plus tard, au centre du musée, un autre couple avait pris le parti sacrément iconoclaste d’adopter la posture dudit groupe statuaire. «Zut me suis-je dit in petto, j’aurais vraiment dû accepter de faire le cobaye !».
Et c’est là que mon imagination phagocytée par ces saynètes s’est mise à galoper dans la mansuétude. Car, au fond, lorsqu’on écrit, en atelier ou chez soi, à partir de quelques mots, d’une situation ou d’un tableau n’est-on pas en train d’improviser un objet théâtral ?
Au pire, on écrit un monologue poétique, un viatique pour le poète anachorète, une kyrielle de limericks surréalistes qui vont nous permettre de pavoiser lorsqu’un lecteur ou une lectrice s’ébaubira devant la façon dont on a exécuté le pensum demandé.
Au mieux, par accumulation, on constitue le matériau d’une conférence sur Arthur Rimbaud, celui d’une biographie de Laure Manaudou dans un univers parallèle où les sœurs Tatin se prénommeraient Kiki et Macaron. On peut même pondre une saga fantastico-délirante autour d’Isaure Chassériau : cette jeune femme sortirait de son tableau et participerait, au sein de l’Université de Rennes 3, à une entreprise de voyages dans le temps à vocation de secourisme féministe.
La seule différence est qu’il reste quelque chose de nos élucubrations : des piles de cahiers à petits carreaux remplis d’une écriture bientôt illisible ! Alors que si je n’avais pas pris de photos, enregistré le galimatias issu de ces dialogues simultanés et fait le récit de cette soirée, il ne serait rien resté du tout de ce spectacle de fin de stage. Juste le souvenir de la meilleure réplique, la plus réaliste, celle lancée par le gardien :
- Mesdames et messieurs, nous vous prions de sortir, le musée va fermer.».
Et je serais bien avisé de n’avoir aucune objurgation contre ce spectacle d’impro «intello» : en tant qu’animateur d’atelier d’écriture, j’y ai gagné une consigne pour la séance du mardi suivant !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 21 janvier 2020
d'après la consigne ci-dessous
CONSIGNE D'ÉCRITURE 1920-16 DU 21 JANVIER 2020 A L'ATELIER DE VILLEJEAN
Le mot juste au musée
Chaque participant.e choisit une monographie illustrée (Regards sur la peinture) sur un peintre du XIXe ou du XXe siècle en fonction de ses goûts.
L'animateur distribue ensuite une liste d'une quinzaine de mots issus du livre de Valérie Mandera "L'Art du mot juste". Chaque mot est doté de sa traduction en langage "moins soutenu".
Il demande que soit racontée une histoire qui se passe dans un musée et dans laquelle on trouve au moins un des mots de la liste fournie.
N.B. Les listes de quinze mots, classées par ordre alphabétique, ont été collées bout à bout dans le tableau ci-dessous. Les mots sont en colonnes 1 et 3.
Avanie | Affront injure | Alacrité | Entrain vivacité gaieté |
Camus | Aplati écrasé | Algarade | Dispute scène engueulade |
Déréliction | Abattement abandon | Badin | Enjoué espiègle gai |
Dilettante | Amateur connaisseur | Bisbille | Dispute désaccord brouille |
Ebaudir | Amuser réjouir | Contempteur | Détracteur critique |
Lénifiant | Apaisant calmant | Dégingandé | Disloqué |
Morgue | Arrogance fierté | Elucubration | Divagation extravagance |
Panégyrique | Apologie | Embobeliner | Embobiner rouler tromper |
Parcimonie | Avarice économie | Faconde | Eloquence bagou |
Poncif | Banalité cliché lieu commun | Fourvoyer | Egarer tromper |
Potron-Minet (dès) | A l’aube tôt | Imbroglio | Embrouille confusion |
Procrastiner | Ajourner remettre à demain | Infrangible | Durable, constant inaltérable |
Pugnace | Batailleur combatif querelleur | Interlope | Douteux louche suspect |
Rasséréner | Apaiser calmer adoucir | Philippique | Discours réquisitoire |
Vicissitude | Aléas hasard | Truculent | Drôle cocasse original |
Anathème | Blâme condamnation | Baguenauder | Flâner errer |
Atrabilaire | Colérique acariâtre grincheux | Faquin | Fripouille voyou racaille vaurien |
Compendieux | Concis succinct abrégé | Faramineux | Fantastique énorme |
Courroux | Colère emportement fureur | Flagorner | Flatter passer de la pommade |
Débonnaire | Bon généreux | Fredaine | Folie frasque écart |
Ergoter | Chipoter pinailler contester | Fruste | Grossier rustique |
Fustiger | Combattre critiquer | Gabegie | Gâchis gaspillage |
Galimatias | Charabia | Ostracisme | Exclusion bannissement |
Hâve | Blafard, livide, défait | Pétulance | Fougue vivacité exubérance |
Impavide | Calme imperturbable inébranlable | Prodigue | Généreux dépensier |
Mansuétude | Bonté indulgence | Rocambolesque | Extraordinaire invraisemblable extravagant |
Patent | Certain évident indéniable | Rodomontades | Fanfaronnades vantardise |
Péremptoire | Catégorique tranchant | Sémillant | Fringant enjoué |
Phagocyter | Cannibaliser absorber | Thuriféraire | Flatteur louangeur |
Quintessence | Concentré essentiel meilleur | Zélateur | Fanatique partisan |
Abhorrer | Détester haïr | Acrimonie | Hargne aigreur mauvaise humeur |
Circonlocution | Détour | Atavisme | Hérédité dispositions |
Concupiscence | Désir sensualité convoitise | Barguigner | Hésiter tergiverser |
Condescendant | Dédaigneux hautain | Fulminer | Hurler s’emporter se fâcher |
Exutoire | Dérivatif soupape | Gémonies (vouer aux) | Humilier, accabler publiquement |
Galvauder | Déprécier avilir dégrader | Impéritie | Incapacité incompétence |
Grégaire | Conformiste docile | Ineffable | Indescriptible inexprimable inracontable |
Laconique | Court, succinct sommaire | Inexpugnable | Imprenable, invincible |
Pensum | Corvée | Invective | Injure, insulte |
Stipendié | Corrompu soudoyé | Invétéré | Incorrigible incurable |
Turpitude | Débauche bassesse ignominie | Marmoréen | Impassible froid |
Vernaculaire | Courant local régional | Obnubiler | Hypnotiser obséder |
Vilipender | Déprécier dénigrer | Opprobre | Honte déshonneur |
Vitupérer | Critiquer protester | Patibulaire | Inquiétant sinistre louche |
Vociférer | Crier hurler gueuler | Tergiverser | Hésiter se tâter |
Abscons | Obscur incompréhensible | Agonir |
Insulter injurier accabler |
Antienne | Refrain rengaine | Béotien | Lourdaud grossier inculte |
Argutie | Raisonnement pointilleux, pinaillage | Cacochyme | Maladif, souffreteux |
Circonspect | Prudent vigilant | Evanescent | Insaisissable |
Délétère | Nuisible malsain | Falot | Insignifiant terne |
Exhorter | Pousser inciter | Goguenard | Moqueur ironique |
Faraud | Prétentieux crâneur fanfaron | Hagiographie | Légende histoire |
Grivois | Osé, libertin | Laïus | Long discours |
Histrion | Pitre clown bouffon | Lazzi | Moquerie sarcasme raillerie |
Kyrielle | Multitude foule | Parangon | Modèle idéal |
Magnanimité | Noblesse bonté | Pusillanime | Lâche peureux poltron timoré |
Morigéner | Réprimander gronder | Sagacité | Intelligence finesse astuce |
Rémanence | Persistance survivance | Salmigondis | Mélange méli-mélo fatras |
Scabreux | Osé indécent licencieux | Sardonique | Moqueur sarcastique |
Vaticiner | Prophétiser prédire | Soliloquer | Monologuer |
Anachorète | Solitaire ermite | Diaphane | Translucide clair limpide |
Billevesées | Sornettes sottises bêtises âneries | Drastique | Strict sévère rigoureux |
Chafouin | Sournois hypocrite | Ebahir | Stupéfier abasourdir étonner |
Frugal | Sobre austère | Nervi | Voyou fripouille tueur |
Gausser (se) | Se moquer railler | Primesautier | Spontané impulsif |
Iconoclaste | Sacrilège impie non traditionnel | Redondant | Surabondant superflu répétitif |
Maugréer | Ronchonner bougonner | Réminiscences | Souvenir mémoire |
Objurgation | Reproche, réprimande | Roboratif | Tonifiant vivifiant |
Obséquieux | Servile rampant | Sobriquet | Surnom |
Pavoiser | Se pavaner | Spécieux | Trompeur |
Péronnelle | Sotte bavarde | Superfétatoire | Superflu inutile accessoire |
Persifler | Se moquer mettre en boîte | Tarabuster | Tourmenter harceler importuner |
Sinécure | Situation de tout repos | Tarauder | Tourmenter obséder |
Targuer (se) | Se vanter être fier | Tohu-bohu | Tapage agitation désordre |
Viatique | Secours soutien | Velléitaire | Versatile inconsistant hésitant |
"Vendetta" de Georges Brassens / par Christian Méry
Cette chanson de Georges Brassens, paroles et musique, a été enregistrée par Christian Méry.
Je poste les paroles, récupérées ici, à la suite du diaporama sans images !
Vendetta (pour Christian Méry)
Mes pipelets sont corses tous deux,
J'eus tort en disant devant eux,
Que Tino et Napoléon
Jouaient mal de l'accordéon.
Vendetta, vendetta,
Vendetta, vendetta.
Fermement résolus d' se venger,
Mes compatriotes outragés,
S'appliquèrent avec passion
A ternir ma réputation.
Vendetta, vendetta,
Vendetta, vendetta.
Leurs coups de bec eurent c'est certain,
Sur mon lamentable destin,
Des répercussions fantastiques,
Dépassant tous les pronostics,
Vendetta, vendetta,
Vendetta, vendetta.
M'étant un jour lavé les pieds,
J'attendais la femme d'un pompier,
Sûr d'abuser d'elle à huis-clos,
J'avais compté sans ces ballots.
Vendetta, vendetta,
Vendetta, vendetta.
Comme dans le couloir il faisait nuit,
Et qu'elle ne trouvait pas mon huis,
Elle s'adressa funeste erreur,
A ma paire de dénigreurs.
Vendetta, vendetta,
Vendetta, vendetta.
Ils répondirent : cet espèce de con-
Tagieux là, demeure au second,
Mais dès que vous sortirez de chez lui,
Courez à l'hôpital Saint-Louis.
Vendetta, vendetta,
Vendetta, vendetta.
Alors ma visiteuse à corps
Perdu, partit et court encore,
Et je dus convenir enfin
Que je m'étais lavé les pieds en vain.
Vendetta, vendetta,
Vendetta, vendetta.
Mis au fait, les pompiers de Paris,
Me clouèrent au pilori.
Ils retirèrent par précaution
Leurs femmes de la circulation.
Vendetta, vendetta,
Vendetta, vendetta.
Et tout ça, tout ça, voyez-vous
Parce qu'un jour j'ai dit à ces fous,
Que Tino et Napoléon
Jouaient mal de l'accordéon.
Vendetta, vendetta,
Vendetta, vendetta.
"Charlotte ou Sarah" de Pierre Louki et Georges Brassens / par Pierre Louki
Même punition formelle pour cette chanson-ci dont les paroles sont de Pierre Louki
et la musique de Georges Brassens.
Charlotte ou Sarah ? / par Pierre Louki
(Paroles de Pierre Louki ; musique de Georges Brassens)
1
N'ayant pas connu l'amour depuis plus de vingt ans
J'avais, disons, le cœur en veilleuse.
Pourtant j'ai du sex-appeal et je suis bien portant,
Mais pas de Juliette pour autant.
Et voilà que dans ma vie tombent en même temps
Deux créatures ensorceleuses.
Mais deux à la fois c'est beaucoup pour un débutant,
Pardonnez si je suis hésitant.
Je n'sais pas
Si je dois baiser Charlotte
Ou embras-
Ser Sarah.
Charlotte a
De délicieuses culottes,
Sarah a de beaux bras.
Je n'sais pas
Si Charlotte sans culotte
Est mieux qu'Sa-
Rah sans bras.
Si c'est la
Culotte qui me pilote
Voyez mon embarras.
Je n' peux pas dire que je n'aime pas Sarah à cause des culottes qu'elle n'a pas.
Mais j' peux pas soutenir de même que Charlotte ne me plaît pas à cause des bras de Sarah.
Dans mon cas
Comment faire saperlotte ?
Si je choi-
Sis Sarah,
Dans ses bras
La culotte de Charlotte
Pour sûr me manquera.
2
Plus je rêve de cueillir ces fruits d'amour charmants
Et plus j'appréhende la cueillette.
Me faudra-t-il les honorer simultanément
Et comment m'en sortir autrement ?
Si je peux offrir mon coeur à chacune en donnant
Un ventricule et une oreillette,
Il est d'autres attributs que je ne puis vraiment
Détailler inconsidérément.
Je n'sais pas
Si je dois chasser Charlotte
Ou rembar-
Rer Sarah.
Que fera
La culotte de Charlotte
Si Sarah baisse les bras ?
Et si Sa-
Rah veut porter la culotte,
Qu'est-c' que Char-
Lotte dira ?
Car si Char-
Lotte a beaucoup de culottes,
Sarah n'a que deux bras.
Bien sûr Charlotte m'asticote, pour un cœur tant et tant de culottes, tentation !
Oui mais Sarah est polyglotte, une polyglotte sans culotte c'est bien pour la conversation.
Me faudra-
T-il me donner à Charlotte
Et Sarah
A la fois ?
Gare à moi,
Si deux souris me pelotent,
Je suis fait comme un rat.
Je n' sais pas
Si je dois baiser Charlotte
Ou embras-
Ser Sarah.
Charlotte a
De délicieuses culottes,
Sarah a de beaux bras.
"Le Myosotis" de Georges Brassens / par Andrea Belli et Franco Pietropaoli
Cette chanson-ci a été donnée par Georges Brassens à Sacha Distel en 1956 (?).
J'ai choisi de faire entendre une superbe version plus récente par deux Italiens inconnus.
Et pour l'histoire, je mets à la suite la version de Sacha Distel.
Le myosotis
(paroles et musique de Georges Brassens)
Quand tu partis, quand
Tu levas le camp
Pour suivre les pas
De ton vieux nabab,
De peur qu' je n' sois triste,
Tu allas chez l' fleuriste
Quérir un' fleur bleue,
Un petit bouquet d'adieu,
Bouquet d'artifice ;
Un myosotis,
En disant tout bas
Ne m'oubliez pas.
Afin d'avoir l'heur'
De parler de toi,
J'appris à la fleur
Le langag' françois.
Sitôt qu'elles causent
Paraît que les roses
Murmurent toujours
Trois ou quatre mots d'amour.
Les myosotis
Eux autres vous dis'nt,
Vous disent tout bas :
Ne m'oubliez pas.
Les temps ont passé.
D'autres fiancées,
Parole d'honneur,
M'offrir'nt le bonheur.
Dès qu'une bergère
Me devenait chère,
Sortant de son pot
Se dressant sur ses ergots
Le myosotis
Braillait comme dix
Pour dire "Hé là-bas,
Ne m'oubliez pas."
Un jour Dieu sait quand,
Je lèv'rai le camp,
Je m'envol'rai vers
Le ciel ou l'enfer.
Que mes légataires,
Mes testamentaires,
Aient l'extrême bonté,
Sur mon ventre de planter
Ce sera justic'
Le myosotis
Qui dira tout bas :
Ne m'oubliez pas.
Si tu vis encor',
Petite pécor',
Un d' ces quat' jeudis,
Viens si l'coeur t'en dit
Au dernier asile
De cet imbécile
Qui a gâché son coeur,
Au nom d'une simple fleur.
Y a neuf chanc's sur dix
Qu' le myosotis
Te dise tout bas :
Ne m'oubliez pas.