CONSIGNE D'ECRITURE 1819-17 DU 29 JANVIER 2018 A L'ATELIER DE VILLEJEAN A RENNES
Pensées entre deux anagrammes
Dans le livre « Anagrammes pour lire dans les pensées », Jacques Perry-Salkow a relevé des phrases philosophiques dont les lettres mélangées peuvent reformer d’autres mots et donc d’autres phrases.
Il a demandé à Raphaël Enthoven d’écrire un texte qui mène d’une formule à son anagramme. A titre d’exemple ce texte nous explique pourquoi « Critique de la raison pure » devient « paradis onirique et cruel » ou divague plus ou moins logiquement entre les deux formules.
Il est demandé d’écrire plusieurs textes d’une quinzaine de lignes pour aller d’une anagramme à l’autre. Tous les styles sont admis.
Voici quelques unes des anagrammes proposées dans lesquelles chacun(e) pouvait choisir :
Empruntons la route et rions | Et la mort n’est rien pour nous |
Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre | L’écriture signe le questionnement |
On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve | la vague sans fin modifiée emmène nos jeux de sable |
Le travail, la famille, la patrie | La villa, le mari parfait, la télé |
Mouvement des Femen | Vénus, femme et démon |
La crise de l’autorité | Le droit à la sécurité |
Liberté égalité fraternité | ébriété, flirt et galanterie |
Intouchable | chant oublié |
De la démocratie | art de la comédie |
Monseigneur Bossuet, l’aigle de Meaux | Diable ! les goûteux sermons ! Une magie ! |
Et si le ciel était vide ? | Ta vie, elle est dite ici ! |
Monsieur Tout le monde | Tu es le mouton endormi |
La révolution d’octobre | robinet d’alcool ouvert |
La fonction crée l’organe | Le forgeron connaît cela |
L’ancien régime et la révolution | Le roi guillotiné creva net. Amen |
La propriété, source de l’égalité | origine de la prospérité actuelle |
Dieu est mort | Remis de tout |
Le journal d’un séducteur | jeu cruel d’un sale tordu |
La beauté est dans l’œil de celui qui regarde | et Dieu créa la laideur dans le geste oblique |
Le misanthrope | l’atmosphérien |
On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux | Saint-Exupéry veut, noble visée, que l’être conçoive bien les illusions |
On se suicide toujours trop tard | Discutera-t-on toujours d’espoir ? |
Le paradis terrestre | plâtre de terrassier |
La vieillesse est un naufrage | vigne austère sans la feuille |
Le rêve américain | La vie mercenaire |
Qu’est-ce que le moi | c’est quelque émoi |
L’inconscient est un lac obscur | blanc inconnu sous clé stricte |
Entre la solitude et la vulgarité | une voile leste, l’attrait du large |
La grande muraille de Chine | Le daim regarde la chenille |
La vraie vie est ailleurs | La rivière suit sa vallée |
Le nombril du monde | l’immonde rond bleu |
La morale a toujours le dernier mot | Alors l’amour rend Juliette à Roméo |
La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix | Le gueux radine, l’étendard palpite, le ciel bouge |
Perdre sa vie à la gagner | aspire à la grande grève |
La révolution industrielle | nourrit la solitude en ville |
Question sans réponse | enquêtons sans espoir |
La fin du monde est pour demain | arôme fou d’un matin splendide |
De l’entremangerie universelle | Nulle règle. Rester en vie demain |
Cueille le jour sans te soucier du lendemain | au seuil du jardin : une école, cent mille roses… |
Penser contre soi-même | comme serpenter en soi |
Autres temps, autres mœurs | Tout passe et sera murmures |
Salon de Madame Verdurin | Marivauder dans le monde |
Le baiser du soir | libido rassurée |
Le sens de la vie | L’éveil des ânes |
L’épreuve de philo du bac | l’approche bleue du vide |
L’amour un instant de bave | un diamant bouleversant |