LES INVENTEURS FARCEURS. 2, Alphonse Allais (1)
2, 1. Biographie d'Alphonse Allais
Alphonse Allais est le cadet d'une fratrie de cinq enfants née de Charles Auguste Allais (1825-1895), pharmacien, habitant 6, place de la Grande-Fontaine à Honfleur (aujourd'hui place Hamelin) et d'Alphonsine Vivien (1830-1927).
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Alphonse Allais est né le 20 octobre 1854, le même jour et la même année qu’Arthur Rimbaud ! Mais le 20 octobre est farceur puisqu’il accueille aussi : Daniel Prévost, comédien, complice de Jean Yanne. Nikita Mandryka, le créateur de la B.D. Le Concombre masqué André Pousse, acteur de cinéma qui disait de lui-même : « J’ai joué dans au moins 30 films où je mourais dans les 5 premières minutes. La farce . !.. C'est également la date de naissance de James Chadwick, physicien anglais découvreur du neutron ! |
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Jusqu'à l'âge de trois ans, il ne prononce pas un mot, sa famille le croit muet. À l'école, il semble plutôt se destiner à une carrière scientifique : il passe à seize ans son baccalauréat en sciences. Recalé à cause des oraux d'histoire et de géographie, il est finalement reçu l'année suivante. Il devient alors stagiaire dans la pharmacie de son père qui ambitionne pour lui une succession tranquille, mais qui goûte peu ses expériences et ses faux médicaments et l'envoie étudier à Paris. La vogue des faux médicaments est réapparue récemment sur Internet ! |
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En fait d'études, Alphonse préfère passer son temps aux terrasses des cafés ou dans le jardin du Luxembourg ! Il ne se présente pas à l'un des examens de l'école de pharmacie. Son père, s'apercevant que les fréquentations extra-estudiantines de son fils ont pris le pas sur ses études, décide de lui couper les vivres.
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Pour subsister, Alphonse Allais s'essaye d'abord à la photographie, sur les traces de son ami Charles Cros, mais ne connaît pas le succès. Il décide alors de s'essayer au métier de journaliste, publiant des chroniques loufoques dans diverses revues parisiennes.
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Avec ses amis du Quartier latin, il fait aussi partie de plusieurs groupes fantaisistes comme « les Fumistes, « les Hydropathes » ou « les Hirsutes ».
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En 1881, il devient collaborateur du journal « Le Chat noir », dans lequel il publie des écrits humoristiques et des nouvelles écrites au jour le jour. En 1886, il devient rédacteur en chef de ce journal.
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Il continuera à publier chaque jour des contes et d'autres œuvres courtes dans des journaux tels que le « Gil Blas » ou, à partir de 1892, « Le Journal ». La dernière chronique d'Alphonse Allais est parue le 20 octobre 1905.
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Ses chroniques et contes sont publiés en recueils : À se tordre (1891) Vive la vie ! (1892). Au cœur de la Belle Époque, il devient célèbre et populaire grâce à son écriture légère et à son humour décalé, ses calembours et ses vers holorimes.
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VERS HOLORIMES
Par les Bois du Djinn où s'entasse de l'effroi
Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid
Aidé, j'adhère au quai ; lâche et rond je m'ébats.
Et déjà, des roquets lâchés rongent mes bas.
Ah! vois au pont du Loing de la vogue en mer, Dante
Hâve oiseau, pondu loin de la vogue ennuyeuse
(Alphonse Allais explique que la rime n'est pas riche,
mais qu'il préfère cela à la trivialité !)