APPRENDRE À TOUT ÂGE
Il y a deux ans et demi on m’a mis à la porte de l’école dans laquelle j’allais !
A ce qu’on m’a dit alors, j’étais trop vieux pour redoubler encore une fois. Déjà on m’avait exclu des cours et on me permettait seulement de passer mes journées à la bibliothèque avec des dames charmantes. Ça m’a d’ailleurs fait beaucoup de peine de devoir les quitter. C’était en février 2016.
Heureusement, le chemin de l’école, je n’ai pas tardé à le reprendre ! En septembre de la même année je me suis inscrit à un cursus intitulé « Poussage de bois en nombre impair ». C’est une U.F.R dans laquelle ils étaient sept et donc cherchaient un huitième pour jouer des parties d’échecs !
C’est un cours très sympa ! Il a lieu dans la cafétéria ! Les élèves sont tous des garçons. Il y avait, au début, Marc, Boris, Maurice, Daniel, Armel, Jacques, Jacques, Jacques et moi. Mais il y a deux Jacques qui sont partis ce qui fait qu’on est toujours sept !
Il n’y a pas de professeur pour donner des cours. On apprend comme on peut. Moi je suis le plus sérieux de la bande. Je suis allé rechercher dans mon grenier les bouquins que j’avais achetés il y a vingt ans et j’ai replongé le nez dedans. Je n’y comprends toujours rien tant c’est compliqué ! Je lis régulièrement à nouveau la revue Europe-échecs et surtout je regarde sur Youtube les vidéos du professeur Igor-Alexandre Nataf. Il est super sympathique et surtout très rigolo, lui ! Il vient de commenter le championnat du monde entre Carlsen et Caruana. Douze parties nulles qu’il a analysées en profondeur entre 1 heure et 3 heures du matin avec un chat sur les genoux ou un micro qu’il a oublié de brancher !
Mes camarades de classe ne jouent que 1. e4 e5. Ça veut dire qu’ils avancent toujours le pion qui est devant le roi de deux cases avec les pièces blanches comme avec les noires. Moi je suis imbattable sur le gambit écossais même si je ne porte pas de kilt. Avec les noirs je leur joue de la défense sicilienne même si je ne suis pas maffieux mais je me heurte à des variantes non théoriques, fermées, des étaux de Maroczy, tout ça et depuis peu j’essaie de placer la défense scandinave portugaise. Je ne savais pas qu’il fallait connaître autant la géographie pour jouer aux échecs !
Ma copine dit que j’embête tout le monde avec cette scolarité-là à laquelle personne ne comprend rien. Heureusement pour elle je me suis inscrit à un autre cursus intitulé « M’A2R1 d’H2O douce et voix en do diverses ». En gros, il s’agit d’une chorale.
Là aussi je rigole bien. Déjà c’est mixte ! Il y a un violoniste, un accordéoniste et moi j’amène ma guitare et mes harmonicas. Tous les chanteurs s’appellent Alain, toutes les chanteuses se prénomment Françoise !
Ça m’a plu de reprendre le chemin de l’école. En plus c’est bien parce que je n’ai cours que le jeudi après-midi pour les échecs et le mardi matin tous les quinze jours pour la chorale. Les autres jours je suis en vacances ! Mais en fait je fais plein de devoirs à la maison : éducation ménagère, découpage, collage, ateliers d’écriture, cuisine... Parce que, voyez-vous, il faut songer sérieusement à l’avenir : à l’heure actuelle, je ne sais toujours pas ce que je vais faire quand je serai grand !
Ecrit pour les Impromptus littéraires du 26 novembre 2018 d'après cette consigne
"Anima ex musica" de Mathieu Desailly à Redon le 5 juillet 2018 (1)
Au retour d'une visite familiale à Nantes, nous nous sommes arrêtés à Redon et sommes allés visiter, à la chapelle des Calvairiennes, l'exposition "Anima (ex) musica" du graphiste Mathieu Desailly et de son équipe. Il est bien connu à Rennes pour sa ligne d'affiches très réussies pour l'Orchestre symphonique de Bretagne. Cette exposition est dans la même veine mais en trois dimensions. Il s'agit de sculptures représentant des insectes. Elles sont réalisées avec des morceaux d'instruments de musiques récupérés ici et là. Le résultat est magnifique et, présenté dans cet édifice religieux, assez surréaliste ! Bravo les artistes !
Yannick Jaulin lit Jean-Henri Fabre à Redon le 5 juillet 2018
En complément de cette très belle exposition, nous avons eu droit à des retrouvailles avec le bien aimable Yannick Jaulin que nous suivons affectueusement depuis ses chroniques de Pougne-Hérisson, Persillette ma mignonnette et la flamme bleue sous les pieds du danseur.
Il a lu ici, très logiquement, des passages d'oeuvres de Jean-Henri Fabre, le plus célèbre des entomologistes.
De la lecture instructive et amusante ? C'est ici !
Au total, une de ces journées parfaites comme on les affectionne !
Dans les coulisses de l'Avant-Scène à Montfort-sur-Meu le 25 novembre 2018 (1)
- Est-ce que tu accepterais de venir photographier les coulisses pendant la séance de maquillage du M----o ? me demande, dimanche midi, Marina Bourgeoizovna.
Vous pensez bien que je n'allais pas refuser ça ! Plonger dangereusement au milieu d'un essaim d'actrices et d'acteurs et les mitrailler aussi discrètement que possible ? Chiche ! J'ai biché comme un pou ! Je dirais même plus, comme un Nan Ki Poo (c'est le nom du personnage principal de cet opéra comique).
Ca, c'était dimanche. Lundi matin, la splendide moisson déposée sur l'ordi, je sélectionne soixante photos et j'en publie vingt ici sous la forme de quatre jolis billets presque muets : juste les deux paragraphes de texte ci-dessus.
Dans les coulisses de l'Avant-Scène à Montfort-sur-Meu le 25 novembre 2018 (2)
Les artistes étant des personnes un peu compliquées, la même dame de mes pensées me signale qu'elle ne veut pas avoir d'histoires et me demande de publier des photos sur lesquelles les gens ne sont pas reconnaissables.
- Ne sois pas crispée comme ça ! Je ne te fais pas une prise de sang,
je te mets juste du vernis aux ongles !
Dans les coulisses de l'Avant-Scène à Montfort-sur-Meu le 25 novembre 2018 (3)
Comme il m'est arrivé récemment une histoire similaire avec un diaporama et que, c'est vrai, je n'ai pas demandé aux personnes photographiées la permission de reproduire leur binette sur Internet, je m'exécute et je dépublie les billets.
Je peste néanmoins intérieurement, ce faisant. Tout le monde peut montrer son derrière sur Facebook ou appeler au pire sur Twitter mais il semble qu'on ne puisse plus guère partager, sur un blog très peu fréquenté, des instants de création, de curiosité, de beauté, d'échange de services qui font le sel de l'existence !
Dans les coulisses de l'Avant-Scène à Montfort-sur-Meu le 25 novembre 2018 (4)
Finalement, les échecs que l'on essuie rendent intelligent !
J'ai trouvé une astuce pour ne pas publier sur Internet des visages sans autorisation et pour vous montrer quand même mon beau travail de photographe !
Vous êtes combien à passer ici, chaque jour ou de temps en temps ? A tout casser, une dizaine !
Et vous allez en faire quoi de ces photos ? Rien, les regarder un moment, vous en amuser ou éprouver une admiration aussi étonnée que la mienne devant ces artistes au travail. Qui ça va gêner, franchement ?
Je vous donne donc un accès temporaire à l'album complet.
Merci à vous de ne pas republier ces photos.
Je reviendrai d'ici trois jours supprimer le texte de ce billet-ci avec ce lien.
Malin, hein, le Krapov ? ;-)
P.S. Finalement j'ai laissé l'accès ouvert jusqu'au 9 juin 2019 !
Consigne d'écriture 1819-10 du 27 novembre 2018 à l'Atelier de Villejean : Cours, Kennedy ! Le vieux monde aura ta peau !
Cours, Kennedy, le vieux monde aura ta peau !
Le hula-hoop, le chewing-gum, Elvis Presley… Les Etats-Unis nous ont apporté des tas de choses, bonnes ou mauvaises. Il vous est demandé d’en dresser la liste sous forme de trois colonnes d’un tableau. A gauche (+) ce qui vous semble un apport positif. Au centre (-) ce qui vous semble une invention déplorable. A droite (=) ce qui vous indiffère un tant soit peu.
Vous développerez ensuite plus longuement votre rapport avec un ou plusieurs de ces personnages, objets ou événements de votre liste (ou de celle des voisin.e.s).
Vous imaginerez les éléments d’une « fête des Etats Unis » qui aurait lieu sur le cours Kennedy à Rennes et au Tambour (la salle de spectacle de l’Université de Rennes 2).