- Écoute ! Maman est près de toi ?
- Non, Pas du tout.
- Il faut lui dire : « Maman c'est quelqu'un pour toi ». Ecoute mon cœur qui pleure !
- En fait, là, je n'ai pas le temps. Et même tu me déranges.
- Dis-lui je t'en prie, dis-lui : « C'est important et il attend ». Raconte-moi : comment est ta maison ? Apprends-tu bien chaque soir toutes tes leçons ?
- Non, mais je...
- Dis-lui que j'ai mal, si mal depuis six ans et c'est ton âge, mon enfant. Les noix sont sèches.
- Ecoute, je ne voulais pas...
- Le téléphone pleure quand elle ne vient pas, quand je lui crie « je t'aime » les mots se meurent dans l'écouteur. Les carottes sont cuites.
- Faudrait me laisser parler !
- Le téléphone pleure. Ne raccroche pas ! Je suis si près de toi avec la voix. Yvette aime les grosses carottes.
- Comment ça ?
- Le téléphone pleure pour la dernière fois car je serai demain au fond d'un train et les sanglots longs de l’automne blessent mon coeur d’une langueur monotone.
- Mais pas du tout ! C'est toi qui...
- Dis mais retiens la ! Allons insiste. Si elle est partie alors tant pis. Allô !
- Tu te fais des films !
- Oh dis-lui que j'ai mal, si mal depuis six ans et c'est ton âge, mon enfant. John has a very long moustache.
- Bon je te laisse là.
- Seras-tu aux prochaines vacances à l'hôtel Beau-Rivage ? Aimes-tu la plage ? Le canapé est au milieu du salon.
- Oui, c'est ça !
- Oh ! Dis-lui toute ma peine, combien toutes les deux, moi, je vous aime. Melpomène se parfume à l’héliotrope.
- OK ! Rappelle-moi ce soir. Je file, là !
Ecrit pour le jeu n° 126 de Lakévio d'après cette consigne.