ENCORE UN P'TIT COUP D' CID' ?
- Ôte-moi d’un doute. Connais-tu bien don Diègue ?
- Non, Pas du tout.
- Parlons bas ; écoute. Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu, la vaillance et l’honneur de son temps ? Le sais-tu ?
- En fait, là, je n'ai pas le temps. Et même tu me déranges.
- Cette ardeur que dans les yeux je porte, sais-tu que c’est son sang ? Le sais-tu ?
- Non, mais je...
- À quatre pas d’ici je te le fais savoir.
- Ecoute, je ne voulais pas...
- Parle sans t’émouvoir. Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années.
- Faudrait me laisser parler !
- Mes pareils à deux fois ne se font point connaître, et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître.
- Comment ça ?
- Oui ; tout autre que moi au seul bruit de ton nom pourrait trembler d’effroi. Les palmes dont je vois ta tête si couverte semblent porter écrit le destin de ma perte. J’attaque en téméraire un bras toujours vainqueur, mais j’aurai trop de force, ayant assez de cœur.
À qui venge son père il n’est rien d’impossible.
- Mais pas du tout ! C'est toi qui...
- Ton bras est invaincu, mais non pas invincible.
- Tu te fais des films !
- D’une indigne pitié ton audace est suivie : qui m’ose ôter l’honneur craint de m’ôter la vie !
- Bon je te laisse là.
- Marchons sans discourir.
- Oui, c'est ça !
- As-tu peur de mourir ?
- OK ! Rappelle-moi ce soir. Je file, là !
Ecrit pour le jeu n° 126 de Lakévio d'après cette consigne.