De Gernelle à Rumel : randonnée ardennaise du 15 juillet 2017 (3)
Vous vous êtes plaint publiquement, Monsieur le maire, dans les colonnes du journal «L’Ardennais» que votre camping était «peu fréquenté alors qu’il est idéalement situé». C’est à moitié vrai. Je me permettrai pour ma part de lui attribuer l’épithète de «camping de passage». Nous subodorons, à force de contempler le paysage du Mont Olympe lorsque nous ne sommes pas sur les traces de Rimbaud à Charleville, du cheval Bayart à Monthermé ou sur celle d’une balise indiquant le chemin à suivre pour accomplir la boucle entre Gernelle et Rumel, que de nombreux camping-caristes hollandais ou belges viennent s’y installer pour une nuit et repartent le matin suivant. En direction du Harrar ? Ou d’un hôpital de Marseille pour s’y faire greffer une jambe ? Bref y’a du monde mais il ne reste pas longtemps.
Finalement, c’est peut-être mieux pour vous. Ces gens-là sont contents de se poser là, ils s’en vont vers le Sud, reviendront dans quinze jours à peine plus bronzés et puis ils vous oublieront jusqu’à l’année prochaine.
Alors que les Rimbaldiens pur jus osent planter une tente pour sept nuits et n’hésitent pas à vous écrire des bêtises à propos de la fréquentation trop forte… des alentours du camping municipal. Car à cet endroit de Charleville, le banc qui se trouve au bout de la passerelle et surtout les sous-bois du mont Olympe doivent posséder un charme suffisamment inouï – comme on dit maintenant chez TGV – pour que de jeunes kékés à forte voix viennent y brailler toutes les nuits jusqu’à une heure du matin. Et même jusqu’à six le jour du 14 juillet après l’extinction du feu d’artifice et l’arrêt du bal – mais était-ce bien un bal ? – à 4 h 59. Ben oui, le barouf empêche les campeurs de dormir alors du coup ils regardent l’heure.
Oui, je sais, ce n’est pas du tapage nocturne, c’est du folklore ardennais. C’est bien pourquoi je ne vous demande pas de contrôler ces jeunes Arthur pour vérifier s’ils brûlent ou non le dur. Déjà que votre voisin de Montcy-Notre-Dame va mettre des caméras de surveillance partout dans sa ville pour éviter que ces jeunes marionnettes continuent à faire les guignols, je ne vais certainement pas vous suggérer de faire pareil que chez Orwell : on n’est plus en 1984, tout de même !