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A l'atelier d'écriture, le mardi 17 avril. On fête la victoire d'Anne-Marie au concours "Encres d'automne". Avant que nous ne montions en salle Mandoline, une des écrivantes sort cet objet de son sac et demande :

- Qu'est-ce que c'est que ça ? 

Les dames sèchent. Le seul homme présent donne la bonne réponse.

- C'est un clitoris !

Cela en préalable pour vous expliquer la forte présence de ce mot dans les petits textes qui suivent ! Ce fut une séance de cadavres exquis. Pour qui ne connaîtrait pas encore ce jeu fort prisé des Surréalistes, je donne les consignes utilisées ci-dessous.

***

1 Sujet - adjectif - verbe - complément de lieu - complément de temps

La ceinture de mon pantalon désaccordé chante dans la barque au crépuscule.

Le moulin à vent merveilleux dégoulinait à l’endroit où vivent les fées des sources à minuit passé.

Le jardin furieux s’offrait au vent du paradis au siècle dernier

La boussole complètement destroy enchante dans la bananeraie un jour d’août où il neige abondamment.

Le parapluie juteux éclabousse sur la route de Dijon aux aurores.

Le saucisson rayonnant pleurnichera sur le haut de la colline demain.


2 Si / alors

Si nous avions été à l’ère glaciaire la tempête médiatique se serait déchaînée !

Si le chat de la voisine avait la queue coupée les chauves-souris dormiraient la nuit !

Si la météo avait été plus favorable le chien musicien aurait aboyé plus fort.

Si les arbres poussaient à l’envers je mangerais mon chapeau.

Si l’atelier d’écriture avait lieu à six heures du matin plutôt qu’à six heures du soir les moulins à vent traîneraient Don Quichotte en justice.

Si les clitoris étaient fabriqués avec une imprimante 3D les lotus ne fleuriraient pas au Japon.

Si les moulins à vent étaient des moulins arrière, les radis pousseraient mieux les soirs de pleine lune.

Si on peignait les girafes plusieurs fois par an il faudrait être fou pour dépenser plus.

Si ma tante en avait, les opticiens ne vendraient pas de lunettes !

Si je portais des bretelles plutôt qu’une ceinture, avoir des pantalons en accordéon donnerait des boutons !

Si la ceinture des pantalons en accordéon s’était désaccordée plus souvent notre petite troupe aurait pu pique-niquer.

Si le soleil avait fait place à la pluie, j’aurais pris la poudre d’escampette.

Si le clito pouvait parler, les talons hauts seraient inutiles.

Si les hommes n’avaient pas existé les oiseaux chanteraient des airs d’opéra.

 

3 Quand + affirmation au présent

Quand le réveil sonne le matin mon parapluie perd ses baleines.

Quand je suis à l’atelier d’écriture tu fais ta tête de mule.

Quand le cormoran pousse son cri le soir au-dessus des jonques, il faut remettre son clito en place.

Quand tu te laves les dents les souris dansent devant le buffet !

Quand la nuit tombe à vingt heures, les enfants de choeur boivent le vin de messe.

Quand je me lève le dimanche le président de la République va chasser la baleine et revient avec une jambe de bois

 

4 Impératif à la première personne du pluriel + phrase au futur

Prenons nos parapluies quand les nuages roses sourient ! Il en restera toujours quelque chose, ne serait-ce qu’une béquille ayant appartenu à Jean-Arthur Rimbaud

Promenons-nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas ! Demain sera ce que nous en ferons !

Soyons courageux la vie en vaut la peine : plus de mille boutons mêlant franchiront la barrière des rêves en même temps !

Allons, enfants de la patrie ! Nous n’irons plus au bois : le loup Macron mangera votre fraise des bois !

Fuyons la morosité ambiante ! Le concierge s’occupera toujours de votre courrier !

Partons, compagnons, les larmes au pied ! Ce sera alors la plus belle des années !

Soyons fous, rieurs et heureux, tout au long du chemin : j’irai dormir sous les palmiers !

 

5. Quatre alexandrins à rimes plates + une question

Le chant du coq, dès l’aube, fait sursauter le ronfleur :
Rien ne sert de courir, il faut partir à l’heure.
La vie d’un clitoris n’est pas toujours enviable,
Chaque fois c’est pareil : tout sort parait enviable
Le matelot quitte le quai tout guilleret ?

Le myosotis et puis la rose ce sont des choses.
Les jours moroses de l’année close ne sont pas roses :
Le puma affolé piaillait dans les betteraves
Du Stromboli rougeoyant on tâchait d’éviter la lave
[Quand quelqu’un demanda] : Et Dieu dans tout cela ?

Les canards cancanent et la basse-cour ricane ;
Tarzan porte à sa bouche une ample sarbacane ;
Alors, appliqué, de mon père suivant les pas,
- Aujourd’hui le sommeil et demain le trépas ! –
Sur le toit du monde trouveras-tu la réponse ?

Quand mon clito content sourit tout doucement
La douceur du temps me berce si [chaudement]
Que les palétuviers roses poussent derrière la maison close.
Il s’exclame : « Quel petit pied ! Quelle belle chose !
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? »

Rien n’est plus beau que le soleil à son couchant !
Quand Macron dit des croquignoles, c’est comme un chant
Sur le champ du printemps. Les pâquerettes sourient,
La tapisserie gris souris décore la nuit.
Emmanuel restera-t-il avec sa Brigitte ?

La nuit tombe et fait « splatch » sur le champ de bataille.
Il est très tard aussi il faut que je m’en aille.
Sur le bord des étangs poussent les iris d’or
Si tu parles à Macron tu vas dans le décor
Le pont de la rivière Kwaï siffle sa chanson
De son canasson pendaient de beaux jambons ?

Le zouave du pont de l’Alma n’a plus les pieds dans l’eau
Dans ces roseaux si hauts se mêle le chant des oiseaux
Je posai cette question : ceinture ou bretelles ?
L’abeille, en zézayant, fait de l’excès de zèle.
Fuyez, fuyez, brav’s gens ! Courez à tire d’aile !
Mais que faire en cas de danger ? Eclairez moi !