ABRUTI, VA !
Abruti, va !
On n’ira pas jusqu’à prononcer les mots vu qu’on est tout seul dans la rue mais on s’arrête devant l’affiche publicitaire. Mieux ! On fait demi-tour et on revient la prendre en photo.
Pourquoi se sent-on blessé, lésé, trahi par cette image-là ?
Elle représente un cow-boy bien connu. Il est représenté assis de profil à la table d’un restaurant.
Enfin, quand on’écrit « restaurant » on abuse peut-être ou alors on est généreux.
Le personnage a terminé son repas et il mâchonne un brin d’herbe devant les restes.
Pendant ce temps, sur le mur, son ombre est encore en train de croquer dans ce qu’on appelle, si on est poli, un « sandwich à la viande dont le concept a été importé des Etats-Unis".
Oui, vous avez deviné. Ce type qui mange plus vite que son ombre, c’est Lucky Luke et c’est une publicité pour McDonalds.
Eh ! Vous aviez besoin d’argent frais, les héritiers de Morris et Goscinny ? Combien avez-vous touché pour permettre ce détournement, salir notre imagerie, flétrir notre imaginaire en insinuant que le héros de notre enfance est capable de vénalité ?
Allez ! Tais-toi, Joe Krapov ! Tu vas écrire des bêtises si tu continues !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 27 mars 2018
d'après la consigne ci-dessous