UN MARCHÉ PAS COMMUN
Bonjour, l’entrée dans un monde robotisé à plein !
Un jour, bientôt, demain, j’en ai la certitude, le cabas fou ira faire les courses tout seul !
A force de poser le numérique au pavillon des vases de Sèvres comme le nouvel étalon or, à force de nous planter l’aiguille de la connexion permanente dans une veine de l’oreille droite, on va finit par se choper des étiquettes comme des choux fleurs. On ne pourra plus passer les portes, on sera tellement branchés sur partout qu’on ne sera plus qu’un amas de données en tas dans nulle part.
On n’est déjà plus capables de savourer un trajet de bus ou de train en silence, d’aller à pied acheter son basilic au marché d’en bas : un clic de la souris ou deux tournages de pouces sur l’écran tactile du smartphone et tu peux te calfeutrer chez toi pour t’abreuver de séries, on va te la livrer ta feuille de verdure avec la pizza ou le burger qui fait ton bonheur.
Je ne te reproche rien, Modernité de mes deux, sauf que je n’ai pas besoin de tes salades, de ta malbouffe puante et de ta mobilité numérique !
Avec toi, plus besoin de pneumatiques, on roule déjà sur la jante ! Demain le cabas fera tout pour nous. Il ira pointer à Pôle emploi, il partira en vacances en nos lieux et places.
Et quand, à force d’ignorer la réalité de nos semblables, on n’aura plus envie de faire l’amour qu’avec des androïdes, le cabas fou, le cabas foutra…
Le cabas foutra…
Le cabas foutra…
Le cabas foutra le camp de ce monde pourri pour créer sa propre communauté.
Et pour lui pas de souci ! Ca marchera comme sur des roulettes !
Ecrit pour Treize à la douzaine en partant de la liste n° 2
HUIT CARTES POSTALES AU HASARD
« Mariage : pendant des années, nous nous sommes aimés. Je veux dire, ce me semble puisque nous avons regardé ensemble dans la même direction. Celle de la télévision .» Cette référence à Antoine de Saint-Exupéry est signée Jean-Pierre Collet. Elle est extraite de « Chant du naïf ». C’est une carte postale éditée par Dossiers d’Aquitaine, 5, impasse Bardos à 33800 Bordeaux. Mes enfants la trouveront peut-être un jour, bon ou mauvais, dans mon grenier. Les jeunes gens ont toujours eu de drôles d’idées de farfouille ne serait-ce que pour dénicher du « vintage ». Moi-même qui le suis beaucoup resté aussi, jeune farfouilleur, j’ai bien eu l’œil attiré par un bloc-éphéméride Yvon de 1952 ! Qu’en ai-je fait ? Que feront-ils de cette carte ? Pourquoi l’ai-je gardée ? Elle ne s’applique pas à notre couple : nous n’avons jamais possédé de téléviseur !
Cocorico ! On change de carte !
D’ailleurs la carte suivante représente notre fils en train de pester contre cet héritage plutôt pourrave. Il a l’air d’un petit vieux mais c’est normal, docteur ! Je n’ai pas prévu de décéder avant d’avoir atteint l’âge de 117 ans, c’est pourquoi il a quelque chose comme 88 ans sur cette image dessinée par Sven Nordqvist. Je tiens à lui signaler par avance ici que « les pots de peinture, ce n’est pas moi ! ». C’est sa mère avec son souci de vivre toujours dans un endroit propre et nickel chrome. Si je l’avais écoutée, on aurait déménagé tous les cinq ans, juste pour le plaisir de remettre un logement à neuf ! D’ailleurs, c’est ce qu’on a fait au début ! Je considère même comme un miracle d’avoir réussi à stabiliser l’affaire à partir de 2002. La boîte à outils, c’est elle aussi. Moi je sais tout juste changer une ampoule. Comme Tarzan, qui doit appeler sa compagne quand son lampadaire s’éteint : « Allô, Jane ? » Passons. On voit aussi sur l’image tout le barda qu’on a récupéré dans la cave de ma belle-mère et dont on n’a jamais réussi à se débarrasser. Excepté l’éphéméride de 1952 quand même !
Cocorico ! On change de carte !
Je plaide coupable, en revanche pour la série d’aquarelles de Venise ! Elles n’ont certes pas la finesse des tableaux de Canaletto, le toucher génial et impressionniste de Guardi mais j’ai toujours tout fait en amateur dans ma vie. Et ça aussi, la peinturlure j’ai arrêté avant 2002. Peut-être bien qu’elles ont souffert, ces peintures vénitiennes et que le papier se gondole ? Warf Warf ! Mais je me souviens que certaines personnes les aimaient bien. Bien sûr ça n’a rien à voir avec « du James Koons » mais il n’a jamais été question de vendre mes productions. Même si à une certaine époque j’ai été auto-éditeur à Sablé-sur-Sarthe, chez l’inénarrable François Fillon. Ça m’a suffi !
Cocorico !
Pour ce qui est des photos, ça devrait aller ! Avec un peu de chance, j’aurai tout numérisé. Il faut dire que j’ai fait mon miel de tout ce que j’ai vu dans ma vie. Cela donne des petits tas de sel qui ne servent à rien, des brassages d’air à la Don Quichotte, une palanquée de siestes imaginatives sur les plages de Bretagne. Le temps passe et un jour vous avez cent ans et des brouettes ! Tournent les ailes du moulin de Guérande, comme chantait Gilles Servat ! Ca ne manque pas de sel de se croire immortel. Marais salant, ça l’est, marrant !
Cocorico ! dit le téléphone qui rythme ce logorallye !
Veuillez agréer, mes chers enfants, avec ces désagréments que nous vous laissons (une maison à vider, pas de pognon à en tirer puisque tout est dévalué avec le temps) cette impression de vieux gréements en bout de course. Mais moi, vous le savez bien, je n’ai jamais eu l’intention de quitter le navire, de mettre les voiles ! J’ai mené ma barque comme j’ai pu, prudemment, en essayant de ne pas trop ramer et j’ai fait en sorte que ma coque ne s’abime pas sur les rochers.
Je n’ai jamais eu à répondre à cette question : « Que faire ? Vivre à Rennes ou partir ? » Ma star préférée c’est le réseau métro et bus de cette ville. Maintenant qu’on ne trouve plus dans les métropoles de voitures individuelles et que les transports en commun sont gratuits, avouez que c’est quand même bien pratique la ligne C du métro pour aller balancer tout notre grenier à la déchetterie de Villejean, non ? « Chez lui, dit la carte, rien ne se jette, tout se trie, se recycle, il est très attaché à la préservation de l’environnement ». Ca se recyle vraiment, soixante-dix ans de krapoveries ?
Cocorico ! Atchoum ! Ah la poussière qu’on remue !
L’avant-dernière carte du paquet est un bon résumé. Il était une fois un mec qui avait des lunettes et qui écrivait dans des cahiers à petits carreaux des choses comme : « Toutes les cinq minutes, le téléphone de Brigitte sonnait. Elle avait choisi comme sonnerie pour cet engin le cri de cet ineffable jeune coq gaulois qui chante clair et fier sur un tas de fumier, se pavane à l’Académie française, ne fréquente que les premiers de cordée et pérore sur les gares où, d’après lui ceux qui ont réussi croisent ceux qui ne sont rien.
Cocorico final !
« Le rapport du Club de Rome « Halte à la croissance » (1972) pointait déjà les conséquences négatives du développement sans limite. Décroissance : utopie d’aujourd’hui ou contrainte de demain ??? » François Deck et Francis Voisin [[[[[
Le projet du Générateur de problèmes[[[[[ est de révéler des écritures prenant en compte le travail, thème des Ateliers de Rennes, Biennale d’art contemporain.
Bon ben voilà, c’est fait ! J’ai assez travaillé pour aujourd’hui ! Je suis mort ! Qui qui dit mieux ? Demain sera un autre jour ! Va te coucher, le coq !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 20 mars 2018
d'après la consigne ci-dessous
CONSIGNE D'ECRITURE 1718-22 DU 20 MARS 2018 A L'ATELIER DE VILLEJEAN A RENNES
Logorallye des huit cartes postales
L'animateur remet à chaque membre de l'atelier huit cartes postales.
Il est demandé de les battre comme un jeu de cartes à jouer
puis de les poser sur la table face retournée.
On retourne ensuite la première et on commence à écrire
en s'inspirant de ce qu'elle représente.
Toutes les cinq minutes le télépohone de dame Brigitte
fait entendre sa sonnerie (un glorieux chant du coq !).
On retourne alors la carte suivante et on poursuit son texte
en y ajoutant des éléments piochés sur la nouvelle carte.
Ainsi de suite jusqu'à épuisement des huit cartes.
Déambulations rennaises du 9 au 17 mars 2018 (5)
Trouver un sens à "sionnel" ?
Quand je passe ici maintenant c'est que je fais le trajet de la bibliothèque de Bourg-L'évêque
à celle des Champs libres. On est là sur le pont Bagoul.
Déambulations rennaises du 9 au 17 mars 2018 (6)
Il ya des gens à qui je devrais décerner le diplôme d'honneur de Rennes-en-Délires !
Déambulations rennaises du 9 au 17 mars 2018 (7)
Tout sur ce festival ici. Vous reprendrez bien un petit vert ?