VIDE-GRENIER
Dans le grenier aux mille frusques,
Encadrée par la soldatesque,
S’agite l’odalisque brusque,
Pour une braderie dantesque.
Telle, au désert, une bourrasque
Elle remue tapis et vasques
Et statuaire éléphantesque,
Confisque tout le pittoresque
Du harem devenu burlesque.
Sa danse est une bergamasque !
Shéhérazade s’en inspire
Et s’en redescend pour écrire
Ceci :
L’obélisque est gigantesque,
L’odalisque est fantasque,
Moi je rêve de Manosque.
Qu’y boirai-je ? Une mauresque !
Jouer des musiques sous le kiosque
A la Daft Punk, dessous un casque,
Peindre mille et mille arabesque
Orner des boucliers étrusques…
Dois-je citer toutes mes frasques
Ityphalliques et pioupiesques ?
Prescription pour le pays basque ?
Je n’ai pas dégradé de fresque
Mais Omar a « manger » la bisque !
Pourquoi changerais-je de disque ?
Pourquoi tomberais-je le masque ?
L’exercice n’est pas sans risques :
Un jour nous aurons les joues flasques,
Nous serons des vieillards grotesques
Car toute existence est farcesque.
Sarcey se prénommait Francisque,
L’obélisque sera clownesque
On n’était pas chevaleresques
Mais juste… abracadabrantesques » *
Ce que la conteuse nous chante
Finira-t-il à la brocante ?
Se pourrait-il, par aventure,
Que ses mille nuits d’écriture
Disparaissent dans la nature ?
Qu’un heureux acheteur du souk
Les emmène dans sa felouque ?
Se peut-il qu’un jour sur E-bay
Parmi d’autres trésors livresques
Un libraire ému les débusque ?
Ou suis-je par trop romanesque ?
* Oui, j’ai oublié de citer nommément l’astérisque.
C’est pour ça que j’en ai mis un quand même sous cette forme-là.
Tant pis s'il ne sert à rien !
Revendez-le au prochain vide-grenier près de chez vous !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 482 d'après cette consigne :
obélisque et/ou odalisque