DIPTYQUE
1
A la va comme je te pousse
Je vis ma vie d’escarpolette.
J’envoie dans l’atmosphère douce
Bérénice, Adèle ou Poulette.
Leurs vies sans se faire de mousse,
En l’air, deviennent chant d’alouette.
Le peintre saisit leurs frimousses
Et, des couleurs de sa palette,
Il fige pour l’éternité
Cet instant de légèreté
2
A la va comme je te pousse
Je glisse, verrou vénérable.
On vient ici pour faire, en douce
Des choses plus ou moins pendables.
Que l’on soit hétéro ou gousse,
On voit le loup, on tire le diable
Par la queue, à coup de secousses…
Seul mon silence est respectable :
Il fige pour l’éternité
Cet instant de légèreté.
Les deux reproductions des tableaux de Fragonard ont été empruntées à M. Google images.
Ecrit pour le Défi du samedi n° 455 d'après la consigne "Va comme je te pousse".