FOLIES MURALES
Si j'écris "acrobate" dessus, est-ce que ça lui fait les pieds, au mur ?
Si j'y lis tant de fautes d'orthographe, est-ce de sa faute, au mur ?
Pour passer de Berlin la sinistre à la Grèce fantaisiste d'Offenbach, grand mur, mue donc !
Aucun de nos murmures jamais ne franchira le mur du son !
Défense d’uriner, défense d’afficher ! Ce n’est plus un mur, c’est un éléphant !
Que serais-je sans toit ? demandait Aragon. Sans porte et sans fenêtres vous seriez, murs, s’il pleuvait, une jolie piscine !
Le mur me pose toujours, à moi, la même question qu’un carnaval : un confetto, des confetti, des confettis ? Un graffito, des graffiti, des graffitis ?
Tous ces mots sur les murs : l’imbécile écrit sur la ville genre « je vous salis, ma rue » ;
Moi j’écris sur la ville mais c’est dans mon cahier genre « je vous rends belle, ma Rennes ».
- Docteur, s’inquiète le mur, j’ai de vilaines plaques sur le ventre…
- C’est pas graff, répond le docteur très af-Léo-fairé. Avec le temps, va, tout s’en va !
C’est comme l’homme politique. C’est pas graff ciment. C’est son job, mon pauvre ! Faut juste pas croire aux pro-messe ni aux contre-vérité.
Dans le mur du théâtre classique Bertolt a ouvert la Brecht de la distanciation.
Construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, ça coûte combien de briques ?
- Le prisonnier qui fait le mur s’en éloigne très vite alors que nous qui faisons notre boulot nous y retournons tous les jours. Le lundi au soleil, c’est une chose qu’on n’aura jamais.
- Une seule solution, devenez maçon ! Ca n’est jamais au même endroit !
- Ou alors allez en prison, allez directement en prison. Ne passez pas par la case « départ ». Ne touchez pas frs 20 000 ni la petite cuillère pour creuser.
- Pourquoi le poète serait-il inspiré par cette image ? Qu’est-ce qui le stimulerait ici au point de pondre des vers bien à soi ?
- C’est que le bombyx du mur y est.
- On introduit l’anglais dans la langue française parce que les mots sont plus courts !
- Ah oui, monsieur Pink Floyd ? "Wall" est plus court que "mur" ?
Sauf accident, les murs d’enceinte ne mettent jamais bas.
Quand on pose la première pierre de la maison du maréchal et que c’est juste un tas de bois, c’est qu’on on ne fait pas dans le solide. Ceci n’est pas qu’une La-palissade, comme aurait dit Magritte.
Celui qui va droit dans le mur, qu’il ne s’étonne pas de prendre un par-paing dans la gueule !
En Chine, c’est duraille d’escalader la grande muraille. Il faut faire preuve de bravitude mais là je ne déraille plus, je raille !
Ecrit pour l'Atelier n° 50 de Lakévio à partir de cette image