INVENTAIRE DES FÉES ET SORCIÈRES (1)
Les Fées
La reine d’Angleterre
90 ans d’inélégance chapelière et pourtant elle est toujours en poste ! Soit la DRH de la maison Albion est nulle, soit cela tient réellement de la magie !
Laure Manaudou
Elle a refilé son bonnet de piscine à son frère Florent et elle pousse des cris orgasm-atyp-iques à chaque fois qu’il gagne de l’or frais. On l’aime surtout parce qu’à l’Atelier d’écriture de Villejean elle a été longtemps l’inspiratrice d’Anne-Françoise et que nous lui devons, de ce fait, des fous-rires féeriques.
Audrey Hepburn
Qu’elle fasse du scooter dans Rome, qu’elle tienne une librairie, qu’elle déambule dans une New-York kitsch ou dans un Paris glamour des années 50 elle fait montre d’une élégance et d’une classe inégalables. A l’écran comme dans la vie elle est toujours la plus émouvante et la plus naturelle des vedettes du cinéma américain.
Julie Andrews
La nounou idéale (Mary Poppins) devient la maman idéale à la fin de « La Mélodie du bonheur ». De quoi redonner vie à votre complexe d’Œdipe si vous êtes un mec. Si vous ne savez pas exactement ce que vous êtes, regardez-la dans « Victor Victoria ». Vous ne saurez pas plus mais, parce que tous les films de son mari, Blake Edwards, sont des chefs-d’œuvre de finesse et d’humour, vous aurez forcément ri et n’aurez donc pas perdu votre temps.
Annie
C’est un des personnages, avec François, Mick, Claude et Dagobert, du Club des cinq d’Enid Blyton. C’est sans doute la première héroïne de roman dont je suis tombé amoureux. Mais si je regarde ma situation maritale du moment, j’ai quand même plutôt l’impression d’avoir épousé l’autre fille du quintette. Plutôt que l’ange de douceur, le garçon manqué. Merci de n’en rien déduire quant à l’image que vous vous faites de ma masculinité. De toute façon, comme je me trouve très bien de cette situation maritale et qu’il n’y a pas de marche arrière sur mon existence – c’est un modèle vintage qu’on ne trouve plus dans le commerce –relisez « Oui-Oui » du même auteur si vous voulez et n’en parlons plus !
INVENTAIRE DES FÉES ET SORCIÈRES (2)
Les Sorcières
Christine Angot
L’insistance avec laquelle Madame Angot se vautre dans l’autofiction masochiste, dans l’étalage plaintif et dramatisé de son histoire personnelle à longueur de rentrées littéraires et de sorties de Doc Gynéco nous pousse à la ranger dans la catégorie des sorcières.
J’y mets aussi Annie Ernaux qui est cependant beaucoup plus lisible et toutes ces autof(r)ictionneuses dont je repose instantanément le livre si la quatrième de couverture me promet des merveilles de psychologie autour du viol, de l’inceste ou des mauvais traitements qu’elles ou leurs héroïnes ont subis au sein de leur famille toujours plus ou moins bourgeoise mais jamais très honorable dans un monde à se flinguer mais elles sont courageuses et étalent leur souffrance et monnaient tout ce qu’elles ont déjà raconté à leur psy sans que ça ne les aide vraiment alors "pourquoi pas la littérature ?".
A ce tarif-là, on va finir par voir débouler dans les librairies les aventures d’une dame-pipi bruxelloise au Japon !
« Et puis après tout, pourquoi pas ? » comme disait le Commandant Charcot !
Bref je me méfie un peu des écrivaines, à l’exception d’Agatha Christie et de Fred Vargas.
Oui, et d’Enid Blyton aussi. ;-)
Les Sorciers
Michel Houellebecq
Pareil ! Ce monsieur manifeste autant de joie de vivre qu’un cocker épagneul atteint d’un cancer généralisé en phase terminale et pourtant, si on regarde bien, tout va bien pour lui ! Il a rempli son compte en banque en déclinant de manière continue un blues aussi monocorde que misanthrope mais cependant bien insoucieux des déforestations liés à l’édition de best-sellers occidentaux, obtenu le Goncourt. Il pourrait avoir la décence de crier « Youpi tra lala » de temps en temps, pendant l’orgasme peut-être pas parce que ça ne serait pas très joli à voir ou à entendre mais au moins quand les bleus marquent un but ? Non ?
Francis Bacon
En même temps, on ne peut pas lui en vouloir à ce peintre : avec un nom pareil, pouvait-il peindre autre chose que de la bidoche et de la charcuterie ?
INVENTAIRE DES FÉES ET SORCIÈRES (3)
Les Magiciens :
Averell Dalton
Après deux millénaires de philosophie occidentale, orientale, arabisante, inuite ou inintelligible, il convient de remercier Averell Dalton. Ce sage en maillot rayé a établi la synthèse définitive de toutes nos interrogations métaphysiques. Son questionnement-réponse simplissime et récurrentissime clôt pour moi tous les débats philosophiques passés et à venir et nous rappelle que seul le matérialisme, dialectique ou pas, permet de toucher au divin : « Quand est-ce qu’on mange ? »
Marcel Gotlib
Il a fait sortir de son chapeau, de sa plume ou de son pinceau, le professeur Burp, Gai-Luron et sa souris, Isaac Newton et son enclume, la coccinelle, Hamster Jovial, tout le petit peuple de la Rubrique-à-brac, Bougret et Charolles, il était l’esprit de Pilote, du premier Echo des savanes et de Fluide Glacial… J’arrête là sinon je vais finir par pleurer devant le grand vide de la BD humoristique d’aujourd’hui, Fabcaro mis à part.
Charles M. Schulz
Si je pouvais, je m’achèterais son intégrale des « Peanuts » en format à l’Italienne mais ma bibliothèque est déjà pleine à craquer de ses albums précédents. Je les relis périodiquement et à chaque fois je me tords de rire. Tout l’immeuble se demande alors à quoi est dû cet esclaffement gigantesque. Et moi j’ai bien du mal à expliquer, même à mon épouse qui n’y est pas sensible, pourquoi j’adore ces dialogues d’un autre continent où je n’ai jamais mis et ne mettrai jamais les pieds.
Georges Brassens
S’il pleut fort sur la grand’route, je sors dehors proposer mon parapluie Georges Brassens aux passantes.
Si septembre est ensoleillé, je vais à la promenade Georges Brassens et je chante « Les Trompettes de la renommée » ou « Les Dames du temps jadis » à la « Ballade avec Brassens »
Si je pense à Fernande…
INVENTAIRE DES FÉES ET SORCIÈRES (4)
La fée ultime
Isaure Chassériau !
Je crois que dans le tableau où on l’avait enfermée au Musée des Beaux-arts de Rennes elle attendait quelqu’un. Quelqu’un qui viendrait la délivrer de cette famille bourgeoise du XIXe siècle pas insupportable mais quand même un peu. Je crois qu’elle m’attendait, moi, et j’espère qu’elle est ravie des nouvelles aventures que je lui ai inventées, de cette vie plus libre et des nouveaux métiers que je lui ai fait exercer : journaliste, guide touristique déjantée, exploratrice spatio-temporelle…
En même temps, comme tous les écrits produits ce soir à l’atelier d’écriture, tout cela est resté et reste si discret, souterrain, parallèle que cela relève de la prestidigitation de salon ou de la magie noire.
Cette salle Mandoline dans laquelle nous nous réunissons le mardi, c’est un cirque ambulant qui ira demain poser son chapiteau dans une autre petite ville ?
Ou bien c’est une cabane au fond des bois où d’horribles Carabosses et deux vilains Gargamels jettent leurs maléfices pour faire disparaître, un temps, le monde dans lequel des hommes politiques tout-à-fait honorables vendent à qui en veut des armes, des avions, des tanks et des missiles pour qu’au Sud de la Loire où les esprits sont plus chauds on puisse se dézinguer à tout va ?
Finalement, les fées, les sorcières, c’est bien gentil tout ça à côté de ces hommes de pouvoir de pays civilisés qui livrent les clés de la planète aux tyrans, qui mettent la paix et l’humanité « aux monstres » *.
* C’est ainsi que l’on nomme, dans certains coins de France, la collecte des encombrants.
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 17 juin 2017 d'après cette consigne entendue aux "Papous dans la tête" sur France-Culture dimanche dernier :
Pour inventaire : fées et sorcières
Nos fées et nos sorcières dans la vie, héroïnes réelles ou de fiction que nous aimons, craignons ou haïssons.
Nos magiciens et nos sorciers dans la vie, héros réels ou de fiction que nous aimons, craignons ou haïssons.
Faites la liste de qui vous aimez ou haïssez et expliquez en deux ou trois phrases pourquoi.
Le cimetière marin de Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor) le 31 décembre 2016 (1)
Au retour de Locquirec, un arrêt à Saint-Michel-en-Grève pour pouvoir fredonner :" ... mon cimetière soit plus marin que le sien"
(Sans Georges Brassens, qui se souviendrait encore de Paul Valéry ?)
Le cimetière marin de Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor) le 31 décembre 2016 (2)
Faut-il mettre une majuscule à "art funéraire" ?
L'Art s'oppose-t-il à la nature ?
Faut-il mettre une majuscule à l'Homme ?
Qu'est-ce que ça doit être bon de vivre sans se poser de questions !
Le cimetière marin de Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor) le 31 décembre 2016 (4)
"Dieu que la vie est cruelle
Au musicien des ruelles"
Et la mort douloureuse à ceux
Qui n'entendent plus ses chansons