20 mars 2016

Choses lues place Rallier du Baty à Rennes le 19 mars 2016

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En un mot comme en cent : 366 réels à prise rapide

19 mars 21016

 

En toc

Moi je suis un économiste en toc. Jusqu’à présent je ne chantais dans la rue que le 21 juin, jour de la Fête de la musique. Gratuitement.

J’ai trouvé mieux encore. Aujourd’hui nous avons animé le bout du Marché des lices avec les chansons des Am’nez ziques.
Les gens ont mis des sous dans la gapette à Manu pour encourager les artistes.

En guise d’investissement, on est allés boire la recette au Web Ellis.

Aucun économiste pas en toc ne ferait ça. Pourtant c’est un fabuleux ciment pour l’amitié, le rire et les souvenirs. Un ciment… à prise rapide !

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Jonglerie au quai d'Ille-et-Rance à Rennes le 19 mars 2016

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- Et pour vous, les gars, la recette a été bonne ?
 Dépêchez-vous d'aller la boire, les bistrots vont fermer !

Posté par Joe Krapov à 11:09 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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SI TU NE FAIS PÔ FORTUNE TU SERAS RICHE QUAND MEME DE TES VAGABONDAGES

poudrerie

A la fortune du pot-aux-roses, la lumerotte est allumée. Un vent de vérité est venu en tap-tap. De vigousses chafouins lèvent les coins du tapis. Quelques lanceurs d’alerte complètement fadas fouillent dans les placards, y cherchent des cadavres, ignorant qu’on en vend à la pelle chez le dépanneur le plus proche. C’est trop fort de ristrette ce temps de poudrerie ! Il drache du scandale, en veux-tu en voilà ! Plus aucun champagné ne se sent à l’abri ! Où donc a disparu l’épineuse protection de ces jardins secrets où nous cachions le pire de nos activités sous des pétales embaumants ?

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A la fortune du pot-de-vin j’arrose les notables, je soudoie le chafouin, corromps le champagné. Je joue le dépanneur en larges dessous de table, je fricote à tout va dans l’arrière-cuisine à la lueur des lumerottes, je fais dracher, et dru, les rétro-commissions, je suis à moi tout seul le lobby des ristrettes, il faudrait être fou pour répondre autre chose que noir à la question « What else ? ». Je roule dans la farine et dans mon vieux tap-tap les plus vigousses des enquêteurs du clan sceptique. Magie blanche, illusionnisme, rideau de fumée, poudre aux yeux, coke en stock et poudrerie : tout l’arsenal du marchand d’armes, je le destine à qui s’alarme. Nous avons les moyens de vous faire taire, cimenté six pieds sous terre. Même un sing think tank ne nous fait pas peur.

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A la fortune du pot d’échappement le tap-tap s’en va, peu vigousse, entame un tour du monde magique et mystérieux. Le chauffeur a bu son ristrette, a allumé ses lumerottes, le moteur tourne rond. Tous les fadas du bled sont montés à l’arrière. Pas un seul chafouin dans la bande. On a dévalisé Jojo le dépanneur et mis les victuailles en paniers sur le toit. On se sent plus puissants que le plus riche des champagnés du pays. Le bonheur en poudrerie étincelle sur tous les visages. C’est si bon de quitter le pays de la drache ou celui de la terre qui tremble pour gagner la contrée des rêves éveillés.

dépanneur

A la fortune du polochon volent les plumes du langage, une poudrerie de mots blancs semés au-delà du sommeil par des locuteurs si vigousses que mes oreilles résonnent encore. Il drache des carabistouilles dans les rues de Bruges-la-Morte. La Provence a fourni des félibres fadas, débordants de fadaises : le sous-préfet aux champs, couché dans le chafouin, s’entiche des dentelles du chapeau de Mireille. Aucun dépanneur québécois ne pourra jamais rien pour le tap-tap en panne de Dany Laferrière. Dans ce lit cot-conneux où je coince la bulle, si je suis le rêveur, je n’ai pas pour autant l’âme d’un champagné. Lorsque le réveil sonne, cette statue de sel de la francophonie s’effondre en poudrerie. Je me lève, m’habille et vais me consoler de cette nuit presque blanche en buvant le plus noir des ristrettes.

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A la fortune du poème j’emprunte un rond de poudrerie, un dollar bien vigousse de rimaille, une armada de billets « vers plus que fadas ». Je lui carotte des lumerottes, je le tape d’un ticket de tap-tap, je lui soustrais de quoi laper une ristrette à la buvette. La poésie n’est pas chafouine, elle se fait un honneur de jouer au dépanneur et s’il drache du rythme, si la musique me soûle et fait danser la foule je serai champagné, serpentin, cotillon, roi vaudou, fou du slam, danseur d’épithalame. Et je rembourserai le poème en liquide. Sur vos têtes étonnées drachera la plus humble et la plus envoûtante de mes forfanteries : assaut de fantaisie, char de corso fleuri, grosses tête en carton-pâte, carnaval de mots choisis, sonnets emplis de confettis, chapelet de krapoveries. Car j’aime, à la fin du poème, qu’il pleuve parfois des saucisses.


P.S. Si vous avez besoin d'un petit lexique pour les dix mots de la francophonie 2016, c'est ici !

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean à partir des dix mots de la francophonie 2016 à insérer dans le texte ; publié sur le Défi du samedi n° 394 où la consigne était celle-ci.

... et une version sonore en prime !

Posté par Joe Krapov à 10:43 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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