La Fête du livre à Bécherel (Ille-et-Vilaine) le 4 avril 2015 (1)
Dans ce petit bourg entre Rennes et Dinan, une vingtaine de librairies proposent toutes sortes de trésors à lire et une fête du livre le week-end de Pâques. Nous sommes allés y flâner hier après-midi. J'y ai claqué toute ma fortune ou presque ! (36,50 € pour huit recueils de nouvelles de William Irish et le tome qui me manquait des oeuvres complètes de Simenon !) ;-) Marina B. a profité de mon bonheur de bibliophile nul et comblé et de ma dispendiosité du jour pour se faire inviter ensuite au restaurant et au spectacle. Je reviendrai plus tard sur le spectacle mais pour le restaurant, notez l'adresse : La Part des anges, bistrot créole 5, place de la Croix 35190 Bécherel. Très bon, très bien ! Un excellent samedi !
La Fête du livre à Bécherel (Ille-et-Vilaine) le 4 avril 2015 (2)
En déposant un commentaire chez Adrienne hier, je suis tombé sur ces deux merveilles qui, personnellement, me ravissent :
La Fête du livre à Bécherel (Ille-et-Vilaine) le 4 avril 2015 (3)
C'est entre les lignes,
Continues, discontinues,
Que le vélo danse
CHANGEMENT D'HEURE ET DE BONHEUR
Le cadran solaire désespère
L’encadreur qui s’arrête un quart d’heure,
le cadreur qu’on ne voit pas sur l’écran,
Le cardeur qui a pété un cardan,
Le coiffeur emprisonné dans son carcan
Pour avoir profané avec ardeur
A l’épiphanie, quelle horreur,
L’épi fané de Fanny Ardant.
Le cadran solaire désespère
De nous voir jouer les pervers
Avec le temps deux fois par an :
Samedi dernier encore nous l’avons arrêté,
Tous ont perdu une heure
De sommeil et de rêve,
De repos du guerrier,
De trêve
De confiseur.
C’était au soir de ce concert
Donné dans une boucherie
Nous y avons bien ri
Et mangé du dessert ;
Mais plus tard dans la nuit
Nous avons suivi le bœuf
Des technocrates à crâne d’œuf
Qui passent à la moulinette
La Nature et nos amourettes
Et à l’heure d’hiver ou d’été
Le troupeau des moutons bêlants
A qui on vole le printemps
Et les ors de l’automne
Sans faire de quartiers.
Seule à coincer la bulle
Sans se soucier de l’heure
Lina la somnambule
Faisait notre bonheur
Faisait notre bonne heure
D’une chanson de Gainsbourg :
Le cadran solaire désespère :
Pendant six mois il a tout faux
Alors qu’il a toujours raison :
"L’une sera notre dernière",
Elle éclipsera le soleil
Derrière un nuage de brume
Et nos costumes
Et nos coutumes
Seront posthumes.
Le cadran solaire désespère
Lorsque tout gris passent les jours
De notre comique trip,
De notre comic strip,
De notre débandade,
De notre destinée,
De notre prébende décimée.
Le cadran solaire désespère :
Avec le nez toujours en l’air
Jamais il ne verra,
A lui tourner autour,
La petite trotteuse
Aguicheuse
Des montres, toquantes toquées
Des orfèvres du Quai.
Jamais il n'entendra
Le petit tralala
D’une Suzy Delair,
Le quart ou demi-tour
D’une fille d’amour,
D’une petite reine
Qui ne lui ferait compter que les heures sereines,
D'une brave Mar-gnoMonique embobineuse
Qui rendrait sa vie lumineuse !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 344 d'après cette consigne