LE TELEPHONE PLEURE (2)
Le lendemain a trouvé Anatole et Claudette quelque peu emmêlés, rapport aux folies qui ont suivi leur absorption de nombreuses coupes de Champagne. « Ben quoi ? a dit Claudette en se réveillant, il fallait bien fêter le Quai des Bulles, non ? ».
Après le petit déjeuner la fée a déroulé un grand tapis et a demandé à Anatole de se percher dessus.
- C’est un tapis volant. Nous devons aller ce matin arrêter l’anticyclone des Açores.
- On va lui passer les menottes ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a fait ?
- Ne pose pas des questions stupides, si tu es vraiment un âne savant. Emporte plutôt de la lecture pour le voyage.
Anatole s’est installé sur le tapis avec « La Critique de la déraison pure » d’Emmanuel Conte. Il a trouvé ce livre dans les toilettes de Claudette. Eh oui, même sans jambes, les fées vont aux toilettes grâce à leurs ailes et elles adorent y lire des livres détournés de l’Enfer (liberate me ex inferis).
Claudette a prononcé une formule magique du genre « Abaque crade à bras djoubi djouba Hocus Pocus cuniculiculture carpe diem et lapin noctem » et alors, par la fenêtre grande ouverte, le curieux équipage est parti à l’aventure.