Graffs en chantier rue Saint-Michel à Rennes le 6 décembre 2014
Ramenés du marché : Rennes le 6 décembre 2014 (1)
Ramenés du marché : Rennes le 6 décembre 2014 (2)
Ramenés du marché : Rennes le 6 décembre 2014 (3)
Ramenés du marché : Rennes le 6 décembre 2014 (4)
SLAM DE LA GORGE DEPLOYEE
Je suis celui qui retentit du fond du ventre lorsque Pinocchio dans son antre fait contre sa mauvaise fortune bon choeur et joue du xylophone en tapant sur les côtes du sombre cétacé et cela a suffi pour que j’éclate et qu’il en perde, lui, haleine.
Je suis celui, recroquevillé, qui se déplie soudain, se tend puis se distend, se termine en jet d’eau, en petite fontaine, celui qui soudain tourne court et se braque-marre comme une baleine.
Je suis celui de la marquise qui sortit à cinq heures comme il se petit-doigt dans l’air de son salon sans se faire de mousse :
Je suis petit, discret, distingué, aristo, mais quelle idée vraiment au retour pour le thé : se montrer si gourmande des propos incongrus de ce petit Marcel que bientôt la madeleine aux marches du palais, en passant dans la glotte se pose en mon travers et la marquise s’étrangle, s’étouffe, s’intoxique et je meurs avec elle en un dernier hoquet tandis qu’ultime saut sa carcasse s’affaisse et son corps se trémousse !
Je suis celui lardu, gras du, un peu loquedu, riche en sous-entendus qui est fraîchement pondu quand on dit que la proie, dinde, oie, sainte-nitouche est touchante et « gentille »
Mais je deviens vite jaune et du genre mauvais lorsque, perdant ses billes, embrouillée de bisbilles, devenue immobile devant la fermeté, le refus très futé de l’accorte nubile d’appeler peccadilles vos troubles bagatelles, sans accès aux dentelles l’idylle s’entortille.
Je suis parfois de bon aloi, de convenance, de circonstance, de bon ton ou de pure forme
Comme je puis éclater Rabelaisien, Toporesque, à tout crin, plus Homérique que Rohmérien, Gargantuesque, sonore, énorme.
Ou je peux être idiot, stupide, satisfait, façon Gribouille qui se mouille
Ou sinon grave ou graveleux, coupant comme le couteau du charcutier adroit mais glissons sur le jour où il coupa l’andouille !
Il est rare pourtant que parmi les terrines,
chatouillé du persil fourré dans les narines de la tête de veau j’occupe la vitrine.
Je viens souvent du fond, du fond des âges, du fond de la classe, du fond de la gorge. Je nais de l’incompréhension, du décalage mais je suis toujours sans entraves
Et je cours de la poupe à l’étrave trop grave du Sérieux, cette dispensable épave.
Puis il est des périodes où je n’existe plus : de grands moments de drame
Où le tragique humain mène son pion à dame
Et le plateau alors est envahi de guerres, d’épidémies, de meurtres, d’attentats, de conflits et malgré les soldats je ne suis plus jamais même celui du sergent, gloussement de voix molle de folle du régiment, le préféré assurément du capitaine des dragons tout feu tout flamme et l’industrie du disque tout Sardouniquement se remet à fumer
Et en vient même un jour à oser m’exhumer.
Car, je dois l’avouer, je suis une valeur sûre : même si, vieux de la vieille,
Je vaux un bon bifteck, je suis le propre de l’humain, j’ai toujours sur l’écran de veille
De quoi vous envahir de LOL, de MDR, de chansons, de saillies
Qui vous laissent ébahi(e)s
Bref de quoi vous faire
Manquer d’air
Pour le der des ders
Der des ders des soupirs
Der des ders des sourires
Der des ders des mourir
Der des ders des mourir de rire
Ecrit d'après la consigne 1415-09 de l'atelier d'écriture de Villejean :
Bouts-rimés : trouvez dix mots qui riment avec ceux-ci
et incluez-les dans un texte ou dans un poème :
haleine, mousse, gentille, forme, mouille, vitrine, entrave, fumer, dame, veille
... OU ALORS DEMAIN !
Je n’ai pas eu le temps de finir celui-là :
"Toujours ils PRESCRIRONT rectitude et devoir, ordre et ponctualité. Mais à quoi bon TRANSPIRER, PRONATRICES CRISPANTES, sous nos blancs CANOTIERS ? Laissez nous CONSPIRER et opposer au STRESS les ANTICORPS vaillants de l’aujourd’hui peut-être ou bien alors demain ! SPRINTERA qui voudra dans la chasse aux CORSAIRES à TRICORNES ! On CROISERA les bras plutôt que s’étriper ! Nous nous REPAITRONS de ne rien glander. Nous RETRAIRONS la vache à lait de l’oisiveté et tant pis, mère, si CROIT le vice ! Arrêtons-nous pour PACTISER avec la Paresse à la POTERNE du rire, salle des pas perdus et TAPONS le CARTON aux tables du temps mort ! PIANOTONS ! PICORONS ! PATINONS ! POTINONS ! Pestons contre le devoir RASOIR ! Allons plutôt PIONCER, les COPAINS !"
Du coup je livre mes tweets… en temps et en heure : côté procrastination c’est donc chou blanc (mais côté tweet c’est Schubert !)
Les rois fainéants n’emmerdaient personne alors que les présidents qui ne manquent pas d’air nous les gonflent !
- Aï Aï Aï ma mère ! dit le paresseux. C’est quoi-là ?
- C’est l’automne, répond Poutine.
- Déjà ? J’ai pas vu passer l’été !
- Pourtant j’ai chanté ! commente la cigale.
Il voulait inventer la guillosecotine afin de recoller la tête des uns sur le corps des autres. Il n’y parvint jamais. De cette idée notée sur un ticket de métro il fit une chanson puis une autre puis une autre. Si bien qu’il ne devint jamais ni peintre ni inventeur mais chanteur.
Il manquait tellement d’ambition en arrivant à Paris que son ami Balzac l’appela Procrastignac
De par la Madone, il y a maldonne ! Tu mérites badine ! Que tu procrastines en Aston Martin, ça m’étonne, Martine !
C’est bon de remettre à deux mains ce qu’on ne peut pas faire en se tournant les pouces.
Car on n’a, comme il se doi(g)t, que deux pieds et l’énergie en rêvant s’taille !
Cossards écossais que le dédain bourre, soyons avares de nos efforts : rendons à Mac ce qui appartient à Mou-staki !
Dans mon hamac - GEORGES MOUSTAKI par Laura_VB
Centon de Provence :
- Venez donc par ici, monsieur le sous-préfet ; pour composer votre discours, vous serez beaucoup mieux sous mes arbres…
- Aujourd’hui peut-être, ou alors demain ?
Ecrit pour le Défi du samedi n° 327 à partir de cette consigne