Lumières hivernales : Rennes le 15 décembre 2014 (1)
Un grand ruban rose
Pour nous montrer le soleil
Déchire le ciel
Lumières hivernales : Rennes le 15 décembre 2014 (2)
Est-ce la rosée ?
Sur ces coeurs engrillagés
Serait-ce la pluie ?
Lumières hivernales : Rennes le 15 décembre 2014 (4)
Devant un tel ciel
Enfermer un photographe
C'est vraiment cruel !
Réjouissances dévédesques
J'ai couru par deux fois jusqu'à la Bibliothèque Lucien Rose, qui est fort éloignée de chez moi, pour emprunter ce dévédé dont j'avais lu beaucoup de bien. Et c'est vrai qu'on a pris beaucoup de plaisir à le regarder, d'abord parce que l'action se déroule en Italie, qu'il y a de bons acteurs, beaucoup d'humour et qu'on est plus dans la Bibliothèque verte qu'autre chose. Jubilatoire !
LA PETANQUE, C’EST DIVIN !
- Je suis sûr que c’est Toi qui l’as mis là intentionnellement…
- … parce qu’on était en train de gagner…
- … et perdre, Monsieur Dieu n’aime pas ça du tout !
- Alors, pour annuler la partie, Il nous sort un bon vieux tour de magie à sa façon…
- … et Monsieur Dieu dispose un trou noir sur le terrain ! Hop, toutes les boules et le cochonnet disparaissent !
- Arrêtez de me déconcentrer, je mesure ! A qui elle est la boule avec un anneau autour ?
- C’est la mienne !
- Et la grosse jaune toute brillante ?
- C’est à moi.
- Arrêtez de blasphémer, vous avez gagné. La partie est finie. C’est encore la boule bleue et verte qui marque le point.
- Ouais ! Treize à rien ! Allez Fanny, montre lui ton derrière, qu’Il l’embrasse !
Ecrit à l'Atelier d'écriture de Villejean le 16 décembre 2014 d'après la consigne : "Monologue ou dialogue à partir d'une photo d'Edouard Levé". (Nous remercions l'auteur au passage pour l'emprunt de son oeuvre et je m'engage à la retirer de ce site si la demande en est faite par ses ayant droit).
LA VISITE A MONSIEUR CINEMA
- La dernière fois que vous avez dû me voir, c’était dans ce film choral avec Claude Rich, Guy Bedos, Pierre Richard et Jane Fonda. Il y avait aussi l’acteur principale de "Goodbye Lénine".
- Goodbye Lennon ?
- Je comprends que vous ayez oublié le titre : « Et si on vivait tous ensemble ?». Sinon, oui, j’ai bien tourné dans les films de Carlos Saura que vous alliez voir dans les cinémas du Quartier latin bien avant l’an 2000. Et j’étais aussi dans « L’amour par terre » de Jacques Rivette avec Jane Birkin. Elle était il n’y a pas très longtemps en une de Télérama, la revue culturelle à tendance gérontophile-nécrophage.
- Je ne vois pas bien qui vous êtes mais vous me rappelez quelqu’un.
- C’est vrai, je ne suis pas la fille du facteur ! Je ressemble terriblement à papa. Je ne peux rien y faire, c’est comme ça. J’évite juste de marcher avec une canne et de mettre un chapeau melon. Et vous monsieur Tchernia, comment allez-vous depuis le temps ? Vous êtes bien dans cette maison de retraite ?
***
Après que Géraldine s’en fut allée, on redescendit Pierrot dans la salle commune. Madame Moreau approcha son fauteuil roulant près du sien et elle demanda :
- J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien… mais il me semble que je la connais, Pierrot, la jolie dame qui t’a rendu visite. C’était qui ?
Et Pierrot, comme toujours un peu dans la lune, lui répondit :
- Je crois que c’est la fille de Laurel et Hardy !*
* Anecdote racontée par Géraldine Chaplin et extraite du livre de Bruno Solo "Petites et grandes histoires du cinéma".
Ecrit à l'Atelier d'écriture de Villejean le 16 décembre 2014 d'après la consigne : "Monologue ou dialogue à partir d'une photo de Peter Lindbergh". (Nous remercions l'auteur au passage pour l'emprunt de ses oeuvres et je m'engage à la retirer de ce site si la demande en est faite par lui ou ses ayant droit).
CEREMONIE SOIT QUI MAL Y PENSE !
La peste soit de l’avaricelle et des avaricelleux !
Celui-ci a peut-être un langage fleuri mais ses mots - ou ses maux ? – se pressent en boutons sur ses joues et sur son front pendant que son hymne national retentit. Il garde son –leur ? - expressivité pour plus tard. Pustule simplement ne pas être contagieux !
Est-ce une pensée qui couve avant qu’il ne discoure ou une maladie qui incube ? Méfie-toi du feu sous la glace ! Avec le temps, comme tout volcan, bien souvent la rupture n’est qu’éructation, éruption, grêle de coups, coups de bâton, mots décousus de fil blanc et, de fil en aiguille, propagation de boutons qu’on enfile et qu’on se refile. Et si l’on en juge par Pavin et Chauvet, c’est seulement une fois le volcan éteint que le lac naît.
Le boutonneux que je vais récompenser vient justement du centre de la France. Je ne sais où il est allé pêcher cette chemise blanche trop grande pour lui. Personne n’a pensé à lui dire de mettre une cravate. Franchement, le comité donne ses prix à n’importe qui, cette année !
Ca y est, la musique c’est arrêtée, je vais pouvoir lâcher sa main. Je sors de la poche droite de mon veston la notice de montage Ikéa au dos de laquelle j’ai écrit mon petit discours :
- Monsieur Robert Modiano, au nom du comité, devant les caméras du monde entier, je suis heureux de vous remettre le prix Nobel de photographie de spectacles carnavalesques !
Pendant que les flashes crépitent, avant qu’il ne prononce son laïus convenu, je m’éloigne. Discrètement je regarde ce point rouge inquiétant sur le dos de ma main droite et je me lisse la moustache, intrigué.
Ce n’est pas un bouton.
C’est un confetti.
Ecrit à l'Atelier d'écriture de Villejean le 16 décembre 2014 d'après la consigne : "Monologue ou dialogue à partir d'une photo d'Edouard Levé". (Nous remercions l'auteur au passage pour l'emprunt de son oeuvre et je m'engage à la retirer de ce site si la demande en est faite par ses ayant droit).