Ramenés du marché : Rennes le 6 décembre 2014 (1)
QU'AS-TU RAMENE DU MARCHE ?
Quatre statues brillantes d'or
Défiant équilibre et ciel bleu
Dont l'une trompette gaiement
En cet endroit bien renommé
(Sur le sommet
Du Parlement)
Une mélodie peu sonore
Qui s'envole jusques au cieux...
Ramenés du marché : Rennes le 6 décembre 2014 (2)
...
Un doux entretien au soleil
Un cochon qui tire la langue,
Et deux chevaux sur le manège...
Ramenés du marché : Rennes le 6 décembre 2014 (3)
...
Le souvenir d'une chanson
Entendue dans le parc Jean Guy,
Un ptérodactyle allumé,
Des clémentines pour la pause...
Ramenés du marché : Rennes le 6 décembre 2014 (4)
Un inventaire à la Prévert
Et un raton-laveur...
Non, deux !
La place des Lices après le marché : Rennes le 6 décembre 2014 (1)
Quelle belle moisson de photos carrées, hier après-midi !
Délices dévédesques
C'est incroyable tout ce que je dois de béatitude et d'émerveillement à mes voisins et voisines belges. Quel numéro de funambule, ce magnifique "Henri" ! Merci Yolande !
La place des Lices après le marché : Rennes le 6 décembre 2014 (2)
N'aurais-je pas dû plutôt
Retourner ces photos ?
SLAM DE LA GORGE DEPLOYEE
Je suis celui qui retentit du fond du ventre lorsque Pinocchio dans son antre fait contre sa mauvaise fortune bon choeur et joue du xylophone en tapant sur les côtes du sombre cétacé et cela a suffi pour que j’éclate et qu’il en perde, lui, haleine.
Je suis celui, recroquevillé, qui se déplie soudain, se tend puis se distend, se termine en jet d’eau, en petite fontaine, celui qui soudain tourne court et se braque-marre comme une baleine.
Je suis celui de la marquise qui sortit à cinq heures comme il se petit-doigt dans l’air de son salon sans se faire de mousse :
Je suis petit, discret, distingué, aristo, mais quelle idée vraiment au retour pour le thé : se montrer si gourmande des propos incongrus de ce petit Marcel que bientôt la madeleine aux marches du palais, en passant dans la glotte se pose en mon travers et la marquise s’étrangle, s’étouffe, s’intoxique et je meurs avec elle en un dernier hoquet tandis qu’ultime saut sa carcasse s’affaisse et son corps se trémousse !
Je suis celui lardu, gras du, un peu loquedu, riche en sous-entendus qui est fraîchement pondu quand on dit que la proie, dinde, oie, sainte-nitouche est touchante et « gentille »
Mais je deviens vite jaune et du genre mauvais lorsque, perdant ses billes, embrouillée de bisbilles, devenue immobile devant la fermeté, le refus très futé de l’accorte nubile d’appeler peccadilles vos troubles bagatelles, sans accès aux dentelles l’idylle s’entortille.
Je suis parfois de bon aloi, de convenance, de circonstance, de bon ton ou de pure forme
Comme je puis éclater Rabelaisien, Toporesque, à tout crin, plus Homérique que Rohmérien, Gargantuesque, sonore, énorme.
Ou je peux être idiot, stupide, satisfait, façon Gribouille qui se mouille
Ou sinon grave ou graveleux, coupant comme le couteau du charcutier adroit mais glissons sur le jour où il coupa l’andouille !
Il est rare pourtant que parmi les terrines,
chatouillé du persil fourré dans les narines de la tête de veau j’occupe la vitrine.
Je viens souvent du fond, du fond des âges, du fond de la classe, du fond de la gorge. Je nais de l’incompréhension, du décalage mais je suis toujours sans entraves
Et je cours de la poupe à l’étrave trop grave du Sérieux, cette dispensable épave.
Puis il est des périodes où je n’existe plus : de grands moments de drame
Où le tragique humain mène son pion à dame
Et le plateau alors est envahi de guerres, d’épidémies, de meurtres, d’attentats, de conflits et malgré les soldats je ne suis plus jamais même celui du sergent, gloussement de voix molle de folle du régiment, le préféré assurément du capitaine des dragons tout feu tout flamme et l’industrie du disque tout Sardouniquement se remet à fumer
Et en vient même un jour à oser m’exhumer.
Car, je dois l’avouer, je suis une valeur sûre : même si, vieux de la vieille,
Je vaux un bon bifteck, je suis le propre de l’humain, j’ai toujours sur l’écran de veille
De quoi vous envahir de LOL, de MDR, de chansons, de saillies
Qui vous laissent ébahi(e)s
Bref de quoi vous faire
Manquer d’air
Pour le der des ders
Der des ders des soupirs
Der des ders des sourires
Der des ders des mourir
Der des ders des mourir de rire
Ecrit d'après la consigne 1415-09 de l'atelier d'écriture de Villejean :
Bouts-rimés : trouvez dix mots qui riment avec ceux-ci
et incluez-les dans un texte ou dans un poème :
haleine, mousse, gentille, forme, mouille, vitrine, entrave, fumer, dame, veille