REECRIRE "L'AUTOMNE"
J’entends marcher dehors.
Tout est clos. Il est tard.
Ma lampe seule veille.
J’entends gueuler dehors.
Sans doute est-ce un fêtard
A la trogne vermeille,
Arsouillé au Cahors
Pour noyer son cafard,
Ayant bu deux bouteilles ?
Ou bien, jouant Milord
Allé au bobinard
Où son or appareille,
Jean-François à tribord
Hurle un hymne paillard
Aux charmes de Mireille ?
A Nantes, mill’ sabords,
Pourquoi tant de gueulards
Nous cassent les oreilles ?
Puis tout se tait dehors,
S’éloigne le braillard,
La ville s’ensommeille.
Moi je choisis mes ors,
Les dispose avec art
Sur ces musiques vieilles.
Tous ces oripeaux morts
Le soleil, ce roublard,
En fait lande à merveille.
Vivaldi en ressort,
Allume le brouillard
Prend saveur de groseille.
Puis je couche mon corps
Au lit, un peu plus tard,
Et Morphée appareille.
L’âme en paix on s’endort,
Exempt des traquenards,
Vers la nuit sans pareille.
Ecrit pour le Défi du samedi n° 273 à partir de cette consigne