Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et images de Joe Krapov
11 octobre 2013

JEAN-FRANCOIS CHAMPOLLION, CONSERVATEUR DU DEPARTEMENT D'EGYPTOLOGIE DU MUSEE DU LOUVRE

Jean-François Champollion, conservateur du département d’égyptologie du Musée du Louvre n’a pas toujours été cet homme respectable que l’on imagine et il n’a pas appartenu de tous temps à cette caste d’hommes célèbres dont l’histoire a conservé le nom au prétexte qu’ils étaient versés dans la science plutôt que dans le bas-côté boueux qui bordait en son temps la route de la gloire.

Et d’ailleurs ceux qui tombaient dans le fossé n’avaient plus qu’une chose à espérer : que le père de Victor Hugo eût à passer par là et dît à son hussard qu’il aimait entre tous : « Donne-lui tout de même à boire ! ».

Dès sa prime jeunesse Jean-François démontra qu’il était un homme de caractère et ses parents très vite eurent du mal à le comprendre. Lorsqu’il fut plus grand il eut maille à partir avec des moutardiers de Dijon. Car la famille Champollion avait ses racines dans l’Est. Certains étymologistes prétendent que Champollion viendrait de Champagne-Olion et que le « agne » disparut dès les premières contractions. Comme ses ancêtres tâtaient de la dive bouteille, ils eurent vite fait d’avoir en permanence soit un coup dans le nez, soit un coup dans l’aile, ce qui fit qu’à la longue Olion en prit deux avant que le tiret ne soit limogé et que le champ qui en avait pris ne revienne se coller dans la cage Ollion. Tout cela explique, encore aujourd’hui, que les Olion de Limoges ont de la parenté à Reims mais mon penchant pour la boisson m’a fait m’éloigner un peu trop de Jean-François et de sa mère.

Car vous savez comme sont les mères ! Oui, c’est ça, fusionnelles, et parfois même complètement chiantes, sauf la mienne et la vôtre évidemment ! Pendant sa jeunesse étudiante, une période au cours de laquelle il fit les quatre cents coups et même plus vu qu’il avait des affinités, il recevait chaque semaine une lettre de sa maman. La missive était pleine de recommandations, de conseils, de rappels et d’interrogations du type : « Que deviens-tu mon fils depuis la semaine dernière ? Bois-tu avec modération ? Te comportes-tu avec sagesse ? Agis-tu avec prudence ?». Les mères nous poussent à sortir avec des filles aux prénoms plus qu’improbables alors qu’il est si simple de boire avec La Goulue et d’en venir très vite aux mains avec Félicité qui n’attend que ça pour être heureuse.

Mais comme on avait encore à cette époque-là un peu de respect pour les croulants et les vieux birbes, plus qu’aujourd’hui en tout cas, il répondait sans rien lui dissimuler de sa vie dissolue.
- Aujourd’hui, chère Maman, je suis pianiste dans un bordel. ».
- Cette semaine, je travaille dans la réclame ». On ne disait pas « pub » à l’époque bien qu’on en fréquentât beaucoup, surtout en Angleterre, pour boire de la bière qu’on appelait Ale, d’où l’expression « avoir un coup dans l’ale ».
- Aujourd’hui, chère maman, j’ai raté mon CAPES pour la troisième fois consécutive ». « Ma send me money now, i gonna make it somehow » disait un tube de l’époque.
- Aujourd’hui chère maman, je tourne dans un porno avec George Sand et Alfred de Musset. On est à l’hôtel Danieli à Venise. ».
- Ma chère maman je vous écris que nous sommes entrés dans le pari de faire durer encore huit jours cette bataille d’Hernani dont tu as sans doute entendu parler. A propos… je préviens tout de suite, c’est une plaisanterie d’outre Rhin… Connais-tu le nom de l’épouse d’Herr Nani ? C’est très facile, c’est Frau Majkipu ! ».
- Cette fin de semaine, Pierre a épousé Rosette. ».

La pauvre femme ne trouva la tranquillité d’esprit que le jour où elle reçut une lettre d’Egypte qui disait :
« A la lueur fauve d’un gros lampion dépoli, et gouvernant mon émoi, je décrypte des cartouches. ».

Ecrit pour l'atelier d'écriture de Villejean le 10 septembre 2013 d'après la consigne : écrire le texte entre l'incipit "Jean-François Champollion, conservateur du département d’égyptologie du Musée du Louvre" et "A la lueur fauve d’un gros lampion dépoli, et gouvernant mon émoi, je décrypte des cartouches" qui en est l'anagramme tirée de ce livre.

130809 022

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Mots et images de Joe Krapov
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 788 385
Archives
Newsletter
Publicité