L’église Saint-Sauveur était en réfection. Ca nous aurait peut-être fait du bien d’y entrer, de prendre en quelque sorte le chemin de la messe, mais à deux heures de l’après-midi, avec tous ces kilomètres dans les jambes, on cherchait plutôt un bistrot. Hélas, le seul qui existât dans ce village était fermé.
Les deux voyageuses que je cornaquais s’assirent sur un banc et sortirent de leur sac à dos d’anciennes guidouilles scoutes des bouteilles d’eau plus très fraiche. Elles m’offrirent un Figolu sec comme un biscuit de soldat mais quand je dis comme un biscuit de soldat je devrais plutôt dire comme un coup de trique ou un coup de tabac gastrique. Il leur avait permis, du reste, à ce qu’elles disaient, de ne pas vomir dans le bateau à l’aller.
Comme nous étions en face de la petite bibliothèque, je passai à la partie contée de la balade et j’entrepris de leur narrer le meurtre du père Raballand.
- Un meurtre, ici, dans ce paradis insulaire ? s’étonnèrent-elles.