28 avril 2013

Les spectateurs du carnaval : Nantes le 14 avril 2013 (1)

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Pour certaines et certains, carnaval, c'est tous les jours ?

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Les spectateurs du carnaval : Nantes le 14 avril 2013 (3)

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-  Chapeaux ! Chapeaux à vendre ! Pas cher ! 

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Les spectateurs du carnaval : Nantes le 14 avril 2013 (4)

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- Allô ? Je suis allé chercher ton vélo avec le chien mais je crois qu'on va être en retard !

Il faut qu'on traverse le carnaval et la largeur du passage est limitée à 2,6 cm !

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W COMME WAGON DE TRAIN (OU L'ANGLAISE ET L'INCONTINENT)

Gare de Rennes, le 14 avril 2013. C’est dimanche matin. La journée s’annonce belle. Le train pour Nantes est déjà à quai à 9 h 40 pour un départ à 10 heures. Je me suis assis sur un siège isolé à gauche dans le sens de la marche. J’ai sorti de mon sac à dos « Trop humains » de Donald Westlake. Bien qu’il soit publié dans la collection « Rivages poche » ce n’est pas un polar. Mais déjà, trouver le temps de ne rien faire d’autre, pendant une heure, qu’ouvrir un livre et s’adonner à ce vice impuni, la lecture… Ah ! Quel délice !

Arrivent quatre jeunes demoiselles. Elles posent dans le compartiment de quatre places à ma droite deux énormes sacs valises roses à roulettes. « Oh la la ! » me dis-je ! Ca va jacasser tout le temps du trajet ! » La perspective de lire en paix était bien trop délicieuse ! Elles échangent quelques mots en anglais puis ressortent sur le quai. La cigarette des condamnées ? O What a delicious moment, ladies ! Ah ! Quel délice !

Finalement il n’en remonte qu’une seule. Elle a une robe noire d’été, très courte, qui laisse voir ses jolies jambes et ses bras nus. De longs cheveux noirs et soyeux encadrent son visage doucereux de madone. Un peintre ou un photographe qui seraient là penseraient sans doute devant un tel sujet de sa Majesté en majesté : Ah ! Quel délice !

Le train s’ébroue. Non. Le train s’ébranle. Encore moins. Le train se met en marche. Je plonge dans mon roman, jette
un œil à la dérobée à ma compagne de voyage. Elle regarde devant elle et contemple de temps en temps par la fenêtre le paysage ensoleillé, vert et humide de la Haute-Bretagne qui défile joyeusement au-dehors en ce premier jour de vrai printemps. Je sens déjà, à regarder le paysage symétrique de mon côté que je me souviendrai longtemps de ce voyage à Nantes. En y songeant plus tard, je me dirai : Ah ! Quel délice !

Elle a parfois des sourires pour elle-même. Elle doit songer aux instants passés à rennes avec ses amies. Ses correspondantes ? Fait-elle un tour de France en vue de visiter les gens qui lui écrivent ? Elle n’a rien sorti du grand sac bleu pâle qui est venu s’affaler au pied des valises roses. Ni livre, ni grille de mots fléchés ou revues de sudoku et encore moins de téléphone portable ! Ah ! Quel délice !

Nous voici déjà sous le viaduc de Redon avec de l’eau à perte de vue entre Vilaine débordée hors de sa cage et marécages en bordée pas si vilaine qu’on le dit (à vrai dire, on dit « méchante » pour une bordée !). Le soleil éclaire le visage de la petite Anglaise. Elle a posé son visage sur sa main et regarde le paysage. De mon côté j’observe les herbes qui défilent et je m’aperçois soudain que son image se reflète dans ma vitre. Qu’ai-je écrit, plus haut ? « Un peintre ou un photographe qui serait là… » Mais ne suis-je pas photographe moi-même ? Discrètement je sors mon appareil photo de mon sac à dos… et je vole son image de jeune fille romantique à la « travelling lady ». Ah ! Quel délice !

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Ecrit à l'Atelier d'écriture de Villejean le 16 avril 2013. La consigne était de décrire des petits moments de bonheur et de terminer chaque description par l'expression "Ah ! Quel délice !". Cette forme d'écriture est dûe à un auteur chinois, Jin Shengtan, dont les 33 délices sont repris dans l'ouvrage de Simon Leys "L'ange et le cachalot".

N.B. le titre "W comme Wagon de train" est bien entendu emprunté à Adrienne

 

TROUVAILLES ET VISIONNAGES

En tapant les trois textes publiés ce jour,  j'ai écouté les deux premiers CD d'un coffret intitulé "Irish drinking songs". Du coup voilà deux petites vidéos complémentaires qui devraient vous mettre en forme pour la semaine ! 

 

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SUPPLEMENT GRATUIT

 

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Observé peut-être par un vieillard impotent à sa fenêtre en haut de l’hôtel de la Noue, je me bats pour ouvrir le sachet de plastique dans lequel je mettrai quatre poires. Sous la halle Martenod j’ai acheté un filet mignon à Max qui ne quitte pas son bonnet rouge ni son air d’homme sage, débonnaire et bavard.

Je photographie les araignées du poissonnier, j’achète une livre d’épinards et de la salade de mâche en bas de la place. Parfois, s’il n’y a pas trop de monde et si ma balance ne joue pas les accusatrices, j’achète des pâtisseries orientales à la dame du Maghreb qui a un beau chapeau et un bagou terrible.

Depuis quinze ans que je viens ici, je n’y ai jamais mangé une galette-saucisse. Ca ne m’empêche pas pour autant de penser que le samedi matin, à Rennes… Ah ! Quel (marché des) Lices !

 

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Imaginé à l'Atelier d'écriture de Villejean le 16 avril 2013 sur la même consigne que dans le billet "W comme wagon de train".

 

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DE CE QUI SE PASSE DANS UN ATELIER D'ECRITURE

  

femme écrivain par Mathilda De Carpentry

23 lignes pour parler de ce qui se passe dans un atelier d’écriture ? Mais on nous demande l’impossible ! Car s’il y a bien une consigne au départ, il n’y a pas de règle générale à l’arrivée ! En tout cas de règle avec laquelle taper sur les doigts de celui qui ne l’a pas respectée ! Vous me direz « C’est bien la peine alors que l’animateur se décarcasse pour lire, en ses nuits d’insomnie, les bouquins d’Odile Pimet, les œuvres complètes de fRIGIDE Barjot ou l’intégrale des discours de Christine Boutin. Eh bien justement, la peine, tout le monde se la donne dans ce club sado-masochiste où des gens forcément différents se retrouvent chaque semaine, reçoivent une mission de pensum plus ou moins tordue et planchent pendant une heure pour pondre quelque chose qui ne ressemble à rien de ce qui était attendu.

- J’ai oublié de placer les mots ! » dit l’un
- Je n’ai rien compris ! »dit l’autre
- Ca va pas être terrible ! » dit la troisième avant de nous lire un texte réellement génial.

Et puis il y a les obsessionnels, celles et ceux qui prennent avec Jésus le chemin de la Passion pour décrocher le titre d’obsédé textuel de la bande. Nous avons donc eu droit par le passé à l’éloge hebdomadaire de l’usage de la sauge par Yannick, à la vie racontée en épisodes plus ou moins délirants de Mlle Isaure Chassériau, directrice de l’Agence de Flânerie Amoureuse de Rennes – c’était bien avant l’existence de Meetic ! – par votre serviteur, sans oublier le panégyrique à répétition de Laure Manaudou par Anne –Françoise.

pietro_paolini atelier d'écriture

Au-delà de la production littéraire hebdomadaire l’atelier est un lieu de rencontres assez invraisemblables. Entre Eugène qui, depuis qu’il nous a quittés, fait le tour du monde à bicyclette et Jeanine qui vivait en concubinage avec Bernard Tapie à l’époque des débuts désargentés de « La Vie claire » et qui mettait les slips d’icelui à sécher à l’arrière de leur Mercédès, entre la seule Africaine blanche de Villejean et sa voisine poétesse limousine, entre les Finistériens et les Ch’tis, les instits, les infirmières et les bibliothécaires, quel brassage de mots, de cultures, et surtout quel calme pendant cette heure d’écriture. C’est à se demander si le monde continue d’exister au-dehors, s’il est important que Jérôme ait planqué 600 000 euros ou quinze millions en Suisse ou à Singapour ou dans la tirelire à Nestor. On s’en fiche ! Nous, chaque semaine ici on est heureux !

Avant que la limite des 23 lignes ne soit atteinte ou dépassée, prenons notre (salle) Mandoline et chantons-le encore une fois : « Y’a d’la joie ! Bonjour, bonjour les hirondelles ! ».

« Personne ne se prend pour Arthur
Dans notre atelier d’écriture !
Verlaine, tu peux ranger ton flingue
On est heureux d’être un peu dingues,

On ne fait de mal à personne
Avec les bonheurs qu’on se donne
Et même, lorsque revient l’automne,
Nos écrits n’sont pas monotones ! 

Allez rang' ton Smith et Wesson !»

Ecrit à l'Atelier d'écriture de Villejean le 9 avril 2013 sur le thème "La chronique de Joe Krapov" :

Inclure dans un texte l'incipit "23 lignes pour... mais on nous demande l'impossible !". 

Citer Christine Boutin, Jésus et Frigide Barjot, un ou deux titres de chanson, une marque commerciale et vers la 23e ligne inclure la formule "Avant que la 23e ligne ne soit atteinte ou dépassée".

N.B. : Le copyright des illustrations est, pour la une, Mathilda De Carpentry et pour la deux Pietro Paolini

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DES CHEMINS, DES SENTIERS ET DES RUES OU L'ON MARCHE

23 lignes pour évoquer les chemins et sentiers sur lesquels j’ai marché ? Pour dire toutes les rues que j’ai arpentées ? Mais on me demande carrément l’impossible, là ! Même mon disque dur externe qui sert de mémoire d’appoint à mon unique neurone proteste alors que mes boîtes de photos et de diapos trépignent dans leur placard : « Fais nous prendre l’air, cela fait des années que tu dois faire la liste des endroits où vous êtes allés ! ».

Autre réticence : cette évocation de la marche effrénée du photographe-poète n’est-elle pas un peu trop personnelle ? Ne relève-t-elle pas plutôt de l’épanchement sur un blog que de l’inscription dans un Défi, fût-il aussi peu futile que ne l’est celui du samedi ?

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Et puis qui s’intéresse, dans nos cités plus qu’agitées, aux douceurs de la Suisse normande, aux mystères du Yeun Elez, aux joies maritimes du GR 34, aux curiosités touristiques de la Rance vers Pleudihen, aux sentiers des douaniers de Belle-ïle, Jersey, Guernesey, Noirmoutier ? Qui veut encore longer la Loire ou le canal de Nantes à Brest ? Qui veut faire le long parcours austère dans le sable, l’impérissable tour du splendide Marquenterre ? N’ai-je pas déjà montré abondamment les rues de Bruxelles, Nancy, Lyon, Strasbourg, Nantes ou Rennes ?

Non, vraiment, pour causer dans les salons, pour être à la page aujourd’hui, il faut avoir joué les trottins bien puritains, bien purotins, derrière le popotin de la Christine Boutin, avoir marché, sévère et purgatif, derrière le dargif pas forcément jojo ni toujours impavide (d’un pas vide) de Frigide Barjot. Et cela, en vérité, je vous le dis, c’est véritablement impossible pour moi. Sans compter, mais cela nous éloigne de la bonne marche de cette chronique, que je me fiche comme de ma première paire de chaussures de randonnée de la façon dont au mois d’août à Knokke-le-Zoute, Georges et Roger s’empapaoutent. Et de plus les séances de gymnastique au lit (astique, hola, asticot las ! Unique au lit fut Nicolas nous dit Carla) de Véronique et Davina me broutent quelque peu (et pourtant mon rêve secret, quand je serai grand, est d’épouser une lesbienne) surtout quand Véro tique devant Davina tendue et que Claude François me recommande de marcher droit .

Bref chacun est libre de prendre son pied sur les marches ou dans la marge. « Moi je préfère la marche à pied »,  comme chantait Salvador. Et bien souvent, comme ajoutait Goldman, « Je marche seul »  ou alors accompagné de ces fabuleuses Bretonnes qui m’ont converti à cette activité que je trouvais jadis ingrate et que je juge désormais fondamentale.

Avant que la limite des 23 lignes ne soit atteinte ou dépassée, je dois avouer que j’ai longtemps traîné les pieds en ronchonnant derrière leurs jolies fesses, me demandant à quoi rimait ce genre de messe dont elles raffolent. Marcher dans la campagne, quelquefois sous la pluie, effectuer un circuit, une boucle, me semblait marcher pour marcher et je me demandais souvent, sous ma pèlerine, en nage : « Par Saint-Jacques, que composent-elles ? ».

Maintenant c’est moi qui vais devant, qui mène la marche, le Canon Ixus HS 220 ne quittant plus ma menotte droite, heureux de laisser loin derrière moi tous ceux qui causent dans les salons. Je les préviens ainsi que vous car pour finir cette chronique je vais une fois de plus blasphémer :

« Quand je marche au-dessus des vanités humaines
Je me sens comme Dieu arpentant ses domaines ».

Ite missa est ! Et vive la Bretagne !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 243 d'après la consigne énoncée ici.

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