Si les trois premiers vers sont de Bernard Dimey le quatrième est une plaisanterie, une zwanze d'un non-Bruxellois.
Mais qu'est-ce que ça veut dire, maintenant que nous vivons dans le village mondial, un gentilé comme "Bruxellois" ? Qu'il n'y a plus d'universel ? Qu'il y a un humour juif new-yorkais, des cafougnettes ch'ties, des Pagnolades provençales, des zwanzes ? Que le nombril du monde est à Pougne-Hérisson, en Vendée ? Que nous sommes condamnés à agir ou réagir localement face aux horreurs de ce monde ? Ce n'est plus l'Homme qui rit ? C’est un imbécile heureux qui est né quelque part ?
Et donc ce serait une utopie que ce Tintin, l'homme qui vient à bout de tous les méchants de la planète non par sa force et son courage mais parce qu'il est entouré de farfelus notoires dont un capitaine alcoolique et confectionneur d'injures gratinées à ses heures ?
Je connais trop peu la Belgique pour savoir ce que représente réellement ce concept de zwanze mais j'imagine très bien que la présence constante du Manneken-Pis dans la capitale des institutions européennes relève certainement de cet esprit, de cette vision des choses ou attitude-là.
Le gamin qui montre sa quéquette à tous les passants, qui pisse et laisse pisser les querelles des adultes à la Commission où Dame Ursula VDL et Sir Thierry B. se chiffonnèrent, c'est - toutes proportions gardées ! ;-) - comme ces marins du port d'Amsterdam qui pissent comme je pleure sur les femmes infidèles. On est bien encore dans la Belgitude, là, non ?
Eh bien sortons-en, non sans évoquer une autre chanson de Jacques Brel, "Les Bourgeois" ! Car ils ont grandi, Quick et Flupke ! Si le premier est devenu célèbre avec sa chaîne de magasins où l'on vend des burgers, le deuxième semble s’être perdu dans l'anonymat des adultes qui font leurs petites affaires avec leur petite auto. En fait pas du tout ! Le deuxième « crapuleux de ma strotje » continue de jouer les plaisantins mais, maintenant, dans le domaine de la littérature. Il est devenu écrivain et s'est fait connaître sous le nom de Julio Cortazar.
Dans celui de ses livres que je lis actuellement il raconte l'histoire d'un Argentin de Carcassonne à la voix bandonéante, émigré à Paris dans les années 1960. Cela s'appelle « Marelle » et c'est le bouquin le plus original, au moins pour sa façon d'être lu, que j'ai jamais eu à parcourir.
Je vous livre son mode d'emploi :
A sa façon, ce livre est plusieurs livres mais en particulier deux livres. Le lecteur est invité à choisir entre les deux possibilités suivantes :
Le premier livre se lit comme se lisent les livres d’habitude et il finit au chapitre 56, là où trois jolies petites étoiles équivalent au mot « fin ». Après quoi le lecteur peut laisser tomber sans remords ce qui suit.
Le deuxième livre se lit en commençant au chapitre 73 et en continuant la lecture dans l’ordre indiqué à la fin de chaque chapitre. En cas d’incertitude ou d’oubli, il suffira de consulter la liste ci-dessous.
Je suis admiratif de cette plaisanterie structurelle ou structuraliste. J’ai quand même un regret. La prose de Julio Pfluke est très poétique, très mystérieuse, envoûtante même, mais à part le chapitre 23 où le personnage principal raccompagne chez elle une Castafiore de banlieue tout le reste du bouquin est assez intello et, parfois, horriblement chiant !
C'est pourquoi j'attends avec impatience les contributions "made in Belgium" de ce Défi du samedi. Elles au moins ne seront dépourvues nid de légèreté, nid d'ironie, nid d'hirondelle et je ne corrige pas, dans cette dernière phrase, l'orthographe de Monsieur Dictation.io à qui j'ai confié ce texte !
L'animateur distribue à chaque écrivant-e une monographie de la collection "Regards sur la peinture" consacrée à un peintre.
Il demande de faire parler un personnage d'un tableau ou de décrire un paysage ou une scène ou de raconter une histoire à partir de ce tableau (ou de plusieurs tableaux).
Mais attention ! Vous ne devez utiliser pour cela que des mots de une ou deux syllabes, pas plus !
Il y a une tolérance pour les noms féminins, adjectifs ou verbes qui se terminent par un e muet. "Demande", "consigne", "peinture" sont acceptés mais "demander", "critiquer" et "orangé" sont interdits.
Les monographies distribuées concernaient Botticelli, Bruegel, Canaletto, Le Caravage, Le Douanier Rousseau, Cézanne, Gauguin, Léonard de Vinci, Manet, Monet, Renoir, Seurat, Toulouse-Lautrec et Van Gogh.
N.B. Nos écrivantes en ligne peuvent choisir un tableau d'un de ces peintres ou d'un autre peintre de leur choix puis respecter le reste de la consigne.
A l'heure où je tape ces lignes, mon ordinateur habituel est chez le réparateur qui officie un peu plus loin sur le trottoir d'en face. Mon radeau de la Méduse a été remis en état mais mes fichiers de travail ont peut-être disparu. Le mécanicien recherche les naufragés.
Voilà. Arraisonné par un pirate, mis en quarantaine par un méchant virus, je ne puis surfer sur Internet et sur les flots que sur un ordi-tablette pas vraiment fait pour ça. C'est la galère.
Tous ces flottements, ces tentatives de sauvetage de ma cargaison de photos et de chansons ne m'ont laissé que peu de temps pour évoquer mes souvenirs de navigation. Car j'en ai quelques uns, même s'ils sont très peu avouables car très communs. J'ai beau connaître un large répertoire de chants de marins, je ne suis jamais monté sur une goélette, une frégate, un paquebot, un porte-avions, une baleinière, un trois-mâts barque, dans un hors-bord, sur une yole, un yacht ni même une gondole ou un bateau-mouche.
Si ma mémoire est encombrée par des noms de navires de ce fait bien inutiles, le Pequod du capitaine Achab, le Tirpitz (coulez-le !), le Koursk (coulé !), le cuirassé Potemkine de Sergueï Eisenstein, le Nautilus du capitaine Nemo, la Santa Maria, la Pinta et la Nina de Christophe Colomb, La Cacahuète de Pepito, le Sovereign of the seas, le Queen Elizabeth II, le France, le Belem, la Calypso du commandant Cousteau, le Pen Duick d'Eric Tabarly, L'Hermione de Lafayette, l'Arche de Noé, le Yellow submarine des Beatles, le Karaboudjan du capitaine Haddock et la Licorne de son ancêtre, le Polarlys et la Providence de Georges Simenon, le Mayflower, l'Exodus, les catastrophiques Titanic, Costa Concordia et Pourquoi pas ? du commandant Charcot, je reste pesonnellement un marin au très petit pied. C'est que, trouillard de nature, je ne suis pas encore sûr que ô maman, les petits bateaux ont des jambes pour y enfiler leur slip de même marque.
Ma dernière traversée fut celle du lac de Vassivière - dix minutes sur un raffiot sans nom. En 2017 j'ai fait une grande croisière... sur la Meuse mais j'ai zappé le clair de lune à Maubeuge ! J'ai pris le bateau pour les îles bretonnes et autres : Groix, Belle-Île, Bréhat, Sein, Ré, Batz, l'île aux Moines, Jersey, Guernesey, Chausey et je suis même allé à Chioggia en passant par le bout du monde. La pire traversée fut celle vers l'île d'Yeu où nous étions assis près de la poubelle ou l'on venait jeter les sacs de vomi ! On a tenu bon, godillé sans dégobiller !
Mon bateau préféré reste le vaporetto de Venise, surtout celui qui parcourt le Grand Canal (le 1 ?) et le "circolare" (le 5 ?) qui fait le tour de la ville en passant par l'Arsenal.
A part cela j'adore photographier les bateaux dans les ports où je vais et les barques et péniches sur les rivières que je longe.
Mais au sortir de la très pluvieuse Ballade avec Brassens à Rennes, j'avoue que mon embarcation favorite a pour nom "Les Copains d'abord" !
Moyennant quoi je vous gratifierai, pour terminer du "Petit bateau de pêche" emprunté à Paul Misraki.
Bon. Une affaire s'est arrangée. Après quelques échanges de courriers très polis, Monsieur Google a consenti à réactiver ma chaîne Youtube qui avait été piratée aux alentours du 11 septembre (!).
Par contre je n'ai pas réussi à régler le problème du format d'image réduite mais j'ai compris quelque chose : 1024 par 783, ça ne donne pas le même rapport que 6000 par 4000. Il va donc falloir redimensionner avec Picasa qui, lui, ne tient compte que de la donnée 1024 et reste souple sur la question de la largeur, respectant par défaut les proportions originales de la photo.
Je n'ai donc toujours que cet ordi-tablette sans logiciel à part Wordpad pour taper mes textes et Internet pour suivre chez Monsieur Quénéhen des parties d'échecs jouées ces jours-ci à Budapest où se déroulent actuellement les Olympiades.
Je n'ai rien écrit encore sur la yole pour le Défi du samedi et je vais devoir me coltiner avec demain un bistrot- mémoire sur les bateaux. Ça tombe bien, je suis en pleine galère.
Et puis à un moment donné, je regarde la date dans le coin en bas : 19-09. Je me dis alors qu'il me reste deux jours pour participer au jeu d'écriture de la Licorne sur son site Filigrane.
Je vais donc récupérer l'image de la tour Eiffel entourée d'éclairs et je m'attarde sur le livre qui sert de support à cet atelier d'écriture : "Du bon usage des crises" par Christiane Singer. Je vois sur Babelio qu'il s'agit d'un recueil de 7 conférences qu'elle a prononcées ici et là. Ca parle de mysticisme et du coup, de fil en aiguille, je tombe dedans.
Je me mets à visionner une interview de la dame par un journaliste de la RTBF et je ne décroche qu'au chapitre 3 car il se fait tard mais je me promets bien de regarder la suite demain : cela dure presque une heure.
Peut-être que j'ai perdu toutes les données de mon disque dur sur l'ordi qui est chez le réparateur. Mais il me reste, il me restera toujours cette question troublante : "Pourquoi est-ce que j'écoute toujours les natives du signe du bélier avec ce sentiment d'émerveillement ?".
C'est dur de reprendre ses marques sans ses outils habituels. J'ai réinstallé un logiciel de renommage d'images sur mon portable et je l'ai utilisé pour réduire la taille des images. D'habitude je faisais ça dans Picasa. Et là je me suis planté : j'ai choisi de les mettre en 1280 x 1024. Ben oui, ce n'est pas le même rapport que sur la photo originale ! Je viendrai corriger ça demain soir ! Là je n'ai plus le temps, je veux retourner lire la suite de "La Marelle" de Julio Cortazar dont je reparlerai : ce bouquin a la structure la plus biscornue que j'ai jamais vue !
P.S. C'est rectifié. Si ça vous intéresse je viens de découvrir un outil en ligne qui s'appelle Imagereiszer et qui fait très bien le boulot. Il a même le mérite d'agrandir sans trop de pertes les petites images qu'on récupère sur Internet et dont on a besoin pour ses diaporamas ! ;-)
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.