Choses vues fin juin 2024 à Rennes
Vous êtes du cancer ? Vous en pincez pour qui ?
Vous êtes scorpion ? In cauda venenum ?
Vous vous préparez pour les J.O. ?
Je suis ton clone, Lucette !
Shitt orange ou Shitt citron ?
Vous êtes du cancer ? Vous en pincez pour qui ?
Vous êtes scorpion ? In cauda venenum ?
Vous vous préparez pour les J.O. ?
Je suis ton clone, Lucette !
Shitt orange ou Shitt citron ?
Le Cuarteto Cedron ! J'avais acheté un disque d'eux intitulé "Le Chant du coq (cantate)" sur lequel chantait Paco Ibanez. Si on aime le tango argentin et si on a le blues des années 1972, on peut écouter cela ici !
J'adore cette photo d'ombre d'arbre. Je pense ne l'avoir jamais tirée sur papier. Ces vues du lac Daumesnil (12e arrondissement) correspondent peut-être à mon second déménagement ou tout au moins à ma fréquentation d'une jeune femme qui habitait dans le XIIe arrondissement et qui se prénommait Marina. Si mes souvenirs sont exacts je la fréquente encore mais plutôt à Rennes qu'à Paris désormais.
Cela fait quand même sacrément "ambiance Patrick Modiano", non ? !
La place Félix Eboué, anciennement place Daumesnil, vue depuis l'avenue Daumesnil.
La même vue, de nos jours.
Images extraites de la pochette N 82 16 intitulée "Paris + Daumesnil (entre le 9 et le 28 mai 82)". Il s'agit de négatifs rephotographiés ces jours-ci.
Ah ça ! Je veux bien vous croire ! (Du moment que ça ne signifie pas "Zut à celui qui le lira" !)
...est-elle plus lumineuse ? Plus nuageuse que la vie avec un Capricorne ?
Vous semblez perdue ! Vous cherchez votre chemin, mademoiselle Aphrodite ?
Amicale pensée pour Agnès B. qui était ma voisine de bureau et ma confidente matutinale dans ces années-là. Et bon anniversaire à elle !
- Bon alors ? Tu joues, Prométhée, ou tu prends tes pilules pour le foie ?
***
Je ne me souviens plus si c'était à Bobino mais je sais que je suis allé le voir en concert, Chris de Burgh, au moment de la sortie de "Man on the line" (album produit par Rupert Hine, autre sujet de fanitude krapovienne à qui je dois bien un billet !).
P.S. Internet me dit que c'était au Zénith de Paris, le 1er octobre 1984 !
Qu'est-elle donc devenue, Mimi Lorca ? Je ne la connaissais pas, je ne la connais toujours pas et j'ai à peine le temps d'aller écouter son titre "Mouchoirs sales" dont j'apprends l'existence ce jour seulement !
La liste de tout ce qui est rouge dans l'auberge
Des piments rouge, une muleta, une robe ayant appartenu à Carmen, les bandes supérieures et inférieures du drapeau espagnol, un soleil peint par Picasso un jour qu'il avait perdu son tube de jaune, des tubes de rouge à lèvres ayant appartenu à des demoiselles d'Avignon.
La liste de tout ce qui est jaune dans l'auberge
La partie centrale du drapeau espagnol, le riz au safran de la paella, un habit de toréador accroché au mur et auquel il manque les oreilles et la queue de pie, un soleil peint par Picasso un jour qu'il avait décidé de faire tout comme tout le monde, une omelette aux poivrons jaunes, un joueur de cartes qui a une veine de cocu.
La liste de tout ce qui est typiquement espagnol dans l'auberge
Un portrait de la Joconde sur lequel on a ajouté les moustaches de Salvador Dali, une photo de Victoria Avril dans un film de Pedro Almodovar, un disque des Gypsy Kings enregistré à l'époque où ils vivaient à quinze dans une caravane, une guitare ayant appartenu à Manitas de Plata, un tricorne ayant appartenu à Manuel de Falla, une carte postale envoyée d'Ibiza par Bizet et au dos de laquelle il a écrit "gros bisous d'un bizuth", le pistolet de l'homme agonisant qui visa au front mon père en disant "Caramba" et à qui mon père donna tout de même à boire.
La liste de ce qui n'a rien à voir avec l'Espagne dans l'auberge
Un juke-box avec des 45 tours de Joe Dassin, un portrait d'Isaure Chassériau, une photo de Gérard Philippe interprétant le Cid de Corneille au grand théâtre d'Aubervilliers (quoique….), un taureau de Bilbao qui est tombé amoureux d'une vache bretonne.
Cliquez ici pour entendre cette chanson
La liste de ce qu'on voit passer quand on regarde par la fenêtre de l'auberge
Un grand échalas maigre monté sur un cheval osseux et accompagné d'un type un peu enveloppé juché sur un âne gris, un moulin à vent qui bat de l'aile et qui semble élancé, furieux, à la poursuite du gros type et du grand échalas, le meunier, son fils et l'âne, un militaire, un curé, un militaire, un curé, un militaire, un curé, des cigarières qui se disputent, un petit bonhomme tout nu, tout rose, tout blond avec un arc et une flèche et qui dit sa fierté d'être né en Tchécoslovaquie en chantant "l'Amour est enfant de Bohème", un taureau à l'oeil noir qui regarde la boucherie d'en face dans laquelle on vend du toréador.
La liste de ce qu'on a amené avec soi dans l'auberge
Ma maladie d'Alzheimer (je suis incapable de me souvenir des titres des premiers films de Carlos Saura alors que je les ai tous vus ; bon, j'ai une excuse, c'était il y a 25 ans !), la musique de Cria Cuervos "Porque te vas", des billets de vingt euro pour payer la paella dans laquelle, soit dit entre nous, il n'y avait pas assez de chorizo à mon gré.
La liste de ce dont on aurait aimé dresser la liste
La liste de mes conquêtes espagnoles !
L'AUBERGE ESPAGNOLE EST FERMÉE POUR INVENTAIRE
On dresse l'inventaire d'une auberge espagnole. On établit :
La liste de tout ce qui est rouge dans l'auberge ;
La liste de tout ce qui est jaune dans l'auberge ;
La liste de tout ce qui est typiquement espagnol dans l'auberge ;
La liste de ce qui n'a rien à voir avec l'Espagne dans l'auberge ;
La liste de ce qu'on voit passer quand on regarde par la fenêtre de l'auberge ;
La liste de ce qu'on a amené avec soi dans l'auberge ;
La liste de ce dont on aurait aimé dresser la liste.
Sur le programme de la Fête de la Musique, ces messieurs et ces dames posent tout de noir vêtu·e·s en arborant de grands sourires. Dans la réalité, c'est l'inverse. Jolies couleurs vestimentaires et visages appliqués, concentrés pour délivrer une musique très sérieuse.
Et je me dis, me souvenant du dernier concert de Mélimélodies à La Nouaye, que les chorales polyphoniques sont comme les ateliers d'écriture krapoviens : il y a le chef sado qui jubile et les écrivant·e·s ou choristes masos qui souffrent !
Merci pour les couleurs et bravo pour le Béla Bartók, très en cour actuellement !
- Tu photographies les stars, Joe Krapov ?
- Oui mais de dos uniquement !
Pour tout vous avouer, mes curiosités musicales personnelles, ces temps-ci, s'appliquent à la période 1950-1980 et vont plutôt du côté de la "pop music" que du classique. C'est pourquoi je vous propose d'écouter la chef de ce choeur dans le répertoire... d'Elvis Presley ("The King is gone but he's not forgotten !" comme chante M. Young, "Uncle Neil" pour les intimes) !
N.B. La vidéo de "Cant' help falling in love with you" par Aurélie Barbelin ne peut être importée sur ce blog . Elle est consultable ici.
Il y eut un temps, il y a très longtemps, où la ville de Rennes s'appelait Condate. A cette époque lointaine ni la tour des Horizons, ni le marché des Lices, ni le VAL n'existaient encore. C'est vous dire s'il y a longtemps.
En ces temps quasi-immémoriaux le marché des Lices avait lieu place de la Mairie. Il n'était pas rare à l'époque de trouver parmi les vendeurs de galettes-saucisses des marchands venus de plus loin que Betton, que Bécherel ou même que Landerneau. Mais quand Omar le touareg a monté son estrade juste devant la niche où trônait encore une statue de Vercingétorix, on peut dire qu'il a installé un fameux souk dans le paysage. A vrai dire, c'était la première fois qu'on voyait un touareg à Condate.
Il portait bien sûr un grand turban bleu et une espèce de chasuble aux manches dorées. Il avait de longues mains, curieusement assez blanches et osseuses, dont il jouait abondamment, comme tous les latins et les plus que latins, quand il donnait des ordres à ses aides-chameliers en train de déballer des monceaux de marchandises. Tout le monde autour d'eux ouvrait de grands yeux ahuris. Que l'étranger fît halte à Condate, passe encore. Mais surtout qu'il y vînt pour faire du commerce et que l'on ignorât ce qu'il avait à vendre, voilà qui piquait au plus vif la curiosité des autres forains et celle des chalands qui passaient au pied du beffroi.
Quand neuf heures sonnèrent au clocher de la grosse Françoise, deux des aides-chameliers frappèrent sur des tambours et Omar monta sur son estrade. Dans un gallo tout ce qu'il y a de plus correct, avec juste l'accent pointu de ceux qui ont grandi dans le quartier Sud gare, il déclara :
- Pas de salamalecs, les mecs ! Pas de salades aux loukoums, les Oum Khalsoum ! Approchez, approchez, Condataises et Condatais ! Je m'appelle Omar Mer et je viens de très loin. Nous sommes commerçants de père en fils et ce depuis trente-six générations. Dans notre famille on a toujours eu la bosse du commerce et avec nos dromadaires et nos chameaux, nous avons parcouru le monde entier pour vous ramener, amies Condatiennnes et ami Condatiens, des plus lointains pays, les plus inattendues, les plus folles, les plus délirantes des marchandises dont vous n'aviez pas forcément besoin mais que vous allez acheter quand même ! Tout pour votre bonheur, messeigneurs !Commençons, si vous le voulez bien par les célibataires. Y a-t-il des célibataires dans l'assistance ?
Quelques index intimidés mais curieux s'élevèrent de ci de là au-dessus des têtes.
- Approche, mon ami. Je vois à tes yeux hébétés et à ta langue pendante que tu en as ras la casquette de chercher l'âme sœur sur Internet et de ne tomber que sur des annonces matrimoniales proposées par la maffia russe. Omar Mer t'a apporté la solution à tous tes problèmes. Regarde. 108 écus sonnants et trébuchants pour ce pot de femme-fleur d'oranger. Tu arroses tous les jours pendant quinze jours et regarde ce qui pousse. Regardez, amis Condatifs, amies Condatives. Vous n'allez pas en croire vos yeux.
Les deux assistants écartèrent la tenture aux motifs orientaux et revinrent portant un gigantesque pot de fleur dans lequel était plantée une grosse tige noire. Des "oh" et des "ah" admiratifs s'échappèrent du public. En haut de la tige, une superbe jeune femme vêtue d'une robe orange, avec des cheveux oranges, des fleurs jaunes dans les cheveux, des yeux magnifiques, une bouche groseille se mit à se balancer sur la tige au son d'une musique venue d'ailleurs, envoûtante, sirupeuse, abracadabrahatloukoumesque.
- J'achète ! lança le Toine, 43 ans aux fraises et toujours pas marié aux radis.
- Attends, mon brave ! Pas de précipitation. Chez Omar Mer tu as le choix entre plusieurs options. Peut-être préfères-tu la femme rose ou la femme violette ? Ou encore la femme coquelicot ? Assistants ! Montrez l'assortiment !
D'autres femmes fleurs furent amenées sur le devant de l'estrade. Tout le lot de pots de graines de femmes-fleurs partit en un instant.
- Maintenant, pour vous Mesdames, nous avons la même chose et en couleurs ! Voulez-vous d'un homme-objet ? Décoratif, docile, ne coûtant pas cher à nourrir et surtout attaché à son foyer, joli à regarder autant qu'agréable au toucher. Messieurs les assistants, montrez l'objet à ces dames !
Ils étaient si élégants, si distingués, si craquants, ces personnages à la Magritte sur fond de beffroi breton que ce fut une véritable ruée et que bientôt, dans toutes les rues de Condate on ne croisa plus que gens réjouis emmenant chez eux leur pot rempli de terre et leur espoir d'en voir sortir, d'ici une quinzaine de jours, une fleur humaine magnifique.
***
Quand Omar eut vendu tout son stock, il regarda la place et n'aperçut plus qu'une toute jeune fille vêtue d'une robe rose et coiffée de deux couettes fleuries fort originales. Elle le regardait fixement et semblait attendre quelque chose d'autre de lui.
- Eh bien la belle ? Tu n'as pas trouvé chaussure à ton pied ? Le show est terminé, tous mes pots sont partis comme des petits pains.
- Ce ne sont pas vos petits pots qui m'intéressent, monsieur Mer, c'est votre chameau.
- Lequel ? C'est que j'en ai toute une caravane !
- Celui-là !" dit la jeune fille en montrant du doigt un chameau particulièrement famélique.
- Ce chameau-là ? Mais cet animal est très vieux et de plus il a une malformation congénitale.
- Oui oui, j'ai remarqué. Combien me le vendez-vous ?
- Écoutez, je vais être honnête avec vous. Vous n'allez pas faire une affaire. Je ne lui donne pas un an à vivre. Et puis le climat breton, pour les chameaux, c'est trop humide.
- J'insiste !
- Ma foi, puisque vous insistez, je vous le laisse à cent écus.
- Marché conclu. Dites moi simplement comment il s'appelle.
- Il se nomme Khalifa
***
Quand Isaure Chassériau, la jeune fille vêtue de rose, ramena chez ses parents le chameau à trois bosses, elle n'entendit d'abord que des hauts cris. Et puis, comme on vivait déjà alors en intelligence par ici à Condate, les cris se transformèrent bientôt en rires. Et enfin, quand Isaure fit fortune en louant l'animal pour des promenades à deux dans les rues de Condate, les cris et les rires se muèrent en admiration et en fierté dans la famille Chassériau et dans son entourage.
***
Au moment de conclure cette histoire, il me faut répondre à deux questions que le lecteur attentif et à la curiosité aiguisée n'aura pas manqué de se poser.
- Des femmes-fleurs et des hommes-objets sont-ils sortis des pots vendus par Omar Mer aux habitants de Condate ? La réponse est : "Bien sûr que non".
- A-t-on la preuve de l'existence de Khalifa, le chameau à trois bosses ? La réponse est "oui". Son portrait figure encore sur la façade du restaurant homonyme qui trône en haut de la place des Lices, à Rennes. Et surtout, le chameau à trois bosses est enterré au cimetière de Brelevenez à Lannion. Pour vous rendre sur sa tombe, le mieux est d'emprunter les escaliers très jolis qui mènent à l'église qui surplombe Lannion.
Si jamais, par malheur, vous ne trouviez pas la tombe de Khalifa dans le cimetière, surtout ne m'en veuillez pas. Profitez du panorama. Lannion, ce n'est pas aussi bien que Rennes mais c'est quand même pas mal non plus.
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 08-10-2002
d'après la consigne AEV 0203-03 ci-dessous
NUL N'EST MAÎTRE DE SON DESTIN
On choisit d'abord parmi une dizaine de photos une photo de personnage masculin.
Ensuite on sélectionne parmi d'autres photos un personnages féminin et un élément de décor (paysage, enseigne).
On commence par dresser le portrait du personnage masculin à partir de la photo que l'on a choisie, sans tenir compte des deux autres.
Au bout d'une vingtaine de minutes on donne à son voisin (sa voisine) de gauche la photo du personnage féminin et à son voisin (sa voisine) de droite la photo du paysage.
A partir des photos reçues, il est demandé d'intégrer dans l'histoire le nouveau personnage et le lieu dont on vient d'hériter
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Ornière boueuse.
Marraine y a mis le pied :
Ruinée, sa godasse !
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Prendre son élan
Pour s'abriter sous le cèdre
Quand tombe l'averse
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Sous le gris lichen
Un entrelacs d'initiales,
Un cœur, une flèche
***
D'une aile enjouée
L'hirondelle fuit l'automne
Et ses sentiers roux
***
Croix de mousquetaire
Dorée à la feuille d'or :
Lame tranche l'âme
Mettre ses mitaines
Et, sous l'édredon de plume,
Oublier sa fièvre
Là où la paix niche :
Sur les bords de la Vilaine,
Mais pas tant que ça
Veuillez agréer
Mes salutatamicales
Dit le judoka
***
A en fair' des tonnes
Quelquefois, oui, j'ai tendance
Répond le sumo
Sortir de la vague
Ou de la douche : éprouver
L'état de nudité
Fou jusqu'à danser
Une ridée à huit temps
Dans l'œil du cyclone
Le buveur de cidre :
Il délaisse les girolles
Et prend les bolets
***
Ci-gît sur la grève
Dans un cercueil de varech
L'ara du pirate
***
Savoir le rayon
De la tourte ne fait pas
Des parts plus égales
La mer, encrier
Bleu. L'oiseau blanc, par dessus
Dessine un nuage
***
- Faisons connaissance !
- Enchantée, je suis la roche.
- Dubois, géologue
***
D'un vif trait de plume
L'oiseau blanc signe sa lettre
Sur papier bleu ciel
***
Pas sur le gravier
Et peupliers tutélaires :
Le vieux cimetière
***
Le coupe-papier,
Son doux bruit sur les feuillets…
Mais couper la brume ?!
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 01-10-2002
d'après la consigne AEV 0203-02 ci-dessous