Le Festival du chant de marin à Paimpol le 13 août 2011
Le seul gars sur la place de Rennes qui chante Brassens avec la voix de Guy Béart !
LES LECTURES DE PLAGE DU CRITIQUE LITTERAIRE BRUXELLOIS
Ce "timbre" se chante sur l'air du chant de marin traditionnel "Encore et hop"
Refrain 1
Encor' et hop et lire
Encor' et hop et lire
Encor'
Et hop et lire lire encore un coup.
1
Hardi les gars l'encre a fait des bons
Hardi les gars bouquins par millions
Hardi les gars
Vive la plage les gars où nous lirons
2
Chez Cook & Book place du temps libre
Chez Cook & book empli le bide
Il a ach'té
Pour les lire sur la plag’ des tas de livres
3
A Knokke-le-Zoute traînant son fardeau
A Knokke-le Zoute jusqu’au bord de l’eau
Le pauv’ critique
Chargé de son gros sac sue sang et eau
4
C'est pas l'moment mon gars d'être saoûl
C'est pas l'moment d'avoir les bras mous
C'est pas l'moment
D'plier les g'noux mon gars faut les lire tous.
5
L'encre aime pas l’eau la mer a monté
L'encre aime pas l’eau il va décamper
Le sac de livres
Des mains, des pieds mon gars il faut l’tirer
Refrain 2
Encor' et hop et tire
Encor' et hop et tire
Encor'
Et hop et tire tire encore un coup.
6
Encore un gros c'est dur le retour
Encor un gros enlèv' le plus lourd
Encore trop lourd
Vire le Goncourt ! Les gars, lisez toujours.
7
L’année prochaine pour les vacances
L’année prochaine par impatience
Il emmènera
Des magazines parc’que c’est plus léger !
Image empruntée au blog de notre oncle Walrus
Ecrit pour "Un mot, une image, une citation" du 7 juillet 2014 à partir de cette consigne :
Cook & Book, Bruxelles |
Une citation : Les impatients arrivent toujours trop tard. - Jean Dutourd
La Compagie La boca abierta aux Tombées de la nuit à Rennes le 6 juillet 2014 (1)
Un duo de clowns féminin, on a envie d’analyser les différences. Et c’est idiot car il n’y en a pas ! C’est bien encore ici le clown blanc et l’Auguste. Si la belle en robe rouge n’a pas le sourcil noir, les paillettes et le cône blanc du connaisseur des règles elle joue le même rôle de la civilisée qui présente au public sa comparse un peu brute comme on pousse une enfant sur la scène lors de la Fête de l’école. Quand on est ensemble, on se porte, on se supporte, on supporte.
La Compagie La boca abierta aux Tombées de la nuit à Rennes le 6 juillet 2014 (2)
C'est que ce personnage en bleu, mi Gavroche mi-Djamel Debbouze mais sans la répartie, ce manchot du langage qui gesticule, surprend, percute, percussionne, souhaite bon appétit en langues gutturales et même en langue "chien fou", c’est aussi Harpo Marx et sa paire de ciseaux à découper les robes des dames de la haute ! Attention à l'arrosage !
La Compagie La boca abierta aux Tombées de la nuit à Rennes le 6 juillet 2014 (4)
Et si l’on se réconcilie, si l’on adopte au finale la tenue qu’avait l’autre, il reste au bout du compte une question typique du théâtre de rue : comment peut-on s’en sortir ? Par le côté cour ou par le côté jardin ? Ici l’enfant sauvage et la maîtresse d’école reviennent ensemble saluer. Mais dans la vie, quelle possibilité de dialogue entre l’Auguste et le clown blanc ?
P.S. Pour un mec qui porte un nez rouge, je suis bien sérieux aujourd’hui ! Pour autant, je ne suis pas forcément blanc !
P.S. J'allais oublier : Bravo Mesdames ! On peut vous voir bouger ici
Boufam caval au fest-deiz des Tombées de la nuit à Rennes le 6 juillet 2014 (2)
Je ne sais pas si "Boufam caval" veut dire en breton "On a bouffé du cheval" mais si c'est ça j'en veux bien dans mes lasagnes ! Ce spectacle de danse sous la pluie ou malgré la pluie a bien été le plus revigorant de ce que j'ai vu des "Tombées" 2014 avec Fred Radix le siffleur dans un autre genre. Ces filles ont des voix qui laissent Vanessi Sparadrap étalée dans la rivière des tribunes ! Pour entendre quatre morceaux de Boufam caval, c'est ici :
CELESTE EST MAL BARREE !
(E-specially dedicated to my dear uncle Walrus)
Quand il commençait à se battre avec son oreiller, à constater qu’il s’était mis au lit trop tôt, à décortiquer les phases de son endormissement et ses impressions de rêve éveillé ou pas, elle arrivait pour le soutenir, pour l’abrutir, l’embrouiller, l’embrumer mais elle faisait pis que tout car malgré son homosexualité, elle voyait bien qu’il ne voulait pas se laisser aller dans les bras de Morphée et c’est donc elle qui, hachée de points-virgules, souillée de subjonctifs plus que parfaits mais fortement chargés en miasmes et en chiasmes, étirée jusqu'à plus soif en vue de perturber la compréhension du lecteur éventuel, récupérait les symptômes de l’écrivain asthmatique et se trouvait comme aspirée dans le tourbillon de la douche mémorielle projetée à jet continu sur les parois du souvenir et la nostalgie crasse se détachait par bribes, l’encalminait au point que tout un univers de jeunes filles en fleurs, de barons, de causeurs, d’aristocrates, de salonnards et de gloseurs, avec un art certain de ventiler le snobisme et la pseudo-modernité au sein d’un classicisme verbeux et pédantesque l’envahissait, lui donnait le tournis, lui faisait oublier sa justification première, à savoir la joie de communiquer simplement une idée, une émotion, une douleur, une banalité, un échange de politesses, du genre « Si le nez de Cléopâtre avait été plus long on n'en s'rait pas là !», « Tiens tiens tiens c’est le printemps qui vient !» « Et l’on dit merde en se pinçant les doigts », « Tout va très bien madame la marquise », «Vous permettez que j’déballe mes outils ? Oui mais faites vite qu’on lui a dit» et c’en était au point qu’elle avait des velléités grossières de soulager son maître, son auteur, de lui suggérer les mêmes pratiques physiques que celles qu’il faisait subir à l’intellect patient de ses lecteurs intellectuels et elle riait sous cape en imaginant que le petit Marcel eût pu, plutôt que de perdre son temps à s’agiter les neurones dans le noir, étrangler frénétiquement le borgne, recourir à la veuve Poignet, dessiner dans ses draps fins une carte de France animée sur laquelle le hasard lui eût fait disposer, d’un jet ou de plusieurs, Jouy-en-Josas, Gif-sur-Yvette, Bourg-la-Reine et Tremblay-les-Gonzesses dans un même alignement géographique surréaliste mais elle savait bien que chez ces gens-là, monsieur, ça ne se fait pas et que cet humour de garçon boucher ou de troisième mi-temps de match de rugby qu’elle tenait de son mari chauffeur de taxi, s’il avait eu sur l’insomniaque l’effet d’endormissement béat souhaité, n’eût pas été goûté de la postérité admirative pour qui elle-même, tirant à la ligne, usant de ficelles grosses comme celles qui soutiennent au-dessus de la rue populeuse le funambule somnambule, faisait tout son cirque ce soir, bien qu’elle ne fût qu’une modeste servante dévouée à l’accomplissement de l’œuvre majeur, se fatiguant au bout du compte de ce qu’on pût passer ainsi sa vie à causer, gloser, dégoiser sur un monde si étriqué alors que l’on sortait d’une énorme boucherie, 14-18 qui eût dû logiquement faire agir, réagir et lutter contre le même système qui avait permis cela, et rêvant du moment où, à la phrase alambiquée, tortueuse et finalement très amusante qu’elle était, Marcel, malgré qu’il en ait, consentirait à mettre un terme en posant, à l’issue d’une dernière aspiration d’air frais à la fenêtre ou au terme d’une énième relecture, son stylo et un point final qui lui eût permis à elle-même, pauvre phrase céleste égarée dans un océan de papier prétentieux comme une humble prolétaire ne comptant que pour beurre dans un magma de sept milliards d’individus, de se terminer à sa façon, ou plutôt à celle de Charles Trénet qui chantait que « Les jours de repassage, Dans la maison qui dort, La bonne n'est pas sage Mais on la garde encore : On l'a trouvée hier soir, Derrière la porte de bois, Avec une passoire Se donnant de la joie".
Céleste Albaret par Jean Claude Fourneau (1957)
Ecrit pour le Défi du samedi n° 305 à partir de cette consigne.