La Coquine / Michel Pichard et J.-P. Ricotier
Pour qui ne le saurait pas, je fréquente une chorale dont, apparemment, je suis "le chef" et dans laquelle je rencontre un certain nombre de dames qui ont un certain âge ou un âge certain et qui ont eu un papa qui chantait des chansons qu'on peut appeler des vieilles chansons.
C'est ainsi que Dame Huguette m'a branché sur "Chacun son truc" de Maurice Chevalier et que Dame Sylviane m'a demandé si je connaissais "Allez-y, poussez, poussez, monsieur !". Je lui ai suggéré de chercher dans les papiers de son pôpa pour trouver des paroles supplémentaires et mercredi dernier, elle m'a confié le texte complet qu'elle avait retrouvée.
C'est bien entendu encore une de ces chansons grivoises dont nos-grands-parents - quels coquins ! - avaient le secret de fabrication. Ça ne vole pas très haut mais c'est le genre de texte à double sens, très allusif, et même très clair au final, qui m'amuse beaucoup.
J'ai bien entendu cherché sur internet, avec ces paroles, qui avait bien pu chanter cela et regardé s'il y avait moyen de retrouver la musique. Bernique. J'ai juste retrouvé le vrai titre, "La Coquine" et le nom des auteurs dans la base de la SACEM où elle figure.
Du fait que je suis désormais l'un des rares détenteurs de cette bluette-là, je me fais un plaisir de la publier et partager. Sur la lancée du "Oh ! La belle vie !" de vendredi, j'ai même composé une musique personnelle pour refaire de ce texte une chanson mais cela exige encore du travail et de la réécriture aussi je vais demander demain à Dame Sylviane si elle se rappelle de l'air ancien.
Affaire à suivre, donc !
***
La Coquine (Michel Pichard – J.P. Ricotier) date inconnue
1
Chez un grand cordonnier
L'autre jour j'achetais des souliers ;
A mes pieds la vendeuse
Une enfant délicieuse
A genoux sur le tapis
M’essayait une paire de vernis
Mais soudain – Sacrebleu ! -
Comme son corsage bâillait un peu
J'aperçus sa poitrine
D'une blancheur divine.
Cela me fit tant d'effet
Que je ne savais plus ce que je faisais.
Comme mon pied n'entrait pas
La petite s'écria :
Refrain 1
Allez-y, poussez, poussez, Monsieur !
Vous verrez, ça ira beaucoup mieux
Une fois qu’ vous serez rentré d’dans.
Vous ne regretterez pas votre argent !
Allez- y, poussez, poussez plus fort !
C'est peut être le bout qui vous gêne encore ?
Ah oui, je lui répondis, vraiment
C'est bien le bout qui me gêne en ce moment
2
Au magasin chaque jour
Je revins pour lui faire la cour
Tandis que la mâtine
M’essayait des bottines
Moi j'essayais surtout
D'obtenir un p’tit rendez vous !
Un soir elle accepta
Que j’la conduise au cinéma
Mais pour prendre les places
Y avait du monde en masse
J’ lui dis « C'est ennuyeux
Nous allons devoir faire la queue
Elle répondit tout bas
« Mais ça n’ me déplaît pas !’
Refrain 2
Allez-y, poussez, poussez, Monsieur !
Vous verrez, ça ira beaucoup mieux
Une fois qu’ vous serez rentré d’dans.
Vous ne regretterez pas votre argent !
Allez- y, poussez, poussez plus fort !
C'est peut-être la queue qui vous gêne encore ?
Ah oui, je lui répondis, vraiment
c'est bien la queue qui me gêne en c’ moment
3
Au sortir du ciné
J’lui dis : « Chez moi j’ vais vous emmener.
Elle fit quelques manières
Puis elle se laissa faire
Et sans perdre un instant
J’la fis monter dans mon logement
Et tous deux enlacés
Je ne cessai de l'embrasser.
Elle s'endormit ensuite
Mais soudain la petite
Dut certainement rêver
Qu'elle m'essayait des souliers
Car j’l’entendis doucement
Me dire en soupirant :
Refrain 3
Allez-y ! Poussez, poussez, Monsieur !
Vous verrez ça ira beaucoup mieux
Une fois que vous s’rez placé d’dans
Vous ne regretterez pas votre argent
Attendez ! Pour que ce soit plus doux
Je vais prendre votre pied sur mes genoux
Mais je m'aperçus - oh nom d'un chien ! -
Qu'en fait d’pied c’est elle qui prenait l’ sien !