PARIS-PLAGE
- Il fait chaud sur Paris !
Nous dit l’ami Willy
Au bout de l’île Saint-Louis.
On s’allonge, on se couche…
- Y’a quelque chose de louche !
Répond le bateau-mouche.
Sous les pavés la plage :
C’est l’heure du bronzage
Et plus rien ne surnage ;
Le boulot a pris l’eau.
Ils en ont eu plein le dos,
Sont devenus barjots,
Ont rebattu les cartes.
Les voilà qui lézardent
Sans chapeau, sans costard.
Ils transforment le pont des Arts
En Riviera pour banlieusards
Et les deux îles en Baléares !
Curieuse perspective
D’un monde à la dérive
Lorsque l’été arrive !
Furieuse décadence !
Entrée dans les vacances
De Nation à Défense !
Les patrons sur la touche
Ont pris le bateau mouche
Et trouvent le truc louche :
Poitrines dénudées,
Mexicains basanés,
La machine arrêtée !
Sans aucune barricade,
Ils mettent, les camarades,
Le monde en marmelade !
Possédants ébahis
De vous voir si trahis
Par ces humbles spahis
Qu’il s’en aille en balade,
Qu’il parte à la baignade
Votre univers malade !
Quel bruit dans Landerneau :
Le monde est en rideau !
Il n’y a pas photo !
Enfin, si,
Peut-être celle-ci
Que notre ami Willy
En surplomb de la vie
Nous transmet comme un rêve :
Paris enfin se lève
Et se transforme en...grève !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 12 novembre 2024
d'après la consigne AEV 2425-08 ci-dessous