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Mots et images de Joe Krapov
14 septembre 2024

Pas tout à fait encore amnésique. 13, Jaune

 

C'est entendu, nous sommes tous des hommes de couleurs. Il y a des peaux-rouges, des xanthodermes - si, si, c'est ainsi-si qu'on appelle celles et ceux qui ont la peau jaune -, des noirs qu'il ne faut surtout pas appeler nègres, des Mexicains basanés, des bronzés qui font du ski ou pas, des blancs qui ne le sont jamais tout à fait et si Elon Musk va sur Mars, nul doute qu'il y rencontrera des petits hommes verts.

 

Les xanthodermes, pour ne parler que d'eux, nous en font voir de toutes les couleurs. Leur peau est jaune mais le petit livre des Chinois est rouge  comme l'Orient de leur premier satellite et pour les Japonais c'est le rond sur fond blanc de leur drapeau qui flamboie.

 

On a beau vivre en France ou en Belgique, c'est à dire quand même assez loin de l'Asie, on en trouve partout, des xanthodermes. Il y en a dans "Le Lotus bleu", un album d'aventures dessinées d'un célèbre petit reporter belge et aussi dans "Tintin au Tibet". Celui-là est devenu célèbre et s'appelle Tchang. On connaît aussi bien sûr les blanchisseurs dans le Far-West de Lucky Luke ainsi que, dans le journal de Tintin, l'honorable Taka Takata.

 

 

Les Japonaises les plus connues s'appellent toutes Yoko : Yoko Tsuno, Yoko Ono, Yokohama... Je dois être le seul Beatlemaniaque sur la place de Rennes à avoir acheté, au siècle dernier, les disques de la deuxième, artiste performeuse bien givrée et compagne de John Lennon. Son album "Mother" est pratiquement inaudible, je ne l'écoute jamais mais je tiens à le conserver jusqu'au bout comme étant la chose la plus moche de ma collection. L'album "Live in Toronto" où elle ne fait que gémir et crier cachée sous un drap pendant que les autres chantent est du même acabit mais j'adore les deux albums  où elle est accompagnée par les musiciens du groupe "Elephant's memory", surtout le double, "Approximately infinite universe". Sur la pochette de "Feeling the space", son visage a remplacé celui du sphinx de Gizeh. Encore plus pyramidale que M. Pei du Louvre Paris, la dame !


 

Doit-on déduire de l'existence de ce personnage incroyable que tous les xanthodermes sont terrifiants ? Les gardes rouges, la révolution culturelle, le maoïsme, les supplices chinois, les sudoku, takuzu et autres kemaru sur lesquels, par pur masochisme intellectuel, je me précipite le dimanche matin en sont-ils la preuve effective dans la réalité ?

 

Dans la littérature nous avons aussi été très gâtés avec le Fu Manchu de Sax Rohmer, L'Ombre jaune et Miss Ylang Ylang dans Bob Morane (Henri Vernes) et il faudrait que je relise ou revoie "Les Tribulations d'un Chinois en Chine" de Jules Verne parce qu'on ne se souvient plus que de la présence de Jean-Paul Belmondo dans ce film-là.

 

 

Si l'Asie est devenue l'usine du monde et nous approvisionne en toutes ces sortes de technologies qui facilitent nos échanges - ordinateurs, téléphones, appareils photos, trottinettes, sauce de soja, nems et nuoc mam - n'oublions pas que nous lui devons aussi  l'échappée en solitaire de Raymond Covid, dossard n° 19, au sommet du col de Wuhan en 2020, Gengis Khan et Tamerlan, Bruce Lee et son kung-fu, Jackie Chan, Albator et consorts dans la télé de Dorothée, Mishima et son empire de l'indécence, la grippe asiatique, le casse-tête chinois, le haïku, les origamis, l'ikebana ainsi que les très peu drôles kamikaze, hara-kiri et yakuza. Il n'y a pas de yin sans yang si j'ai bien tout compris, de même qu'il y a des magasins Japanim partout, que les dernières lectures des jeunes gens d'aujourd'hui s'appellent des mangas et qu'ils sont tellement pressés de connaître la fin qu'ils commencent par lire la dernière page du livre !

 

Pour terminer ce billet sur une (autre) note xénophobe - c'est très bien vu par ici, la xénophobie, ces temps-ci ! - et bien que je ne sois pas là pour raconter ma vie, je vous apprendrai que depuis plusieurs années nos voisines du dessous sont des étudiantes chinoises qui restent une année à Rennes et repartent une fois leur cursus terminé. Je ne sais pas pourquoi elles viennent faire leurs études en France vu qu'elles ne parlent qu'en anglais et que, c'est vrai, toutes les enseignes de Rennes portent des noms anglais. En même temps c'est tellement dur de traverser la Manche et les affairistes français ont si peu à coeur d'aimer leur propre pays et leur langue que l'impérialisme britannique a emprunté le tunnel et continue de sévir ici plutôt qu'à Pékin : les cours de la "Rennes school of Business" sont dispensés à 100%  en anglais.

 

Pô grave, tout ça. Tiens le disque de Ray Ventura est terminé, je m'en vais retourner le vinyle !

N.B. Je m'aperçois que j'ai oublié de mentionner des gens à peau jaune qui ne sont pas asiatiques : Jaunisse guitarsse, Jaunisse Weissmüllersse, Jaunisse Hallydaysse, Bob L'éponge, Les Simpson, "Le Chien jaune" de Georges Simenon, "Les Amours jaunes" de Tristan Corbière et que j'aurais pu vous chanter"  Nuits de Chine", "La Baya" ou "La Petite Tonkinoise". Ce sera pour une autre fois !

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