CONSIGNE 2425-01 DU 10 SEPTEMBRE 2024 DE L'ATELIER D'ECRITURE DE VILLEJEAN
L'HOMME-JOIE DE CHRISTIAN BOBIN
Ce recueil de textes courts du poète Christian Bobin est entrecoupé de formules manuscrites pondues par lui et reproduites en fac-similé.
On vous donne ci-dessous le titre d'un texte, son incipit et sa dernière phrase. Plus bas, les formules manuscrites.
Il vous est demandé d'utiliser les données d'une seule et même ligne et d'insérer dans votre texte – mais cela est facultatif - une des formules. Vous pouvez faire plusieurs fois l'exercice mais vous ne devez pas mélanger les données des différentes lignes.
Titre |
Incipit |
Dernière phrase |
L’Homme-joie |
Partons de ce bleu si vous le voulez bien |
Vous comprenez ? |
C’est Maria |
Elle dit “C’est Maria” puis elle se tait. |
Les gitans, les chats errants et les roses trémières savent quelque chose sur l’éternel que nous ne savons pas. |
Soulages |
S’il y a un sale passage après la mort, ce doit être l’entrée du musée de Montpellier |
Je rentre dans mon horloge suisse et m’endors en pensant comme chaque soir que le plus beau est à venir. |
Un prince |
Un prince à la chemise bouffante perlée d’or m’attendait dans la chambre |
Tout ce qui est délicat a traversé le pays des morts avant de nous atteindre. |
Un carnet bleu |
Tu ouvrirais ce carnet |
Dans ces forêts, près de cet étang, sur ces routes, sur ces terres que nos pas en les mesurant portaient à l’infini, je t’appelle. |
La Gueule du lion |
Mon idéal de vie c’est un livre et mon idéal de livre c’est une eau glacée comme celle qui sortait de la gueule du lion d’une fontaine sur une route du Jura en été. |
J’ai payé pour le savoir : trois jours, trois nuits. |
Des yeux d’or |
Deux choses importantes sont arrivées aujourd’hui. |
Normale ? |
Un trousseau de clés |
Je lisais un philosophe quand la grande vague de rire m’a envahi |
Ce bleu je le glisse dans ce livre pour vous. |
Ecrire c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable et puis l’ouvrir.
En écrivant à la main je compte les moutons que je n’ai pas.
La douceur de ce poème était si grande qu’à la fin de ma lecture je n’avais plus de corps.
Ce qui me manquera dans l’éternité ce sont les livres et les lettres. Le reste ne sera que délices, dès aujourd’hui sensibles.
Quand ils voient un miracle la plupart ferment les yeux.
Les fleurs de cerisier condamnées à mort en rient de plus belle.
Le silence, ce cadeau des anges dont nous ne voulons plus, que nous ne cherchons plus à ouvrir.
J’ai fait la course sur la terrasse avec une fourmi et j’ai été battu. Alors je me suis assis au soleil et j’ai pensé aux esclaves milliardaires de Wall Street.
J’ai pris la main du diable. Sous ses ongles noirs j’ai vu de la lumière.