Joe Krapov mérite des baffes !
Il y a des jours comme ça où on se donnerait bien des claques à soi-même !
Samedi matin, nous allons faire notre marché aux Lices puis nous rentrons à la maison. Nous sommes invités, sur le coup de 12 h 30, à l'anniversaire d'une choriste du groupe "Voix nomades". Je ne connais pas notre hôtesse mais il se trouve qu'elle est née juste un jour après-moi et est donc une espèce de jumelle astrologique.
J'emmène ma guitare, ma chariote pleine de partitions "chantables par tous" et les trois morceaux de cette chorale que j'ai mis dans ma guitare. Dans l'après-midi le fils de la dame - il se trouve que c'est notre bateleur de Redon, M. Battmanu - organise une scène ouverte. Il déclame un poème-hommage à sa môman puis Marina B. va dire un conte à sa manière.
J'enchaîne avec ce "Vieux geek toi-même !" qui fait toujours rire tout le mon de partout où je l'envoie puis, pas gonflé le mec !, je demande aux chanteuses de Voix nomades de m'accompagner sur "Grad se beli" ou "Arum dem fayer". Elles choisissent le deuxième chant et c'est vraiment un moment de grâce, quelque chose de sublime que j'attendais depuis presque huit ans ! Voix nomades est un choeur féminin et, même en portant une jupe et une perruque, les messieurs n'ont absolument pas le droit d'entrer dans la troupe ! Bref je me suis offert un cadeau d'anniversaire parfaitement immoral ! J'ai profité de l'absence de leur chef, cloué au fond de son lit, pour devenir calife à la place du calife !
- Et c'est pour ça que tu mérites des claques, Joe Krapov ?
- Non ! C'est surtout parce que j'ai oublié mon enregistreur à la maison ! Je n'ai donc aucune trace de cet événement mémorable !
- Bof, tu sais, les souvenirs personnels, c'est parfois bien plus riche qu'une photo ou qu'un fichier son tout pourri ! Et puis tu peux toujours faire comme Proust et écrire sur ce que tu as vécu.
- Et qu'est-ce que tu crois que je viens de faire, Joe Krapov, si ce n'est pas exactement ça ?
Il y avait encore ce jour-là une farandole des desserts dont je ne vous dis que ça !
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Sur le coup de cinq heures et demi, nous quittons l'aimable assemblée et nous allons au salon de thé culturel "Les Références électriques" pour la scène ouverte mensuelle.
C'est peu de dire que cette soirée-là aussi a été très réussie entre les tours de magie de M. Gilbert, le "Oh Mamy blues" de Madame Odile, les histoires de marins de Bruno, les marchandages perdant-gagnant d'Abdallah, le lac de larmes d'Annie, la lutte des Zuns et des Zautres de Jean-Fred, l'oiseau qui vient à bout du roi de Maïck la conteuse. Pour ma part, j'ai placé "C'est en Séné" et "Elle lisait l'Ouest-France du matin", une krapoverie qui commence à dater sérieusement.
Les images, sans le son, de ce moment-là figurent dans le billet ci-dessous !
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P.S. Les dames de Voix nomades ont balancé cette chanson bretonne "E kreiz an noz", de Youenn Gwernig, que j'aime beaucoup.