EDEN BLUES
I
Bon, il n’y a pas de doute que le Paradis sur Terre, il aime bien ça, Adam.
Mais il est quand même embêté comme un qui aurait un froc à courir après le tram au milieu d’un champ d’orties que ça lui démange quelque chose quelque part.
Alors il est allé chez le docteur Dieu lui dire qu’une bonne copine pour tirer une bordée il aimerait bien avoir.
Et le docteur Dieu a prévenu : «Pour avoir un mât de cocagne ou une toulcamembré, le même risque et le même tarif vous aurez : une côte que je vous enlèverai ! ».
II
Bon Adam a le coeur embrumé de devoir repasser sur le billard.
Mais il réfléchit à toute berzingue que le docteur Dieu est un bon chir’ et qu’il ne risque rien vu qu’il est encore jeune, que sa coque ne commence pas à fatiguer, qu’il n’a pas été sur le dos et que les côtes il se les fendra sans doute plus avec sa compagne, quelle qu’elle soit, que tout seul.
Alors le docteur Dieu opère, fier comme un caban d’arborer son badge « CHU Pontchaillou » et de faire naître, d’un bout de côtelette, une poupée mignonne avec tout ce qu’il faut là où il faut pour qu’on puisse dire d’elle « C’est une belle goélette ! ».
Et lorsqu’il aperçoit Eve Adam a encore envie de faire le marin malheureux auprès du Ferblantier suprême parce qu’à côté de la divine maouesse qu’il vient de lui créer, voui dam, lui a l’air d’un clodo, d’un bon qu’à tenir les halles !
III
Bon, qu’il esplique Dieu aux deux premiers amoureux de la Terre, ici c’est plus mieux que partout ailleurs.
Mais hopala : je vous interdis de fêter Pâques avant les Rameaux et d’empiffer les pommes sur l’arbre de la Connaissance.
Alors du temps passe, Adam et Eve s’apprivoisent et s’amusent comme des fils d’archevêques, font des balades sur leur treuil, ils sont bien à l’aise vu qu’ils vivent au Paradis.
Et celle qui n’a pas sa lank dans sa poche et le grand mât pignou se poilent, se donnent des poks et remplissent leur bourette avec leur bonheur.
IV
Bon, on le sait, la femme, souvent, une morfale qu’elle est et une tronche à sucer la glace, l’homme il a pas.
Mais un interdit est un interdit et comme Eve a pas l’habilitude de mett’ son sac dans les salons elle dit à Adam : « Sûre que j’irai au friko si je veux : croquons la pomme et faisons un enfant de Marie ! ».
Alors Adam, choqué par tant d’audace, va trouver Dieu et lui dit : « Regarde pour voir, donc ! Celle-là est sotte avec moi mais je ne voudrais pas être baisé comme un tacaud en désobéissant à tes ordres. ».
Et Dieu lui donne un coup de boule bresto façon Zidane à Materazzi en disant : « Allez appareiller pour la grande traversée ! Je dissous cet univers-là et j’en fabrique un autre où il n’y aura que des homosexuels polonais qui détestent la France ! ».
P.S. Ce texte a l'air de finir en queue de poisson mais il a été écrit deux jours après la dissolution de l'Assemblée nationale et après le retour de notre amie Maryvonne d'un voyage en Pologne au cours duquel le guide, un sosie de Michel Serrault dans "La Cage aux folles", n'a pas cessé de vitupérer la France et les Français !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 11 juin 2024
d'après la consigne 2324-32 ci-dessous